La Terreur des Gangs à Carrefour-Feuilles : Témoignage de Gary Victor
Depuis plusieurs mois, la violence des gangs à Port-au-Prince, en particulier à Carrefour-Feuilles, fait régner la terreur. Le célèbre écrivain haïtien Gary Victor, natif de ce quartier, a dû fuir sa maison. Dans cette interview à Le Point, il décrit l’horreur vécue par la population et évoque les sombres complicités qui alimentent cette crise.
Carrefour-Feuilles, un quartier devenu synonyme de cauchemar
Carrefour-Feuilles, autrefois un nom poétique pour un quartier historique de Port-au-Prince, est aujourd’hui devenu le théâtre d’une violence inouïe. Les gangs y ont pris le pouvoir, forçant de nombreux habitants à fuir pour échapper aux violences, aux viols et aux incendies. Gary Victor, qui a grandi dans ce quartier, livre au journal français Le Point un récit poignant de la tragédie qui se déroule sous nos yeux.
Les origines de la montée en puissance des gangs
La montée en puissance des gangs à Carrefour-Feuilles et ailleurs à Port-au-Prince ne date pas d’hier. Les tensions se sont accumulées pendant des mois avant d’exploser. Gary Victor, dans cet entretien, pointe du doigt des questions cruciales : qui soutient ces gangs ? D’où proviennent leurs armes ?
Complicité entre le gouvernement et les gangs ? Accointances avec les cartels de la drogue pour avoir le champ libre ? Avec des milieux d’affaires pour faire déguerpir les pauvres du bas de la ville, récupérer des terrains du centre-ville pour le moderniser et construire des lotissements de luxe – car Port-au-Prince est aussi un site paradisiaque ? Protection des uns, chantage des autres comme dans la mafia ? Nous ne pouvons faire que des suppositions et restons sans réponse.
Des gangs armés, une population terrorisée
Les gangs recrutent principalement des jeunes désœuvrés, souvent manipulés avec de l’argent et des armes. Ils ne mènent pas de guérilla pour une cause, mais sèment la terreur. Gary Victor décrit un tableau de cauchemar : viols, meurtres, incendies, et même l’attaque d’un orphelinat. La déliquescence de l’État haïtien est patente, et la population se retrouve livrée à elle-même.
Appel à l’aide et à l’action
Face à cette crise, les écrivains et artistes haïtiens se mobilisent. Ils dénoncent le silence et la passivité des autorités et appellent le gouvernement à agir rapidement pour mettre fin à la terreur des gangs. Gary Victor, témoin du désespoir de son quartier, nous livre un appel poignant à l’action et à la solidarité.
L’urgence d’une solution
Alors que la situation à Carrefour-Feuilles et dans d’autres quartiers de Port-au-Prince se détériore chaque jour davantage, une intervention extérieure est évoquée, réclamée même par le Premier ministre haïtien. Cependant, Gary Victor met en garde contre les précédentes expériences, où la présence militaire étrangère n’a pas résolu les problèmes de criminalité. Il souligne la nécessité d’une aide sérieuse pour combattre les gangs et de réformes profondes à l’intérieur du pays.
Carrefour-Feuilles, un quartier en mutation
Gary Victor décrit Carrefour-Feuilles comme un quartier qui a connu des évolutions majeures, devenant un lieu de vie pour de nombreux artistes et musiciens. Cependant, les récentes violences ont fait fuir une partie de la population, laissant place à la désolation. Le célèbre hôtel Oloffson, un symbole littéraire, est également menacé.
Cet entretien avec Gary Victor expose la gravité de la situation à Carrefour-Feuilles et souligne la nécessité d’une action immédiate pour mettre un terme à la violence gangstérique. Les écrivains et les artistes élèvent la voix, mais il est impératif que les autorités haïtiennes prennent des mesures concrètes pour rétablir la tranquillité et la sécurité dans la capitale.
source: Violences à Port-au-Prince : « Parfois, il y a collusion entre la police et les gangs » (lepoint.fr)

