Flashback
Dans le sillage des récents enlèvements de citoyens américains en Haïti, Amy Wilentz, la rédactrice en chef du journal « The Nation, » partage un aperçu intrigant des coulisses du pouvoir en Haïti. Dans un contexte où la vie des Noirs haïtiens semble avoir peu d’importance pour les États-Unis, – non plus aux yeux méprisants de Ariel Henry -, Wilentz détaille ces règles non dites, souvent mises en œuvre par les dirigeants haïtiens. Voici un aperçu de ces règles :
- Ne pas interférer avec les hommes d’affaires haïtiens liés à l’ambassade américaine, quelles que soient leurs pratiques corrompues, car ce sont des « vieux amis. »
- Comprendre que les hommes d’affaires dirigent Haïti, et ce, selon leurs désirs et ceux des États-Unis.
- La corruption est tolérée, tant que la règle 1 est respectée.
- L’utilisation de gangs pour gouverner est acceptable, même si leurs actions restent négligées (mais voir la règle 9). Si vous avez besoin de gangs pour diriger le pays parce que vous avez détruit toutes les institutions démocratiques et toutes les forces de l’ordre par l’usure, les licenciements et la corruption, OK. Nous ne nous soucions pas vraiment de ce qu’ils font (cependant, voir la règle 9).
- Le bien-être du peuple haïtien est secondaire, car leur résilience face à la négligence est présumée.
- Empêcher le départ des Haïtiens est essentiel, avec le soutien américain pour stopper toute émigration.
- L’indépendance haïtienne est une illusion, avec une dépendance totale vis-à-vis des États-Unis.
- Certaines vies noires ont plus d’importance que d’autres, en particulier les vies noires américaines.
- Empêcher à tout prix les enlèvements d’Américains blancs, quelle que soit la règle non dite.
- Ne jamais admettre que ce sont les règles qui gouvernent.
Cependant, une question se pose aujourd’hui : la règle numéro 9 a-t-elle été brisée ? Avec l’enlèvement de 16 citoyens américains et un Canadien, Haïti est confrontée à un défi majeur. Est-ce une tentative de perturber la politique haïtienne, voire une occasion pour une intervention militaire limitée des États-Unis ? L’article d’Amy Wilentz nous pousse à réfléchir aux enjeux complexes de la situation en Haïti.
Source : The Nation