Louikencia Jean Doriscan, connue sous son nom de scène Kencie, vient de sortir un nouveau single aux paroles puissantes et stimulantes intitulé « Fake Friends » (faux amis). L’artiste haïtienne, qui a commencé son parcours artistique en tant que peintre et poète, est passée sans transition au monde du rap.
L’artiste pluridisciplinaire a, au cours d’une interview, parlé de son parcours de peintre et de poète à rappeuse. Kencie a partagé un aperçu de son processus créatif, de l’inspiration derrière son dernier single et de sa mission en tant qu’artiste.
Passionnée par la transmission de messages significatifs à travers divers médiums artistiques, Kencie indique qu’elle utilise sa musique pour aborder divers problèmes dans la société américaine où elle evolue actuellement.
L’évolution artistique de Kencie a été marquée par une transition harmonieuse de la poésie et de la peinture au domaine dynamique de la musique. Elle décrit cette progression comme une continuation naturelle de sa quête pour communiquer un message puissant à son public. « Le message que j’ai maintenant ne peut être communiqué que par le rap, qui est une sorte de musique de protestation », explique-t-elle. « Je peux aborder des problèmes tels que le racisme, la brutalité policière, la pauvreté et les inégalités. »
Peu intéressée par la célébrité pour le simple fait d’être célèbre, Kencie s’est engagée à utiliser sa musique comme une plateforme pour se rapprocher des gens à un niveau plus profond. « Je ne me soucie pas d’être célèbre ou non. Bien sûr, la célébrité m’aiderait à faire passer mon message, mais je veux d’abord parler aux gens. Si je peux changer une vie, cela signifie beaucoup pour moi », affirme-t-elle.
La chanson précédente de Kencie, « Kouri avè m (Cours avec moi) », visait à éveiller la conscience noire et à mettre en évidence les problèmes affectant sa communauté. Malgré les difficultés rencontrées pour transmettre des messages dans sa musique, Kencie est satisfaite que son message résonne toujours auprès de son public. « Le principal, c’est que le message soit passé, je suis satisfaite », déclare-t-elle.
Son dernier single, « Fake Friends », explore le thème de la trahison. Réfléchissant à ses propres expériences, Kencie exprime que la chanson est née d’un besoin d’aborder la présence de relations superficielles dans sa vie. « Quand j’ai écrit ‘Cours avec moi’, c’était pour que je puisse voir qui était avec moi. La réalité me montre qui marche dans l’esprit de solidarité, qui est un hypocrite. Maintenant, je vois la nécessité de créer la chanson ‘Fake Friends (faux amis)’ », explique-t-elle.
L’expérience personnelle de Kencie avec la trahison a laissé un impact profond à la fois sur son bien-être émotionnel et sur son expression artistique. « Cela a eu un grand impact car cela m’a fait perdre confiance dans l’humanité », partage-t-elle. « Émotionnellement, cela ne me donne pas envie de vivre avec des gens. Artistiquement, je le partage comme une expérience que les gens peuvent chanter, dont les gens peuvent apprendre, que les gens peuvent écouter. »
Le potentiel de guérison de la musique n’a pas échappé à Kencie. Elle a trouvé la catharsis en écrivant et en interprétant « Fake Friends ». « Lorsque je l’interprète pour les victimes de faux amis, les expressions de leur visage me montrent à quel point elles apprécient la musique. Ce sont des victimes, mais elles guérissent », reconnaît-elle.
L’approche sans complaisance de la musique de Kencie n’est pas passée inaperçue. La chanson « Fake Friends » a suscité beaucoup d’attention et d’engagement, et a trouvé un écho auprès d’auditeurs qui ont vécu des situations similaires. Kencie souligne que l’impact de la chanson est dû à sa description crue de la réalité. « Je dis tout haut des choses que beaucoup de gens ne veulent pas dire, que beaucoup de gens ne peuvent pas dire, des choses que beaucoup de gens pensent sans les dire », déclare-t-elle.
En tant que jeune artiste féminine, Kencie reconnaît les défis qu’elle doit relever dans l’industrie de la musique, en particulier la recherche du succès. Elle encourage ses collègues jeunes artistes à se remettre en question et à ne pas compter uniquement sur des figures extérieures pour les guider : « Ne regardez pas toujours quelqu’un d’autre, car si c’est le cas, vous risquez de ne voir qu’un mirage », prévient-elle.
Pour l’avenir, les aspirations de Kencie sont ancrées dans l’activisme et l’utilisation de sa musique comme plateforme de changement social. « Mon objectif est de progresser dans le mouvement que j’ai entrepris, d’être une activiste… cela me donne les moyens de faire entendre ma voix et de parler pour les autres. C’est l’outil le plus important que j’utilise pour lutter contre le système », affirme-t-elle.
Pour Kencie, la musique n’est pas seulement un moyen d’expression ; c’est un lien direct avec la société et un moyen de s’attaquer à ses maux. « La musique est un instrument, c’est elle qui me permet de parler », affirme-t-elle. « J’ai un lien direct avec la musique et la nature. L’inspiration vient toujours en fonction du mode de vie et de la réalité de la société. Je fais un travail de sociologue. C’est la société qui m’inspire, je chante sa réalité, et le rap me donne les moyens de le faire ».
Grâce à ses textes engagés et poignants, Kencie continue d’utiliser sa musique comme une puissante force de changement, mettant en lumière des problèmes de société qui exigent attention et action.
Jonel Juste, North Miami