Colère déchaînée alors que les manifestations sur le coût de la vie secouent le Kenya
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Dimanche 30 juillet 2023 ((rezonodwes.com))–Une vague de manifestations meurtrières a frappé le Kenya la semaine dernière alors que la colère contre les hausses d’impôts et le coût de la vie déborde dans les rues.
Au moins trois personnes auraient été tuées lors du dernier tour de manifestations le 20 juillet, indique CNN, rapportant que des centaines d’arrestations ont été effectuées, des entreprises ont été attaquées et des écoles fermées.
Lors des manifestations de la semaine dernière, l’ONU a déclaré que jusqu’à 23 personnes avaient été tuées lors d’affrontements entre la police et les manifestants, bien que le gouvernement ait contesté ce chiffre.
Malgré la violence, le gouvernement reste ferme, le président William Ruto déclarant que les manifestations ne seront pas autorisées car il « ne peut accepter l’anarchie ».
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Voici ce qui se cache derrière le tumulte au Kenya.
Pourquoi les Kényans manifestent-ils dans les rues ? Les Kényans sont en colère à propos des hausses d’impôts impopulaires que le gouvernement a promulguées.
Malgré une ordonnance judiciaire ordonnant la suspension temporaire de la mise en œuvre de certaines parties du projet de loi, le gouvernement a poursuivi en augmentant les taxes sur les produits pétroliers, ce qui a entraîné une hausse du coût des transports et des produits de première nécessité.
Le vétéran analyste politique Herman Manyora a déclaré à CNN que de nombreux Kényans se sentent abandonnés par le président Ruto, qui avait promis en campagne de donner la priorité aux pauvres et d’améliorer leurs conditions de vie.
Cependant, dix mois après son investiture, le coût de la vie a continué d’augmenter, et la série de nouvelles hausses d’impôts n’a fait qu’aggraver les conditions de vie.
« Il (Ruto) a fait campagne en promettant de faire sortir les pauvres, qui ont été oubliés pendant des années, du système marginal. Il les a appelés les ‘Hustlers’. Ainsi, il y avait certainement beaucoup d’attentes de ce côté, pour une fois nous avons un leader qui va s’occuper de nos problèmes, mais il n’a pas été en mesure de s’occuper même des problèmes les plus élémentaires », a déclaré Manyora.
« Certaines des mesures qu’il a prises, comme la suppression des subventions sur la farine de maïs, la denrée de base de ce pays, et un certain nombre de mesures qu’il a prises vont à l’encontre de ses promesses et font en réalité du mal aux mêmes personnes qu’il avait promis de sortir de la pauvreté. Les gens se sentent trahis », a ajouté Manyora.
Pourquoi les impôts sont-ils introduits maintenant ? Le président Ruto affirme qu’ils contribueront à créer des emplois et à augmenter les recettes intérieures.
Ruto a hérité d’une économie dévastée par une inflation galopante, un lourd fardeau de la dette, le chômage et une stagnation post-COVID.
Peu après son investiture en septembre dernier, Ruto a annoncé l’arrêt des subventions alimentaires introduites par son prédécesseur, affirmant qu’il se concentrait désormais sur la production alimentaire.
Le dirigeant kényan a également supprimé les subventions pour le carburant et l’électricité, les qualifiant d’insoutenables. Il a défendu ses actions, affirmant que son administration avait économisé de grosses sommes d’argent qui auraient été dépensées pour les subventions coûteuses.
Mais de nombreux Kényans sont mécontents de ces politiques qui continuent d’aggraver la crise du coût de la vie dans le pays.
« Certaines des idées peuvent être bonnes… mais le timing est mauvais », a déclaré Manyora.
« Dans une économie qui ne se porte pas bien, ce n’est certainement pas le bon moment. Les salariés paient déjà à partir de bas salaires. Il y a un coût de la vie très élevé, et ils ont déjà de nombreuses cotisations et taxes sur leur fiche de paie.
« L’économie n’a même pas encore récupéré de la COVID. Les gens essaient toujours de trouver une orientation économique. Par conséquent, ils ne devraient pas introduire les mesures qu’ils ont introduites, y compris les taxes sur le diesel et l’essence, le doublement de la TVA. Lorsque vous touchez au diesel et à l’essence, vous touchez à beaucoup d’autres choses », a-t-il ajouté.
Qui dirige les manifestations ? Le chef de l’opposition, Raila Odinga, et sa coalition Azimio la Umoja (Un Kenya) ont appelé à des manifestations contre les hausses d’impôts.
Odinga a perdu l’élection en août de l’année dernière, mais a rejeté les résultats en disant qu’ils avaient été manipulés. Depuis lors, il a dirigé des manifestations contre le gouvernement.
« Les gens sortent pour protester contre les propositions d’impôts punitifs contenues dans une loi fiscale récemment promulguée, mais plus important encore, c’est aussi la continuation de la protestation du peuple contre l’injustice entourant l’élection présidentielle de 2022 », a déclaré le député de l’opposition Opiyo Wandayi à CNN.
Cependant, si les manifestations ont été initialement alimentées par le mécontentement face à l’élection, elles ont depuis évolué pour inclure des Kényans de tous les jours frustrés par le coût élevé de la vie.
Toutefois, les analystes affirment que les Kényans de tous bords politiques sont mécontents des politiques économiques de Ruto.
« Le coût élevé de la vie a créé un objectif commun pour à la fois Kenya Kwanza (l’alliance politique de Ruto) et Azimio (d’Odinga) », a déclaré le journaliste politique Moses Odhiambo à CNN.
« Cela dépasse maintenant simplement le cas de Raila pour concerner davantage les hausses des prix des produits de base et du carburant. »
Les manifestations semblent se poursuivre car les pourparlers précédents entre Odinga et Ruto n’ont pas donné de résultats.
source: CNN
Kenya’s cost of living protests are escalating. Here’s why | CNN