25 septembre 2025
Les dirigeants africains déclarent à Poutine : « Nous avons le droit de réclamer la paix »
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Les dirigeants africains déclarent à Poutine : « Nous avons le droit de réclamer la paix »

Saint-Pétersbourg – Dans un sommet hautement attendu, les dirigeants africains ont exprimé vendredi une détermination sans précédent pour mettre fin au conflit ukrainien lors de leurs pourparlers avec le président russe Vladimir Poutine. Ils ont également plaidé pour le renouvellement d’un accord crucial sur l’exportation sécurisée de céréales ukrainiennes vers l’Afrique en temps de guerre, un accord récemment rompu par Moscou.

Sans désigner directement la Russie, les dirigeants africains ont adopté des discours plus coordonnés et énergiques que jamais auparavant, montrant ainsi leur inquiétude profonde face aux retombées de la guerre, en particulier la hausse des prix des denrées alimentaires.

Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, a souligné : « Cette guerre doit cesser. Et elle ne peut prendre fin que sur la base de la justice et de la raison ». Devant M. Poutine et les dirigeants africains réunis à Saint-Pétersbourg, il a ajouté : « Les perturbations de l’approvisionnement en énergie et en céréales doivent cesser immédiatement. L’accord sur les céréales doit être prolongé dans l’intérêt de tous les peuples du monde, et des Africains en particulier. »

En juin, Reuters avait rapporté que le plan africain pour désamorcer le conflit proposait diverses mesures, dont le retrait des troupes russes, des armes nucléaires tactiques du Belarus et la suspension du mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale visant M. Poutine, ainsi que des allègements de sanctions.

Cependant, M. Poutine avait jusqu’alors froidement accueilli cette proposition lorsqu’elle lui avait été présentée par les dirigeants africains le mois dernier. Vendredi, dans ses remarques publiques, il a de nouveau défendu en des termes similaires l’argument selon lequel l’Ukraine et l’Occident étaient responsables du conflit, rejetant toute responsabilité de la Russie.

Le président de la République du Congo, Denis Sassou Nguesso, a qualifié l’initiative africaine de « méritant la plus grande attention » et a appelé « de toute urgence » à la paix. Cyril Ramaphosa, président sud-africain, s’est également adressé à M. Poutine, déclarant : « Nous estimons que nous avons le droit d’appeler à la paix, car le conflit en cours nous affecte également de manière négative. »

Face à ce flot d’appels, M. Poutine a dû réaffirmer à plusieurs reprises la position de la Russie. Il a pris la parole pendant huit minutes lors de pourparlers en soirée avec les dirigeants africains à l’origine du plan de paix. Il a de nouveau accusé l’Occident de soutenir un « coup d’État » à Kiev en 2014, tentant d’attirer l’Ukraine dans l’alliance militaire de l’OTAN dirigée par les États-Unis et de saper le statut d’État de la Russie.

La Russie a affirmé être ouverte depuis longtemps à des pourparlers, mais ceux-ci doivent tenir compte des « nouvelles réalités » sur le terrain.

Azali Assoumani, président de l’Union africaine, a déclaré que M. Poutine avait montré une volonté de dialogue et que « nous devons maintenant convaincre l’autre partie ».

Cependant, le président ukrainien Volodymyr Zelenskiy a rejeté l’idée d’un cessez-le-feu qui laisserait à la Russie le contrôle d’une partie importante de son pays et donnerait à ses forces le temps de se regrouper après 17 mois de guerre. Le conflit persiste donc malgré les appels pressants des dirigeants africains pour la paix.

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