Des équipements commandés, non livrés à la PNH : Joseph Jouthe identifie les fautifs

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Les 1.2 millions de dollars mobilisés par le trésor public pour renforcer les capacités opérationnelles de la Police nationale d’Haïti (PNH) sont-ils en passe d’être jetés par la fenêtre ? Joseph Jouthe, ancien premier ministre de Jovenel Moïse, qui admet avoir engagé l’État dans le cadre d’un contrat d’achat d’équipements, décline toute responsabilité dans la non exécution de la transaction.

Mardi 25 juillet 2023 ((rezonodwes.com))–

En marge de la cérémonie d’intronisation du nouveau comité à la tête de Rotary Club de Pétion-Ville, tenue dimanche à l’hôtel Montana, le dossier relatif à l’acquisition d’équipements non livrés à la PNH a été abordé. Le premier ministre Joseph Jouthe avoue avoir autorisé sur sa direction un contrat visant à doter la PNH de matériels sophistiqués devant contribuer à réduire les cas de kidnapping dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince.

Jusqu’ici aucun matériel n’a été livré à l’institution policière alors que l’État s’était engagé à honorer ses redevances financières envers la firme contractante, révèle l’ingénieur civil. À ce stade, il revient au ministre de la justice d’alors, au directeur général de la Police de l’époque de clarifier ce dossier. Pour Joseph Jouthe, la mission d’un Chef du gouvernement se limite dans le respect des clauses administratives du dossier. D’autres considérations relevant de l’arrivée ou non des équipements reviennent au ministre de la justice et au commandant en chef de la PNH.

Sans citer de nom, l’ancien patron de la Primature responsabilise d’autres officiels de l’administration de Jovenel Moïse qui ont failli à leur tâche. Pour lui, il suffit de remonter le temps pour identifier les fautifs.

Parallèlement, la compagnie contractante et la nature des équipements commandés n’ont pas été révélées. Ces précisions sont classées secret d’État, insiste-t-il. Aucun intérêt n’a été manifesté par les administrations qui se sont succédé pour relancer l’affaire au nom de la politique de la continuité de l’État.

Entre-temps, les gangs armés poursuivent leur ascension à Port-au-Prince, à Petite Rivière-de-l’Artibonite, aux Gonaïves. Les cas d’enlèvement et séquestration contre rançon repartent à la hausse, dans l’indifférence des autorités compétentes. Des familles continuent de fuir leur domicile, alors que le pouvoir est obsédé par l’arrivée d’une force armée internationale dans le pays.

Hervé Noel
vevenoel@gmail.com

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