864 jours dans la vie de Fidel Castro

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Vient de paraitre : 864 JOURS DANS LA VIE DE FIDEL CASTRO (biographie)
Tout ce que les médias ne vous auraient jamais dit…

par Edgard Gousse

Pour cela, en effet, à quatre-vingt-deux reprises, j’y suis allé, j’ai vu et j’ai compris.

LES JOURNAUX MENTENT. Les journalistes déforment bien souvent la réalité ou la cachent tout simplement. Leurs motivations, leur expérience professionnelle et leur rôle dans la société appartiennent à d’autres, à ceux qui tirent les ficelles dans l’ombre. Une certaine presse déculottée prend naturellement plaisir à donner une fausse image de la réalité, se conformant préalablement à protéger des intérêts d’État ou privés, dans le seul but d’influencer l’opinion publique, en fabriquant le « consentement » des individus. Des informations fausses, mais attribuées à des sources neutres ou amies, servent souvent d’appâts dans de pareilles situations. Pis encore, les médias alternatifs, bien sûr, en symbiose quasi permanente avec les populations, se révélèrent a priori les seuls véritablement dotés de conditions susceptibles de contrecarrer ce processus de désinformation, conscient ou non. Malheureusement, la « toile » véhicule trop de rumeurs et beaucoup trop de canulars, de sorte que l’information qui nous parvient est soit blanchie soit délavée, le plus souvent, par des moyens détournés.

Voilà, dans la réalité, pourquoi personne ne sait ce que nous devrions tous savoir ! Voilà pourquoi nous savons tous ce qu’il n’y avait pas à savoir ! Pour cela, en effet, à quatre-vingt-deux reprises, j’y suis allé, j’ai vu et j’ai compris.

Comment diable conquérir l’impossible, si nous n’acceptons pas de nous élever au-dessus de l’impossible, si nous ne prenons pas le temps de rêver et si nous n’apprenons pas à rêver ? Personne, à vrai dire, dans la réalité même mouvante des choses, ne vivrait en paix avec soi-même, ne sommeillerait ni ne vieillirait en paix sans une feuille de route, sans un carnet de voyage où s’inscrirait le rêve, dans sa forme peut-être la plus subliminale. Évidemment, les regards myopes vous laisseront croire que l’avenir est loin et imprévisible et ne saurait en aucune manière être conquis à partir du rêve. Comme le diable devait en rire ! Hélas ! oui.

D’autres vous diront, heureusement, qu’il faudra non seulement rêver pour apprendre à appréhender le futur, mais encore jeter votre regard le plus loin et le plus haut possible.

De fait, la Révolution Cubaine — sujet dont nous aborderons un aspect dans le présent ouvrage — faisait partie d’un rêve. Une sorte de vision mobile, un voyage vers un autre monde, conjugué par un homme qui avait réussi à drainer dans ses sillons des techniciens de tous ordres, des intellectuels de tous rangs, des adolescentes et adolescents, des mères de famille démunies et survoltées, des enseignants, des prêtres, des chômeurs et des paysans illettrés… qui encore ? Des groupes à première vue disparates, mais dégageant un consensus clair et unanime : l’égalité des chances et la défense des démunis, une seule justice pour tous ! Et cela, sans compromis, comme le dit Fidel lui-même : « La Révolution a triomphé sans se compromettre d’une manière ou d’une autre avec personne, si ce n’était avec le peuple à qui elle doit ses victoires. »

D’aucuns affirmeraient néanmoins que la Révolution Cubaine n’a pas su concrétiser les espoirs d’un monde nouveau, tel que promis par le socialisme. Eh bien ! le fait était que des États voyous avaient jugé qu’il fallait à tout prix emprisonner et le rêve et le peuple cubains dans les filets de la faim et de la pauvreté, moyennant un blocus économique, commercial et financier tout à fait inhumain, pour porter les habitants de l’île à discréditer le système. À la grande déception des Occidentaux, la Révolution Cubaine ne fut ni saga ni fumisterie. Dire au surplus que les raisons paraissaient évidentes pour tout un chacun ! D’un côté donc, le capitalisme n’a jamais su donner un sens à la vie des pauvres. Au contraire, il les a déshumanisés pour finalement les prostituer, pour les contraindre à vendre leur âme au « Diable » dont il est le garant. De l’autre, il y a eu, il y a et il y aura toujours ceux qui étaient, qui sont et qui seront toujours confortablement assis dans leur salon, dans le giron et sous le contrôle de l’impérialisme, manipulés on ne peut plus par un bras du capitalisme ou agissant à leur propre compte. Ceux-ci, à leur tour, manipulent les peuples, car ce ne sont point les peuples qui les intéressent.

Ce que malheureusement les jeunes Cubains de la génération actuelle — un peu moins ceux de la génération précédente — ne comprennent pas, ce que des fils pervers et déserteurs du pays n’ont jamais compris, ce que de nombreux intellectuels et hommes politiques du Continent refusent de comprendre, ce que toute jeune fille ou tout jeune fils d’Haïti se doit de savoir, c’est simplement le fait que le rêve n’est pas clos. Le rêve cubain est désormais épopée et ne peut que se transformer, se renforcer. Le socialisme à Cuba, nous l’admettons, avait pour objectif de déboucher sur une nation prospère, capable d’assurer un avenir meilleur aux travailleurs et aux jeunes, aux femmes et aux hommes du pays. Pour des raisons bien évidentes, ce socialisme a connu sa zone d’ombre, ou plutôt ses zones d’ombre, dépendamment du regard qu’on accepte bien d’y jeter : une pauvreté laborieuse — comme conséquence du blocus imposé à l’île — et une autre, surtout affective, depuis l’effondrement du bloc soviétique et la chute des régimes communistes en Europe, alliés de l’ex-URSS, principal partenaire commercial de la République de Cuba.

Néanmoins, la population cubaine pourra s’enorgueillir du fait que leur pays ait surclassé le reste de l’Amérique latine et de la Caraïbe, notamment dans les domaines de la santé (un médecin pour cent trente-huit habitants seulement) et de l’éducation (100 % des enfants cubains sont admis en 7e année, alors que 99,5 % d’entre eux complètent leurs études secondaires). Encore plus, Cuba devancerait nombre de pays du monde industrialisé, à bien des égards, en se présentant aux yeux de tous comme un leader important dans l’exportation des services sociaux , agissant également en tant que grand producteur de capital humain. Et tout cela, bien sûr, dans la dignité et la justice, pour avoir doté l’éducation d’un caractère universel, gratuit et public.

Ainsi donc, à l’aube de l’année 1959, personne ne pouvait véritablement savoir — en dehors de ceux qui portaient la Révolution en leur âme et conscience — que le double objectif d’équité et de développement intégral dans le domaine de l’éducation à Cuba allait entraîner des conséquences aussi tangibles et positives. Pour faire ce pas dans le futur, en effet, il fallait savoir d’où l’on venait et où l’on voulait aller : il fallait donc un rêve… Évidemment, il avait fallu bien auparavant un rêveur fidèle aux idéaux de fraternité et de justice. Et ce fut… Fidel Castro Ruz !

Difficile toutefois de s’endormir dans le rêve tout en retraçant la vie bouleversée du plus grand homme politique du XXe siècle. Nous ne décompterons pour cela que les « 864 jours passés dans la vie de Fidel Castro Ruz »et nous en ferons un bilan.

Indomptable Fidel !
Edgard Gousse
[Santiago de Cuba, 1er janvier 2017]

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