L’Hôpital La Providence des Gonaïves : Cet Éléphant Blanc qui Dévore les Espoirs

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par cba

L’Hôpital La Providence des Gonaïves : Les Ravages du Dysfonctionnement et de la Corruption dans le Système de Santé Haïtien

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Samedi 15 juillet 2023 ((rezonodwes.com))–L’Hôpital La Providence des Gonaïves, surnommé « Cet Éléphant Blanc » qui dévore les espoirs, est devenu le symbole criant des échecs du système de santé haïtien. Un médecin, ayant préféré garder l’anonymat, a été interrogé sur place par un journaliste de Rezo Nòdwès, dévoilant la triste réalité de cet établissement.

Le praticien a révélé que l’État haïtien leur doit le salaire du mois de juin, équivalent à moins de 300 dollars américains par mois. L’entretien s’est principalement focalisé sur l’état de délabrement de l’HPG, où la grande majorité des panneaux solaires ont disparu, rendant la production de bonbonnes d’oxygène totalement inopérante.

« Il semble que tout cela soit intentionnel, avec la complicité d’une main invisible qui a saboté l’appareil essentiel à la production de ce précieux composé chimique », a-t-il déclaré avec franchise.

Nous avons pu vérifier qu’une bonbonne de gaz, autrefois disponible à l’HPG pour 1 700 gourdes, est désormais vendue ailleurs à un prix exorbitant de 10 000 gourdes, selon un négociant qui a souhaité préserver son anonymat. Notre interlocuteur s’est lamenté en se demandant combien de patients démunis pourraient se permettre d’acheter ce précieux produit à un prix aussi élevé, tout en restant fidèle au serment d’Hippocrate qu’il a prêté lors de sa graduation.

À l’Hôpital La Providence des Gonaïves, le courant électrique fourni par la compagnie Électricité d’Haïti (Ed’H) ne parvient plus à alimenter le bâtiment depuis un certain temps. Cet « Éléphant Blanc », qui peine à se montrer à la hauteur de ses ambitions depuis son inauguration sous la présidence de Michel Martelly, « Tèt Kale #1 », révèle « le pire », selon un ancien cadre du HPG. « Presque tous les panneaux solaires ont été arrachés et emportés, sans qu’aucune enquête ou investigation ne soit menée ».

Tant à l’UPG qu’à l’Hôpital Général de Port-au-Prince (HUEH), le dysfonctionnement du système sanitaire haïtien est clairement visible, sans qu’aucun des deux établissements ne puisse être considéré comme une référence pour leur département respectif, et encore moins pour l’ensemble du pays.

Les ravages de la corruption et de l’indifférence ont transformé cette institution en un monument vide, incapable de fournir des soins adéquats à la population gonaïvienne et départementale en général. L’absence d’un système d’énergie électrique à partir de panneaux solaires, essentiels à la production d’oxygène, et l’inaccessibilité financière des bonbonnes de gaz ont plongé les patients dans une situation désespérée.

Alors que les autorités semblent détourner le regard de cette réalité alarmante, négligeant apparemment cette problématique, des médecins et le personnel de l’Hôpital La Providence des Gonaïves, qui n’ont pas tous abandonné leur poste, continuent de lutter avec dévouement malgré les conditions précaires. Le manque de soutien financier de l’État et l’utilisation détournée des ressources cruciales ont transformé cet établissement en symbole de négligence et d’incompétence.

Ainsi, le pays sombre inexorablement dans la décadence, avec toutes ses institutions en ruines, tandis que les tuteurs du Dr Ariel Henry observent passivement le déclin de l’homme haïtien.

cba

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