Nouvel espoir pour Haïti et d’autres pays victimes de l’épidémie de choléra : des scientifiques découvrent comment s’active la toxicité de la bactérie

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Haïti dans l’étau du choléra : découverte des mécanismes d’activation de la toxicité de la bactérie par des scientifiques

Mardi 11 juillet 2023 ((rezonodwes.com))–Des chercheurs de l’Institut de Biologie Moléculaire de Barcelone (IBMB-CSIC), de l’Institut de Recherche Biomédicale (IRB) de Barcelone et de l’University of Detroit Mercy (USA) ont découvert comment la toxicité de la bactérie du choléra est activée, une avancée qui pourrait contribuer à la mise au point de nouveaux traitements.

La recherche, publiée dans la revue PNAS, a dévoilé que la structure d’une protéine liée à l’ADN active divers gènes qui régulent la toxicité et la virulence de la bactérie Vibrio cholerae, responsable du choléra.

L’étude, dirigée par Miquel Coll, a révélé la structure atomique de la protéine ToxR, qui est liée à l’ADN de deux promoteurs de gènes responsables de la virulence de la bactérie. Pour mener à bien leur recherche, les scientifiques ont utilisé des techniques de diffraction des rayons X, en utilisant la radiation synchrotron, et des outils d’intelligence artificielle.

« ToxR est une protéine des ‘facteurs de transcription’, qui active les gènes toxT et ompU, provoquant entre autres effets, la production de la toxine cholérique qui cause une diarrhée grave et la déshydratation subséquente, qui peut être fatale en quelques jours si elle n’est pas traitée », a précisé Coll.

La découverte dévoile que ToxR se lie à de multiples séquences régulatrices de l’ADN bactérien, soit en tandem, soit de manière inversée, attirant l’ARN polymérase, la machine moléculaire qui transcrit les gènes.

« Ce que nous savons, c’est que ce facteur de transcription transmembranaire, appelé ToxR, reçoit un signal lorsque la bactérie atteint l’intestin humain, car il détecte les sels biliaires. Le signal est transmis jusqu’à l’ADN à l’intérieur de la bactérie, déclenchant la cascade de toxicité », a précisé le chercheur Albert Canals.

Le choléra est une maladie diarrhéique causée par l’ingestion d’aliments ou d’eau contaminés par le bacille Vibrio cholerae. Bien qu’il soit éradiqué dans la plupart des pays développés, il reste une menace pour la santé publique dans les pays aux conditions sanitaires précaires, et est un indicateur d’inégalité et de manque de développement social.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), le choléra a touché une grande partie du monde depuis le delta du Gange en Inde au XIXe siècle, causant jusqu’à sept pandémies, faisant des millions de morts sur tous les continents.

Actuellement, une septième pandémie de cette maladie infectieuse est endémique dans de nombreux pays en développement et affecte particulièrement les enfants. En 2022, un total de 29 pays ont signalé des cas de choléra, dont Haïti, le Malawi, le Yémen et la Syrie, qui ont connu de grandes épidémies.

Selon les chercheurs, le nombre de cas dans le monde a augmenté ces dernières années, devenant de plus en plus nombreux, plus répandus et plus graves en raison, en grande partie, du changement climatique qui provoque des inondations, des sécheresses et des migrations massives. Les conflits armés et les catastrophes naturelles limitent également l’accès à l’eau potable et facilitent la propagation de la maladie.

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