par Jordany Fortuné
Samedi 8 juillet 2017 ((rezonodwes.com))– Depuis quelques temps, la jeunesse haïtienne est déboussolée et désorientée faute de directives et de perspectives claires vers des lendemains meilleurs.
Des nuages épais ne cessent d’assombrir l’horizon. Empêchant ainsi aux jeunes -espoir de demain- de voir aux étoiles qui leur devaient guider le pas. Savez-vous que le nombre d’Haïtiens au Chili a fait un bond de 731% entre 2013 et 2016!
Le temps passe mais rien n’a changé depuis. Notre passé ne nous dit rien et nous voguons à vau-l’eau ! Cela fait près de 120 ans (1898) depuis qu’Etzer Vilaire a écrit son chef d’oeuvre : < Les dix hommes noirs >, un poème de 796 vers considéré par lui-même comme un de ses essais de jeunesse. Ce poème est vu comme le procès verbal ou le compte-rendu des problèmes auxquels se trouvait confrontée la jeunesse haïtienne entre la fin du XIXème siècle et le début du XXème siècle.
Dans un vieux château abandonné, «Les dix hommes noirs » met en scène dix jeunes Haïtiens qui, surchargés de désillusions et de misères, planifient soigneusement une réunion pour trouver une solution à leurs problèmes. Ils se sont entendus pour mettre fin à leur misère : chacun doit être tué par un collègue jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un.
Le premier homme : chômeur
[….]
‘’J’ai vingt-cinq ans et pas un toit, un coin de terre
Où cacher aux regards ma précoce misère’’
[…]
Le huitième homme : honnête :
[…]
‘’Je n’avais plus d’amis, je n’avais plus d’emploi ;
Le sort m’avait mis comme un homme hors la loi.
L’horreur des jours sans pain les a prostituées.
L’entendez-vous ô Dieu ?… je les aurais tuées…
Mais non, car, voyez-vous, le plus coupable enfin,
C’est le démon, qui fit le spectre de la faim’’
La solution est-elle dans l’abandon du navire ?
Aujourd’hui, nous avons besoin de la lucidité de ‘’Franck’’, le dixième homme et le plus jeune d’entre eux qui ne s’était pas suicidé et qui avait choisi de se battre face à la détresse pour le changement tant voulu et souhaité.
Franck, le dixième homme : le plus jeune et le plus pensif
[…]
Rendons saint notre exil au pays des douleurs,
Et cessons de pleurer pour sécher d’autres pleurs
[…]
Aujourd’hui, les conclusions des ‘’Dix hommes noirs’’ sont toujours de mise. Car cette terre ne s’est pas encore transformée en une terre d’opportunité et d’espoir pour les jeunes de ce pays, malgré le triste constat d’ Etzer Vilaire près 120 ans plus tôt ! C’est pourquoi qu’ils ont la tête ailleurs.
Comme je l’avais écrit dans mon poème intitulé : << Le soleil à travers la nuit>> en 2016, les jeunes sont une puissance en devenir. Il est temps de confirmer qui ils sont réellement. Les pays où ils pensent il fait bon pour vivre ont été construits et gérés par des hommes et des femmes qui ont le même cerveau et les mêmes bras qu’eux !
Je crois que la meilleure option serait de s’impliquer corps et âme dans la lutte pour le changement vers une condition de vie meilleure !
[…]
Jeunes de mon pays, puissance en devenir,
L’ivraie est dans le jardin pour le dégarnir.
Levez les yeux en haut et fixez le soleil.
C’est de là que vient la consigne du réveil.
[…]
Jodany Fortuné
jodanyfortune@gmail.com

