Prison de Guantanamo : Le traitement des détenus dénoncé comme cruel, inhumain et dégradant par une experte de l’ONU

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Mardi 27 juin 2023 ((rezonodwes.com))–

La prison militaire de Guantanamo, située dans le sud-est de Cuba, est sous le feu des critiques des experts indépendants des droits de l’homme de l’ONU depuis son ouverture en 2002 pour accueillir les détenus de la « guerre contre le terrorisme » menée par les États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001.

Les conditions de détention des 30 derniers détenus de Guantanamo ont été qualifiées de « cruelles, inhumaines et dégradantes » par une experte de l’ONU à la suite de la première visite de ce type dans la prison militaire américaine.

Malgré certaines « améliorations importantes » observées, le rapport de la rapporteuse spéciale de l’ONU sur les droits de l’Homme et la lutte antiterroriste, Fionnuala Ní Aoláin, dénonce une surveillance quasi constante, un accès limité aux familles, un isolement, l’utilisation excessive de moyens de contention, des problèmes structurels en matière de santé, un accès inadéquat aux familles et des détentions arbitraires qui violent le droit à un procès équitable.

Selon l’experte, toutes ces pratiques et négligences ont des effets cumulatifs aggravants sur la dignité, les libertés et les droits fondamentaux de chaque détenu, ce qui équivaut à des traitements cruels, inhumains et dégradants selon le droit international. Elle souligne que la fermeture de cette prison reste une priorité et salue l’ouverture et la volonté des États-Unis de montrer l’exemple en permettant cette visite. Les experts indépendants des droits de l’homme de l’ONU ont cherché à accéder à cette prison militaire depuis son ouverture en 2002.

La prison de Guantanamo est devenue un sujet épineux pour Washington, accusé de détention illégale, de violations des droits de l’homme et de torture. Elle a compté jusqu’à près de 800 « prisonniers de guerre », la plupart étant incarcérés malgré des preuves fragiles de leur implication.

Les États-Unis ont exprimé leur désaccord avec de nombreuses affirmations du rapport, affirmant que les détenus reçoivent des soins médicaux adéquats et ont la possibilité de communiquer régulièrement avec leur famille. Ils ont également assuré que des efforts étaient en cours pour trouver des lieux appropriés pour les détenus restants qui sont transférables.

Fionnuala Ní Aoláin a également examiné le suivi des victimes des attentats du 11 septembre, soulignant qu’il restait beaucoup à faire pour respecter leur droit à réparation. Le rapport souligne que la pratique de la torture dans les « sites noirs » (prisons secrètes américaines) et à Guantanamo constitue le principal obstacle au droit des victimes à la justice.

L’experte insiste sur l’importance des excuses, d’une prise en charge complète, de réparations et de garanties de non-répétition pour toutes les victimes, et souligne que ces garanties restent urgentes dans les années à venir.

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