Un diplomate chevronné de Trinité-et-Tobago a été nommé jeudi Président de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. L’Ambassadeur Dennis Francis, qui compte près de 40 ans de carrière, prendra la tête du principal organe de décision des Nations Unies à partir du mois de septembre prochain.
Il a été élu par acclamation lors d’une cérémonie qui s’est déroulée dans l’emblématique salle de l’Assemblée générale, au Siège des Nations Unies à New York.
Promouvoir un dialogue constructif
L’Assemblée générale se compose des 193 États membres des Nations Unies, qui disposent tous d’un droit de vote égal. Elle a notamment pour mission de nommer le Secrétaire général, sur recommandation du Conseil de sécurité, et d’approuver le budget annuel de l’Organisation.
M. Francis a déclaré qu’il donnerait la priorité à l’encouragement et à la facilitation d’un dialogue constructif.
« J’espère pouvoir instaurer, avec votre aide et votre soutien, un climat renouvelé de conciliation, de coopération et d’engagement commun pour relever les nombreux défis et saisir toutes les opportunités, même naissantes, qui se présentent à l’Assemblée générale », a-t-il dit. « Je m’efforcerai d’améliorer les approches actuelles et d’en adopter de nouvelles avec des solutions probables, alors que nous nous efforçons d’apporter ou au moins de renforcer les bases de la paix, de la prospérité, du progrès et de la durabilité ».
Il a également évoqué le rôle prépondérant de l’éducation dans sa vie et sa carrière et a soutenu la nécessité de veiller à ce que tout le monde ait la possibilité d’apprendre, conformément aux Objectifs de développement durable (ODD), qui appellent à mettre fin à l’extrême pauvreté et à d’autres privations, d’ici à 2030.
ONU Photo/Loey Felipe L’actuel Président de l’Assemblée générale, Csaba Kőrösi (au centre), salue l’ambassadeur Dennis Francis de Trinité-et-Tobago, Président élu de la 78e session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Le Secrétaire général António Guterres regarde la scène (à gauche).
Rétablir la confiance
L’actuel Président de l’Assemblée générale, le Hongrois Csaba Kőrösi, a noté que son successeur apportait une richesse de connaissances et d’expérience à ce poste.
« La vision de M. Francis pour la 78e session – ‘Paix, prospérité, progrès et durabilité’ – offre une vision globale du travail de l’Assemblée générale alors que nous rétablissons la confiance dans et au sein de cette institution, que nous nous attaquons au changement climatique et que nous nous efforçons de remettre les ODD sur les rails », a-t-il déclaré.
À 100 jours de la fin de son mandat, M. Kőrösi a dit qu’il continuerait à promouvoir l’utilisation de la science pour une transformation durable, notamment dans le cadre des préparatifs du sommet sur les ODD pendant la semaine de haut niveau de l’Assemblée générale en septembre,
Une perspective critique
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a estimé que le mandat de M. Francis arrivait à « un moment extrêmement difficile », dans un contexte de conflits, de chaos climatique et d’escalade de la pauvreté, de la faim et de l’inégalité, alors que les Objectifs du développement durable sont en train de devenir « hors de portée ».
M. Guterres a déclaré que le nouveau Président de l’Assemblée générale apportait également une perspective critique, car de nombreuses questions abordées par l’Assemblée générale – telles que le changement climatique et un système financier mondial injuste – touchent le plus durement les petits États insulaires en développement comme Trinité-et-Tobago.
« Nous attendons avec impatience que le Président élu poursuive le thème de sa présidence – Paix, prospérité, progrès et durabilité – au cours de l’année à venir, et qu’il réunisse cette Assemblée pour renforcer la coopération mondiale en ce moment difficile », a affirmé le chef de l’ONU.
Une carrière prestigieuse
M. Francis est actuellement le Représentant permanent de Trinité-et-Tobago auprès des Nations Unies et sa carrière diplomatique s’étend sur près de quarante ans.
Au cours de cette période, il a occupé le rang d’ambassadeur pendant 18 années consécutives jusqu’à sa retraite obligatoire en 2016, ce qui fait de lui l’ambassadeur le plus ancien du pays.
Avant de quitter ses fonctions de Directeur des relations multilatérales, il a été conseiller principal du ministre des Affaires étrangères pour toutes les questions multilatérales, y compris le changement climatique et les négociations relatives au Programme de développement durable à l’horizon 2030.
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