La classe politique haïtienne continue de se montrer déconnectée des véritables enjeux du pays, à l’image de la récente décision du Premier ministre de facto, Dr. Ariel Henry, de déplacer la célébration de la fête du Bicolore de l’Arcahaie au Cap-Haitien. Cette décision est symptomatique d’un manque flagrant de patriotisme chez les membres du gouvernement et leurs alliés, qui ont déjà prouvé leur antipatriotisme à maintes reprises.
La célébration de la fête du drapeau prévue au Cap-Haitien par les Tèt Kale, cette année, est une manœuvre politique de plus pour servir leurs intérêts personnels et la cause de leurs alliés et tuteurs. Cette décision unilatérale de déplacer la célébration de la fête du Bicolore vers un autre lieu où l’ultime bataille de l’Indépendance a été livrée, n’a toutefois rien à voir avec la célébration de l’histoire, de la culture haïtiennes ou encore avec le patriotisme d’u groupe de « bandi legal » en mal de se racheter et d’effectuer à nouveau de folles dépenses publiques sans contrôle. Elle est simplement une stratégie politique visant à légitimer un pouvoir illégal et anticonstitutionnel. Cette célébration annoncée est désormais utilisée comme un outil politique pour faire diversion sur la réalité désastreuse du pays en proie à la violence « programmée » des gangs à sapate et à cravate.
La fête du Bicolore, admettons-le, est l’une des premières bases fondamentales jetées le 18 mai 1803 pour l’émergence de la nation haïtienne, quoiqu’ aujourd’hui à genoux à cause de la mauvaise foi de ses « fils dénaturés », pour reprendre les mots de Dr. Josué Renaud de NERHO. Déplacer cette célébration de l’Arcahaie au Cap-Haitien, sans raison valable, est comparable à déplacer le carnaval de New Orleans à New York ou les festivités de Labor Day à Miami.
Depuis son arrivée au pouvoir, le Premier ministre de facto Ariel Henry a montré un mépris total pour les institutions publiques et le peuple haïtien lui ayant enlevé toute légitimité dès le départ. Maintenant, il cherche à déplacer la célébration de la fête du Bicolore de l’Arcahaie au Cap-Haitien, sans aucune considération pour la signification historique de l’événement. Cette manipulation politique ne peut tromper personne. Les Haïtiens ont besoin de solutions réelles pour sortir de la crise née de la gloutonnerie des Tèt Kale.
Pire encore, la décision d’Ariel Henry, indexé dans le magnicide du 7 juillet 2020, est révélatrice de l’absence de considération pour l’importance historique des sites publics haïtiens. Sous la gouvernance de la coalition Tèt Kale3-SDP-Fusion-RDNP, les sites historiques ont perdu leur sens, tandis que l’économie du pays a été détruite et que la vie humaine a été banalisée. En moins de 20 mois, le régime de facto a désacralisé les institutions publiques, réduit l’homme haïtien à l’etat de pauvreté absolue et plongé le pays dans un chaos total avec une impunité à grande échelle garantie.
La célébration de la fête du Bicolore au Cap-Haitien quoiqu’on clame, ne sera pas la solution à la crise que traverse actuellement le pays et ne permettra pas non plus l’unité autour de l’ombre d’un homme très allergique aux réactions des internautes sur son compte Twitter. Les Haïtiens ont besoin de vrais leaders, capables de placer l’intérêt national au-dessus de leurs intérêts mesquins. La classe politique doit faire preuve de plus de patriotisme et de responsabilité envers le peuple haïtien, plutôt que de poursuivre des agendas politiques destructeurs qui ne font qu’aggraver la situation du pays, l’un des plus pauvres au monde.
