Les travailleurs du secteur textile à Port-au-Prince réclament un salaire minimum de 2500 Gourdes par jour, mais une rencontre bipartite entre des associations syndicales et le gouvernement de facto n’a pas réussi à résoudre le conflit. Les manifestants ont organisé une troisième journée de mobilisation pacifique, scandant des propos hostiles au gouvernement et au secteur patronal. Ils ont finalement défilé mercredi sans incident majeur avec l’accompagnement de la police.
Les autorités ont promis d’allouer une allocation de cinq mille Gourdes pour les mois de mai à septembre, mais les travailleurs menacent de continuer à protester jusqu’à ce que leurs demandes soient satisfaites. Les manifestants ont également dénoncé l’inflation, l’insécurité et la mauvaise gouvernance héritée du gouvernement de facto, sans mandat légitime ni constitutionnel.
Mercredi 10 mai 2023 ((rezonodwes.com))–Les travailleurs du secteur textile maintiennent leur demande d’un salaire journalier de 2500 Gourdes, correspondant au coût de la vie. Cependant, une rencontre bilatérale qui s’est tenue mardi entre des associations syndicales et le gouvernement haïtien n’a pas abouti à un accord, selon les propos de Dominique Saint-Éloi, coordonnateur de la Centrale nationale des ouvriers haïtiens (CNOHA).
À la troisième journée de mobilisation des ouvriers du secteur textile visant à exiger un salaire minimum journalier de 2500 Gourdes, les manifestants ont terminé la marche pacifique sans incident majeur. Sur la route de l’Aéroport, des ouvriers ont défilé, mercredi, en scandant des propos hostiles au gouvernement de facto, au secteur patronal, indifférents aux revendications de cette catégorie sociale marginalisée.
La marche limitée entre le Carrefour de l’Aéroport et la Société nationale des Parcs industriels (SONAPI) a rassemblé des dizaines d’ouvriers de la sous-traitance, des militants politiques et des syndicalistes accompagnés des policiers de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO). Aucun incident regrettable n’est à signaler lors du parcours, sinon quelques dérapages entre policiers et manifestants chauffés à blanc en raison des bavures policières dénoncées lors des deux premières journées, informe Dominique Saint-Éloi, dirigeant de la CNOHA.
Au terme du défilé, les ouvriers de la SONAPI se sont engagés à rester mobiliser jusqu’à ce qu’ils obtiennent gain de cause. Un dernier rassemblement sous la passerelle a permis de dessiner les perspectives du mouvement pacifique. Dominique Saint-Éloi et Télémaque Pierre ont évoqué la dernière rencontre entre des responsables de regroupements syndicaux et des autorités du Ministère des affaires sociales et du travail (MAST), du directeur du Fonds d’assistance économique et sociale (FAES), Paul Harry Voltaire.
Le gouvernement a formulé des engagements en matière d’accompagnement social envers les syndicalistes mercredi. Toutefois, les signataires de l’Accord du 21 décembre ont reproché dernièrement au premier ministre de facto, Ariel Henry, de ne pas avoir mis en œuvre cet accord et de continuer à faire des promesses sans agir concrètement.
Le gouvernement a annoncé son engagement à allouer une allocation de cinq mille Gourdes pour les mois de mai, juin, juillet, août et septembre, selon les propos de Dominique Saint-Éloi. Malgré cela, les travailleurs ne se laissent pas influencer et menacent de reprendre les manifestations dans les jours à venir. Ils ont également critiqué l’inflation, l’insécurité et la mauvaise gouvernance héritée de l’équipe au pouvoir actuelle.
Hervé Noel
vevenoel@gmail.com
