Les dirigeants de l’Union nationale des normaliens haïtiens (UNNOH) interpellent le gouvernement de facto sur les mesures visant à augmenter la pression fiscale sur la base de promesses vides visant à accompagner la population. Pendant deux fois, les prix des produits pétroliers ont été augmentés, sans véritablement adresser le salaire des professeurs et d’autres agents du secteur public, dénonce Josué Mérilien, coordonnateur de l’UNNOH.
La grève des professeurs du secteur public entame une 4ème semaine. Plusieurs lycées et écoles nationales sont paralysés par une absence prolongée d’enseignants, constate-t-on. Parallèlement, dans plusieurs villes d’Haïti, des mouvements de lycéens sont organisés pour forcer les autorités du Ministère de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle (MENF) à satisfaire les revendications des professeurs.
Au Cap-Haitien, des centaines d’écoliers ont gagné la rue lundi pour dénoncer le comportement du ministre Nesmy Manigat, qui fait fi des revendications des responsables des syndicats. Des lycéens, vêtus de leur uniforme, ont parcouru plusieurs rues de la Cité Christophienne pour exiger la présence des professeurs dans les salles.
À Miragoane, des mouvements de protestation ont été également signalés, lundi. Plusieurs rues de la ville ont été occupées par des lycéens, visiblement remontés contre la réalité révoltante des établissements scolaires publics, désertés par les enseignants.
Il est à noter que des responsables de l’UNNOH, ont ouvertement critiqué, le vendredi 4 mai, lors d’une conférence de presse, le comportement du titulaire du MENFP, Nesmy Manigat, qui opte pour des manœuvres dilatoires, au lieu d’adresser la crise. Le syndicaliste Josué Mérilien exige la mise en place d’un comité d’arbitrage afin de réfléchir sur la situation des écoles publiques. Une telle proposition et d’autres suggestions, formulées lors d’une rencontre tenue avec le ministre Manigat et des responsables d’organisations syndicales, sont restées sans suivi.
Au regard de ce refus, l’UNNOH et d’autres regroupements syndicaux lancent une nouvelle semaine de grève pour forcer le premier ministre, le Dr Ariel Henry et son gouvernement à la démission. La nouvelle mobilisation envisage de diversifier les stratégies afin de traquer le responsable du MENFP, Nesmy Manigat, prévient Josué Mérilien.
Par ailleurs, le numéro un de l’UNNOH rappelle que l’équipe de facto a procédé pendant deux fois à l’augmentation des prix des produits pétroliers sur la base d’implémenter des projets sociaux au bénéfice de la population. En outre, l’Administration générale de Douanes (AGD) concède avoir collecté des recettes records pendant les derniers mois, alors que l’État peine à satisfaire les doléances des agents du secteur public, déplore Josué Mérilien.
Hervé Noel
