RSF souligne les difficultés d’accès à l’information pour les journalistes en Haïti, tandis qu’Ariel Henry affirme que son gouvernement garantit la liberté d’expression

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Les journalistes indépendants haïtiens, sous le règne des Tèt Kale 1, 2, & 3, sont confrontés à d’autres formes de harcèlement et de persécution, notamment des menaces, des attaques physiques, des arrestations arbitraires et des poursuites judiciaires abusives. Ces pratiques ont pour effet de limiter la liberté d’expression et de faire taire les voix critiques dans le pays.

Mercredi 3 mai 2023 ((rezonodwes.com))–

La Journée mondiale de la liberté de la presse est célébrée chaque année le 3 mai et vise à sensibiliser le public à l’importance de la liberté de la presse et à rappeler aux gouvernements leur devoir de respecter et de protéger la liberté d’expression et la liberté de la presse.

En Haïti, la liberté de la presse a été gravement mise en péril au fil des années, particulièrement en 2022 et au tout début de 2023, sous le règne de l’apprenti-dictateur Ariel Henry. Les journalistes ont été victimes de nombreuses attaques, y compris des enlèvements et des assassinats.

Depuis la disparition subite en avril 2000 de Jean Dominique, un journaliste haïtien renommé et défenseur de la liberté de la presse, plusieurs autres journalistes ont été assassinés en Haïti, notamment Néhémie Joseph, Pétion Rospide et Vladjimir Legagneur. De plus, de nombreux journalistes haïtiens sont régulièrement intimidés, menacés et harcelés par les autorités, leurs fanatiques aveuglés, les gangs armés et les hommes d’affaires influents qui cherchent à censurer les reportages critiques à leur égard.

« Les journalistes haïtiens sont victimes d’un cruel manque de ressources financières, de l’absence de soutien de la part des institutions et d’un accès difficile à l’information« , écrit Reporters Sans Frontières dans le classement 2023. « Depuis deux ans« , poursuit le texte, les journalistes haïtiens, sous le régime de facto Tèt Kale-SDP-Fusion, « sont aussi la cible des gangs, victimes d’enlèvement ou assassinés en toute impunité« .

En ce début d’année 2023, le classement établi par Reporters Sans Frontières (RSF) a une nouvelle fois mis en lumière la situation critique de la liberté de la presse en Haïti. Placé au 99e rang sur 180 pays évalués, le pays a ainsi connu une chute spectaculaire depuis l’année précédente, où il occupait encore la 70e place.

Cette descente aux enfers a commencé dès l’arrivée au pouvoir du monarque Henry Nul, dont le régime autoritaire et répressif a eu des conséquences désastreuses sur la liberté d’expression et la liberté de la presse. Les journalistes haïtiens se retrouvent ainsi dans une situation des plus précaires, soumis à des pressions constantes et à des risques majeurs pour leur sécurité. La situation est plus que jamais alarmante, et l’on ne peut que craindre pour l’avenir de la presse en Haïti.

La journée du 3 mai avait été marquée par une contradiction émanant d’Ariel Henry, qui avait lancé un tweet particulièrement ambigu. « En ce jour symbolique de la liberté de presse à travers le monde, je salue le courage, l’engagement, le sens du devoir et la responsabilité des journalistes qui se dévouent corps et âme pour informer », a déclaré le Premier ministre de facto, qui a pourtant interdit tout commentaire sur ses publications sur Twitter depuis le 1er mai dernier. Cette déclaration à double tranchant a suscité de nombreuses interrogations quant aux véritables intentions d’Ariel Henry.

D’autre part, Ariel Henry, à l’image de sa super-ministre de la Communication, n’a pas encore tenu de conférence de presse depuis leur demande unilatérale d’envoyer des troupes militaires en Haïti. Pourtant, mercredi dernier, il a déclaré vouloir renouveler la détermination de son gouvernement à garantir en permanence la liberté d’expression.

Il a promis de travailler au renforcement de l’Etat de droit, un concept qui n’existe pratiquement pas dans le pays, ainsi qu’à améliorer le climat sécuritaire, qui sont tous deux des paramètres indispensables au bon fonctionnement de la presse. Cependant, même s’il a été sollicité pour des interviews par des journalistes haïtiens, il est resté injoignable.

En effet, le secteur des Affaires en Haïti est souvent en conflit avec la presse indépendante et les journalistes qui cherchent à dénoncer les pratiques de corruption et de malversation qui sont monnaie courante dans le pays. Les propriétaires d’entreprises et les hommes d’affaires ont souvent recours à des méthodes illégales pour étouffer la voix des journalistes indépendants, tels que l’achat de publicités dans les médias pour influencer la couverture médiatique, la pression sur les annonceurs pour qu’ils retirent leur soutien aux médias indépendants, et la menace de poursuites judiciaires.

Classement | RSF

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