Benjamin Ferencz, cet avocat de 27 ans a dirigé l’accusation américaine dans les procès de responsables et de collaborateurs du régime nazi pour crimes contre l’humanité.
Il explique dans un livre paru en 1988 qu’il a été marqué à jamais par « les fours crématoires (…) et les corps décharnés, empilés comme du bois de chauffage » dans les camps de la mort.
Dimanche 9 avril 2023 ((rezonodwes.com))–L’Américain Benjamin Ferencz, dernier procureur vivant du procès de Nuremberg, est décédé à l’âge de 103 ans après une vie consacrée à la justice internationale, a annoncé samedi son fils à l’AFP.
Il est mort « paisiblement dans son sommeil » dans la nuit de vendredi à samedi dans une résidence médicalisée de Floride, dans le sud-est des Etats-Unis, de « causes naturelles », a précisé Donald Ferencz.
« Si mon père avait pu faire une dernière déclaration, je suis sûr qu’il aurait dit : la loi, pas la guerre », a-t-il ajouté.
À l’âge de 27 ans, Benjamin Ferencz a dirigé la procédure américaine lors du procès des Einsatzgruppen en 1947. Vingt-deux membres de ces unités mobiles d’extermination, qui suivaient l’avancée allemande en Europe de l’Est, ont été condamnés après que leurs crimes ont été révélés.
Sur la base des archives nazies, Ferencz a estimé à plus d’un million le nombre de victimes juives de cette « Shoah par balles ».
Né dans les Carpates de parents juifs et réfugié aux États-Unis à l’âge de 10 mois, il étudie le droit à la prestigieuse université de Harvard. Mobilisé pendant la Seconde Guerre mondiale, il a combattu en Europe avant d’être chargé de rassembler des preuves des crimes nazis.
Il explique dans un livre paru en 1988 qu’il a été marqué à jamais par « les fours crématoires (…) et les corps décharnés, empilés comme du bois de chauffage » dans les camps de la mort. Il a travaillé dans l’équipe des procureurs américains à Nuremberg, la ville bavaroise où les Alliés ont mené 13 procès pour crimes nazis, jetant les bases d’un système de justice pénale internationale.
Généralement discret dans les médias, il a estimé dans une interview accordée en mai à la chaîne CBS que le président russe Vladimir Poutine était « un criminel de guerre » et que la Russie devait être jugée par la justice internationale pour son « agression » contre l’Ukraine.


