Dimanche 2 avril 2023 ((rezonodwes.com))–
Des dizaines de migrants, pour la plupart originaires d’Haïti, attendent devant la Commission mexicaine d’aide aux réfugiés (Comar) à Colonia Juárez, dans le quartier de Cuauhtémoc, où ils installent des salles à manger, des salons de coiffure et des dortoirs parmi les voisins et les visiteurs du quartier.
Les Haïtiens de Mexico sont conscients de ce qui est arrivé aux migrants dans d’autres parties du pays. Ils ont à l’esprit l’incendie des installations de l’Institut national de la migration (INM) à Ciudad Juárez, où 39 personnes ont trouvé la mort.
José Luis est arrivé dans le pays il y a trois mois ; il a étudié l’administration en Haïti et, en raison de la crise économique qui sévit dans son pays d’origine, il cherche à régulariser son statut d’immigrant. Selon lui, ce qui s’est passé à Chihuahua est la faute des gardiens.
« Cela me fait mal parce que je suis un immigré, et le pire, c’est que ces gens ont des familles et qu’avec cette nouvelle, ce sera sûrement mauvais pour elles. A mon avis, c’est la faute des gardes qui étaient là (…), j’espère que les gens, les gardes, prennent les immigrants au sérieux, ce n’est pas parce que nous voulons être dans le pays, mais à cause de la situation qui se passe dans le monde », a-t-il expliqué.
Antonio, également haïtien, a appelé le gouvernement mexicain à prendre ses responsabilités afin que les migrants puissent poursuivre leur voyage en toute sécurité. « Je ne suis pas d’accord avec ce qui s’est passé, cela me fait mal et cela pourrait m’arriver à moi aussi », a-t-il déclaré.
Steven a déclaré que l’Institut national des migrations (INM) devrait « donner leurs papiers à tous les migrants ».
Pour sa part, Claudia Sheinbaum Pardo, chef du gouvernement de la ville de Mexico, a déclaré qu’avec l’arrivée d’un plus grand nombre de migrants à Mexico, qui sont concentrés dans les environs de la Commission mexicaine d’aide aux réfugiés (COMAR), elle a demandé au chef de l’INM, Francisco Garduño, de mettre en place un centre d’hébergement pour leur offrir de meilleures conditions de vie.
Son administration s’apprête à construire deux autres abris cette année, pour un coût de 50 millions de dollars chacun, afin de prendre en charge ce secteur de la population.
« Nous sommes en train de concevoir un nouveau programme de prise en charge des personnes en situation de rue et des migrants qui n’ont nulle part où aller, avec des hôtels qui offrent cette possibilité et deux refuges que nous allons construire cette année, l’un près du Central de Abasto et l’autre dans le Morelos, nous y travaillons déjà et il y a souvent des personnes en situation de rue qui sont des migrants et qui ont besoin d’une prise en charge », a-t-elle déclaré.