Le festival Rezistans de Cricastro touche à sa fin
Lundi 27 mars 2023 ((rezonodwes.com))–
Voici donc qu’un groupe d’hommes et de femmes ont tenu pendant une semaine une parole politique radicale, un geste esthétique radical. Voici donc un geste humble mais terriblement révolté, propose et par l’art et la réflexion critique d’autres lieux de constructions symbolique et d’autres lieux d’actions contre le réel qui nous est imposé.
La cause : s’engager pour un pays à faire dans la conviction que “ pa gen libète san byennèt”
Le geste : Convoquer des artistes qui refusent une culture d’assistanat, la barbarie du régime en place, l’impérialisme et le racisme de la communauté internationale. Le rêve d’un pays à faire autrement avec plus de justice et de pain.
Voici donc que tout cela ne fait que commencer ! Une alternative politique radicalement à gauche !
Nous étions, pour la plupart en habit court quand l’ogre duvaliériste tombait. Certains n’étaient même pas encore né. A l’époque, comme toutes les périodes où le peuple Haïtien conscient de ses ennemis et de sa misère, les offensives criminelles se mettaient déjà en place.
Trente sept ans où la fin de la dictature annonçait pour les sans rien, les va-nu-pieds l’espoir d’un pays à faire autrement avec plus de justice et de pain. Il est dit de tous les peuples opprimés qu’ils sont bêtes, masses d’hommes barbares à civiliser. Il est dit de nous des choses bien pire( shithole country, le sida est une maladie haïtienne etc).
Le narratif de l’oppression se suture d’une part dans la posture raciste qui fait qu’Haïti ne peut exister ni comme pays ni comme nation sans la légitimation de l’Autre et sans qu’il obéisse sciemment comme un chien suivrait son maitre a son modèle d’organisation.
Nous connaissons les horreurs commis par les interventions étrangères, les milliards pillés, gaspillés par la CIRH, les aides à tuer du fond monétaire internationale et les parodies d’élections montées de toutes pièces par l’OEA sous la dictée cruelle de Washington. Qui oserait démentir que le pape du PHTK, Michel Martelly fut le bon suppôt de ceux là qui se sont voulu nos bons satans lors du séisme de 2010 ?
Qui oserait démentir que l’élite haïtienne, de toutes les branches a mis à prix contre Patrol, visas et appartement de peu de luxe, le destin de tout un peuple ?
Que vivons-nous donc aujourd’hui ?
Il y a d’abord l’idée que c’est la fin d’un système ne pouvant plus se renouveler et qui serait à son pourrissement. Naïf sont ceux qui y croirait !
N’est-ce pas le complice de tous nos bourreaux, Claude Joseph, qui s’entourant de tous les vendus et chiens de garde fait campagne pour ce système même qu’on dit à sa fin.
N’est-ce pas livres en folie qui invite sans aucune protestation de l’Elite intellectuelle et artistique Prosper Avril.
Nous pouvons donc par un simple constat comprendre que ce n’est pas le système qui tombe mais l’oppression sur le peuple qui a empiré, ceux qui ont faim, ceux qui se font massacrer, ceux et celles qui se font violer, ceux et celles qui subissent l’inflation, le ‘génocide complice’ qui sont dépouillés de toute arme revendicative.
Voila donc une arme politique puissante de nos bourreaux, corrompre tous les lieux de la revendication populaire.
Faire que les artistes se taisent face au massacre, face à la faim et toutes les horreurs que nous vivons.
Belle victoire de l’assistanat et d’un ordre mondial raciste capitaliste et barbare!
Le festival Rezistans touche donc cette année à sa fin mais annonce la radicalité d’un peuple qui de tout temps s’est battu pour un monde plus juste et plus beau pour tous les humains !
CRICASTRO HAITI
