Denis O’Brien , une autre victime de la crise haïtienne, est sur le point de perdre le contrôle de Digicel
Alors que les responsables de Digicel-Haïti ont endossé, à travers leur chambre de commerce, l’accord politique du 21 décembre dernier qui tente d’assurer la continuité du régime PHTK en Haïti (un des plus importants marchés de Digicel), Denis O’Brien s’apprête malgré tout à perdre le contrôle du Groupe Digicel après un nouvel accord sur les dettes de l’entreprise.
L’homme d’affaires Denis O’Brien est sur le point de céder la participation majoritaire dans son empire des télécommunications des Caraïbes à ses obligataires en échange d’une réduction de la dette de 1,8 milliard de dollars pour l’entreprise alors que la crise économique en cours en Haïti fait sombrer les perspectives d’une extension de la dette plus légère pour le groupe .
Dans une déclaration publiée du jour au lendemain, Digicel, dont le siège est en Jamaïque, a déclaré que M. O’Brien avait soutenu ce qu’il a décrit comme un « résultat positif pour l’entreprise » dans une démarche qui ouvre la voie à un accord de dette consensuel. Bien que la déclaration ne précise pas la taille de la participation des détenteurs d’obligations, il est entendu que l’accord de réduction de la dette impliquera une participation majoritaire dans l’entreprise.
M. O’Brien devrait rester l’un des principaux actionnaires individuels dans le cadre du plan.
Haïti est l’un des marchés les plus importants de Digicel et est en proie à une crise économique et politique brutale depuis l’assassinat de son président, Jovenel Moïse, en 2021, qui s’est encore aggravée en septembre dernier.
Dans le cadre de l’accord de dette contre participation, qui reste soumis à un accord final, la dette obligataire de Digicel sera réduite de 4,55 milliards de dollars à 2,75 milliards de dollars et sa facture annuelle d’intérêts diminuera de 110 millions de dollars – une restructuration complète de la dette.
L’accord a été soutenu par un comité représentant les détenteurs de plus de 50% des obligations ainsi que par le soutien du fondateur et actionnaire majoritaire de Digicel, Denis O’Brien. S’il est finalisé, il verra le groupe effectivement recapitalisé par les obligataires en échange d’actions tandis que M. O’Brien restera administrateur et actionnaire, selon le communiqué de la société.
Digicel avait initialement demandé une prolongation de la dette auprès des détenteurs de 925 millions de dollars d’obligations qui arrivent à échéance aujourd’hui, mais avec d’autres remboursements importants qui se profilent en 2024 et 2025 et aucune fin en vue de la crise économique qui a saisi Haïti depuis septembre de l’année dernière, les pourparlers se sont déplacés vers un restructuration plus complète.
Cela marque un changement radical pour Denis O’Brien qui avait réussi à conserver sa position d’actionnaire dominant dans Digicel grâce à deux précédentes opérations de restructuration de la dette depuis 2019.
Dans le communiqué de ce matin, Digicel a déclaré avoir conclu un accord de principe avec le comité de ses créanciers concernant les conditions clés d’une transaction visant à réduire complètement la dette de l’entreprise et reste en pourparlers en cours pour négocier la documentation définitive.
Les pourparlers avec un groupe ad hoc d’investisseurs détenant environ 50% de la dette de l’entreprise à travers des obligations de différents rangs et dates de remboursement.
L’accord de dette reste soumis à une documentation définitive et à d’autres exigences.
« Bien qu’aucun accord définitif concernant les conditions matérielles de la transaction proposée n’ait été conclu et qu’aucune assurance ne puisse être donnée qu’un accord sera conclu, sur la base de la dynamique à ce jour et d’un accord de principe sur les conditions clés, la société estime qu’une restructuration consensuelle et complète est réalisable », a-t-il déclaré dans un communiqué.
Les détenteurs d’obligations qui auraient dû être remboursés aujourd’hui ont accepté un délai de grâce pour permettre au processus de se poursuivre sans forcer un cas de défaut.
L’homme d’affaires Denis O’Brien est sur le point de perdre le contrôle de l’entreprise de téléphonie mobile basée dans les Caraïbes, Digicel, à la suite d’un accord du jour au lendemain avec les détenteurs d’obligations pour réduire l’endettement du groupe.
L’accord de principe verra les détenteurs d’environ 50% du capital total de l’entreprise accepter une réduction de la dette totale de l’entreprise de 1,8 milliard de dollars par le biais d’un échange de dettes contre des actions.
Le résultat de la transaction, en supposant qu’elle se déroule comme prévu, sera que M. O’Brien deviendra un actionnaire minoritaire de l’entreprise, ont confirmé des sources proches de l’accord.
Cependant, M. O’Brien restera l’un des principaux actionnaires de Digicel et un administrateur activement impliqué dans l’entreprise.
Il a approuvé la proposition comme un résultat positif pour l’entreprise recapitalisée, a indiqué la société dans un communiqué.
Digicel, qui a été fondée par M. O’Brien en 2001, a été confrontée à des défis avec son endettement substantiel au cours des dernières années et a activement essayé de le réduire.
En 2020, il a négocié un accord avec les créanciers pour un plan visant à réduire le fardeau grâce à une dépréciation de 1,7 milliard de dollars de la dette de l’entreprise alors de 7 milliards de dollars.
En juillet dernier, il a conclu la vente de son unité du Pacifique pour 1,6 milliard de dollars, en utilisant une partie du produit de celle-ci pour rembourser sa dette.
Depuis lors, la société s’est activement engagée auprès de ses principaux créanciers sur la question de la dette.
L’accent initial était mis sur les obligations d’une valeur de 925 millions de dollars qui devaient être remboursées aujourd’hui, avec une autre partie de la dette arrivant à échéance au cours des 18 prochains mois.
Cependant, au cours de la dernière année, le plus grand marché de la société, Haïti, a été frappé par des troubles liés à la hausse du coût de la vie, ce qui a eu un impact sur les opérations de Digicel et réduit ses bénéfices, entraînant un avertissement sur les bénéfices à la fin de l’année dernière.
Cela a conduit les parties à se concentrer sur un accord plus large qui placerait l’entreprise sur une base d’endettement plus durable.
A l’issue de ces pourparlers, un accord de principe a désormais été conclu avec un groupe d’obligataires qui détiennent environ 50% de la dette de l’entreprise.
Dans un communiqué, Digicel a déclaré qu’il « traiterait de manière globale la dette de l’entreprise et garantirait la continuité des activités et un service ininterrompu aux clients ».
Le plan reste soumis à une documentation définitive et à d’autres exigences.
En plus de réduire de 1,8 milliard de dollars l’encours de la dette de 4,6 milliards de dollars de la société, l’accord réduirait également les intérêts annuels en espèces d’environ 110 millions de dollars.
La semaine dernière, l’agence de notation Fitch a abaissé la cote de crédit de Digicel et décrit les niveaux d’emprunt de la société comme insoutenables, ses performances opérationnelles étant affectées par la faiblesse macroéconomique en Haïti.