Jugement de horde et jugement de cour…

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Par Camille Loty Malebranche

Les jugements de horde et de cour sont deux types courants de jugements malsains entretenant toutes les injustices et les insanités dans cette ronde, cette collection de menteurs et d’hypocrites que nous désignons généralement comme société humaine! Société humaine, euphémisme – que dis-je, appellation édulcorante voire autolâtre pour satisfaire à l’orgueil espéciel malgré toutes les dérogations comportementales et dénaturations félonnes de l’humanité revendiquée par cette espèce qui domine la terre!

Jugement de horde, bannière des ignares en série de notre société.

Le jugement de horde est celui que l’institution sociale imprime aux foules manipulées, lesquelles l’intériorisent et l’expriment en chœur! C’est le jugement réflexe téléguidé par l’élite selon son idéologie, son sophisme pseudomoral, son argutie pseudologique au grand nombre. C’est un jugement toujours plus ou moins démagogique où les élites vulgarophiles ratiocinent en prenant des parts apparentes de rationalité pour défendre un ordre malsain et irrationnel. Le jugement de horde est omniprésent dans l’argutie capitaliste et bourgeois qui dit que le citoyen est coupable de sa pauvreté s’il ne fait pas n’importe quel travail qu’on lui impose tout en taisant les privilèges que le même système octroie à des idiots politicards, ou encore pire, à d’incultes amuseurs publics sachant bien faire le pitre pour abêtir les masses en singeant et gesticulant, sans oublier le droit divin octroyé à des banquiers de fabriquer de l’argent à partir de rien en endettant le peuple! Le jugement de horde est avant tout le mode de vision programmé par quelques-uns pour maintenir leur ordre socioéconomique en utilisant les hordes majoritaires par des réflexes sots via un fanatisme inavoué! Un jugement que la masse servile et ignare inflige à l’autrui proche par ineptie introjective étant inconsciente de sa manipulation.

Jugement de cour, reptation des flagorneurs platement affairistes.  

Le jugement de cour est celui selon lequel, l’individu ou le groupe qui juge, ne regarde qu’au statut social du jugé sur qui il porte ses sentences. C’est le jugement intéressé sciemment adopté et distillé par la racaille flagorneuse et affairiste pour stigmatiser ou au contraire, flatter au gré des intérêts en jeu. Un jugement qui se fait sous l’œil du « supérieur » à courtiser, à flatter, et qui se présente avec un faciès d’excès de zèle. C’est le jugement de blâme que l’étudiant A porte sur son condisciple, l’étudiant B, malaimé du directeur d’école en présence de ce directeur, afin d’entrer dans la bonne grâce de celui-ci. C’est aussi le jugement flagornant et donc très élogieux des secteurs du pouvoir économique que portent des jounaleux et « analystes » – même quand ces secteurs sont abominablement pillards et corrompus par leur financiarisme – pour s’attirer les faveurs des puissants. En vérité dans nos sociétés de vils indécents, il est rarissime de rencontrer un Homme debout qui refuse la courtisanerie dans ses jugements. Car ne pouvant s’élever à la fierté et à la révolte contre l’indécence sociale, la plupart des individus préfèrent s’y faire assimiler se mettant à ramper et lécher les pires saletés sous les semelles des maîtres institutionnels du pouvoir plutôt que de s’affirmer homme et vertical. En vérité, quand toute une société est sur le ventre avec pour seule échelle d’élévation de rang, l’effigie honteuse et humiliante de la reptation la plus flagorneuse de lèche-semelles, la station verticale devient étrangement étrangère aux organismes humanoïdes produits en série par la mécanique sociale! Se tenir Homme et le rester tient dans notre cloaque dit société, plus que du mâle courage, mais du combat acharné de la résistance aux forces agressives de l’automation idéologique où à peu près tous proclament la puanteur comme seule norme d’existence voire de dépassement!  
 
Le jugement de cour est celui du courtisan qui élève toujours le puissant et punit automatiquement le faible. C’est aussi un jugement calculateur jusqu’à la plus cynique impudence, la plus impitoyable méchanceté, tel ce jugement glacial qui pousserait le jeune médecin fiancé à une jeune infirmière amoureuse et sérieuse, à abandonner celle-ci pour se marier à la nièce – fût-elle sotte et de mœurs douteuses – du nouveau ministre de la santé qu’il veut flagorner pour sa propre ascension sociale!

Aux vrais hommes de se départir de ces hideurs que sont les jugements de horde et de cour, hideurs façonnées en modalité d’existence et de réussite sociale par des élites sordides et manipulatrices dont le règne ne tient que par les jouets orduriers qu’elles font de la plupart des membres de la société qu’elles déshumanisent sciemment et cyniquement pour leur pouvoir morbide, létal, tueur d’humanité que j’appelle anthropocide idéologique.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Lire l’original de l’article sur le blog Intellection

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