Des haïtiens victimes d’accident de la route au Panama: silence de Ariel Henry qui préfère accorder 3 jours de congé de carnaval tandis que le Pape pleure amèrement la disparition de ces migrants décédés
Mardi 21 février 2023 ((rezonodwes.com))— A part la publication d’une note de l’ambassade d’Haïti au Panama, quelques heures après un texte de Rezo Nòdwès rapportant la disparition de plusieurs migrants haïtiens suite à un accident mortel de la circulation, aucune autre information additionnelle n’est venue de la part des autorités de facto à Port-au-Prince.
Cependant, le journal a appris que le Vatican touché du terrible accident et des pertes énormes qui s’ensuivirent, a compati avec les familles des victimes, alors que le Premier ministre de facto, Dr. Ariel Henry, qui a soulevé la question de migrants sans-papiers aux portes des Bahamas, n’a pas effleuré les calamites de ses compatriotes au Panama obligés de fuir l’enfer d’Haïti engendré par les gangs pro-pouvoir et rivaux.
Le pape François a exprimé sa tristesse pour les victimes de l’accident de bus au Panama qui a coûté la vie à 39 migrants qui traversaient ce pays d’Amérique centrale, rapporte le journal catholique de l’Argentine.
En effet, dans un télégramme envoyé le 16 février au cardinal José Luis Lacunza Maestrojuán de David, au Panama – dont le diocèse comprend le lieu de l’accident – le secrétaire d’État du Vatican, le cardinal Pietro Parolin, a déclaré : « Le Saint-Père a reçu avec une profonde tristesse la nouvelle de l’accident de bus… dans lequel plusieurs migrants ont perdu la vie et d’autres ont été blessés« .
Le télégramme poursuit : « Sa Sainteté, (le Pape) François, s’associe à la douleur des familles et des amis des personnes décédées et prie pour le prompt rétablissement des blessés ».
La tragédie s’est produite aux premières heures du 15 février dans la province occidentale panaméenne de Chiriquí. La directrice des migrations du Panama, Samira Gozaine, a déclaré aux journalistes que le bus était entré dans un camp de migrants et que le chauffeur faisait demi-tour lorsqu’il a glissé sur un talus. La conductrice figure parmi les victimes, a précisé Mme Gozaine.
Ces décès sont un rappel tragique des dangers auxquels sont confrontés les migrants qui traversent l’Amérique centrale et le Mexique pour se rendre à la frontière américaine.
« Les victimes de cet accident mortel font partie des près de 40 000 migrants qui ont traversé le Panama depuis le début de l’année 2023 », a déclaré le 15 février CLAMOR, un réseau de catholiques d’Amérique latine et des Caraïbes travaillant en faveur des migrants, des personnes déplacées et des victimes de la traite des êtres humains.
« Le flux de personnes ne s’arrête pas, mais ce qui semble s’arrêter, c’est la détermination politique à l’intérieur et à l’extérieur des pays expulsants pour obtenir des conditions de vie plus dignes, justes et pacifiques dans chacun d’eux », poursuit le communiqué.
« Une fois de plus, nous élevons la voix pour signaler la coresponsabilité des différents acteurs politiques, économiques, sociaux et culturels dans la création de ce drame migratoire qui affecte toute la Région, nous exhortons les autorités à mettre en œuvre des politiques nationales de développement et de migration globales qui placent les familles et les droits de l’homme au centre », écrit CLAMOR.
Le bus qui s’est écrasé transportait 66 migrants, dont 22 Équatoriens, 16 Haïtiens, 11 Vénézuéliens, six Brésiliens et cinq Colombiens, selon le gouvernement panaméen. Des migrants originaires de Cuba, du Cameroun, du Nigeria et de l’Érythrée se trouvaient également à bord.
Les migrants qui passent par le Panama doivent franchir le fossé de Darien, une zone impénétrable de jungle épaisse infestée de bandits, qui sépare le Panama de la Colombie. Selon M. Cornejo, des bus surpeuplés emmènent les migrants qui quittent le fossé de Darien pour des voyages de nuit de 12 heures vers un camp situé dans l’ouest du Panama, où ils paient 40 dollars.
