Au risque de se faire blesser ou victime d’agitation de foule, les carnavaliers sont tenus d’agir avec précaution lors du défilé des trois jours gras à Port-au-Prince. Les médecins résidents de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH)entament une nouvelle semaine d’arrêt de travail pour exiger de l’Etat de meilleures conditions de travail.
Port-au-Prince, lundi 20 février 2023 ((rezonodwes.com))–La mise en place d’une cellule d’urgence afin d’assister les cas de blessés ou d’autres traumatismes formulée par le Syndicat des travailleurs en Santé de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) n’a pas été prise en considération par les médecins résidents de l’Hôpital Général.
Plus d’un mois après le lancement de la grève, les lignes n’ont pas bougé. Le plus grand centre hospitalier d’Haïti est dysfonctionnel, les patients galèrent à recevoir des soins de santé.
Au lancement des trois jours gras, les grévistes encouragent les carnavaliers à agir avec la prudence compte tenu de la réalité de l’HUEH plongée dans une crise sans précédent. Le ministre de la Santé du gouvernement de facto, le Dr Alex Larsen, le directeur général du Ministère de la santé publique, le Dr Lauré Adrien font fi des revendications des grévistes. Les deux parties restent sur la corde raide alors que la situation de l’hôpital se détériore.
Dimanche, à la Rue Saint-Honoré à Port-au-Prince, au moment du défilé, les médecins ont offert un spectacle pour le moins singulier. Afin d’interpeller la conscience des autorités compétentes, ils ont bloqué l’accès principal à l’hôpital en installant des bancs, des lits et autres mobiliers du service logistique de ce centre hospitalier.
Les différents services ont été constatés vides. Dans le même registre, l’aspect physique de l’hôpital Général interpelle les proches des rares patients contraints de boire le calice jusqu’à la lie. Des piles d’immondices, des déchets d’intrants jonchent plusieurs salles et une pestilence qui se répand dangereusement.
Pour l’organisation des festivités une enveloppe de plus de 100 millions de Gourdes a été mobilisée par le gouvernement de facto. Parallèlement, les besoins prioritaires de santé sont relégués au second plan par un pouvoir qui vante ses efforts accomplis pour le respect des droits de ses citoyens. Contrastant !
Herve Noel
vevenoel@gmail.com
