Jennyfer Limage : « Notre nation, Haïti, serait tellement fière de nous »

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photo d'illustration: La Haïtienne Chelsea Surpris à la poursuite de l'Américaine Mallory Pugh lors du Championnat féminin de la Concacaf en juillet 2022

Les Haïtiennes Jennyfer Limage et Chelsea Surpris se préparent à disputer le tournoi de barrage pour la Coupe du monde féminine de la FIFA 2023™.

  • Jennyfer Limage et Chelsea Surpris évoluent en équipe d’Haïti et au GF38 en deuxième division française
  • Elles ont hâte de disputer le Tournoi de barrage de la Coupe du Monde Féminine 2023 pour une place en Australie & Nouvelle-Zélande
  • FIFA+ s’est entretenu avec les deux défenseures à quelques jours d’affronter le Sénégal

FIFA+ s’est entretenu avec les deux défenseures quelques jours avant leur match contre le Sénégal.

Dimanche 5 février 2023 ((rezonodwes.com))–

« On va tout faire pour être performantes parce que Dieu peut nous donner une, voire deux chances, mais pas une troisième ».

L’arrière centrale Jennyfer Limage (25 ans) comprend parfaitement l’enjeu du Tournoi de barrage de la Coupe du Monde Féminine de la FIFA 2023™. Son pays, Haïti, a raté la qualification directe pour le Mondial en Australie et en Nouvelle-Zélande. Mais en terminant troisièmes de leur groupe au Championnat féminin de la Concacaf 2022 en juillet dernier, les Haïtiennes se sont vu offrir une séance de rattrapage, chez les Kiwis, du 18 au 23 février prochain.

Elles affronteront ainsi le Sénégal en demi-finale pour avoir la possibilité de rencontrer le Chili de Christiane Endler en finale. Le vainqueur de cette confrontation validera son billet pour Down Under.

FIFA+ est donc parti à la rencontre de Jennyfer Limage – passée par le Ranch de la Croix-des-Bouquets en Haïti – et de sa comparse Chelsea Surpris (26 ans), latérale gauche née aux États-Unis, qui évoluent toutes les deux en deuxième division française, au Grenoble Foot 38, où elles ont la particularité d’être entraînée par leur sélectionneur en équipe nationale, Nicolas Delépine.

Elles ont discuté de la possibilité d’une qualification pour le Mondial, de leur match contre les États-Unis en juillet dernier (défaite 3-0), de leur sélectionneur et des forces d’Haïti dans ce tournoi de la dernière chance.

Haïti affrontera le Sénégal pour avoir le droit de jouer contre le Chili dans un match dont le vainqueur validera son billet pour Down Under.

FIFA+ s’est entretenu avec Limage, diplômée du programme de la fédération haïtienne au Ranch de la Croix-des-Bouquets, et sa coéquipière Chelsea Surpris, une arrière gauche de 26 ans née aux États-Unis. Les deux joueuses représentent le Grenoble Foot 38 en deuxième division française, où Nicolas Delepine, l’entraîneur de l’équipe nationale, est également aux commandes.

Elles ont parlé de la possibilité de se qualifier pour la Coupe du monde, de leur match contre les États-Unis en juillet dernier, qu’elles ont perdu 3-0, de leur entraîneur et de la sélection d’Haïti pour ce tournoi de la dernière chance.

L’adaptation à un nouveau championnat, le froid, ta blessure aux ligaments croisés [Jennyfer]… À cause de ces obstacles, avez-vous déjà connu des moments de doute dans votre carrière ?

Jennyfer : Non. Je n’ai jamais eu de doutes ! Je jouais au Canada en semi-pro, à l’AS Blainville, et je me suis fait les croisés. Mais je n’ai jamais douté. Je me suis dit : ‘Allez, je vais en Europe’. Je suis donc arrivée ici en 2021 et maintenant, mon objectif est de jouer en première division parce que je sais ce que je vaux.

Chelsea : Je suis d’accord avec Jennyfer. Le plus important, c’est ton objectif personnel, ta carrière. Qu’il fasse chaud ou froid, ce n’est pas important. Le plus important, c’est ce qui arrive devant toi, ce sont les défis.

Votre prochain défi, justement, ce sont les barrages de la Coupe du Monde Féminine 2023. Qu’est-ce que cela représenterait pour vous de qualifier Haïti ?

Jennyfer : Ce serait une énorme opportunité ! Parce qu’avec les filles, on vit ensemble depuis qu’on a à peu près 15 ans et cette équipe d’Haïti est forte mentalement et physiquement. C’est vrai, on fait des erreurs et Haïti n’est pas un pays très développé, mais nous allons faire le maximum pour aller en Coupe du Monde parce que si on y va, notre nation va être tellement fière de nous. On ne sait pas encore comment on va faire, mais on va tout faire pour aller en Coupe du Monde !

Nicolas Delépine est votre entraîneur à Grenoble et en Haïti. Que pensez-vous de lui ? Et qu’a-t-il apporté à l’équipe nationale ?

Chelsea : C’est un coach qui aime jouer. Il nous donne beaucoup de courage et de confiance pour affronter les plus grandes équipes du monde. C’est un très bon coach et il fait tout pour nous mettre dans les meilleures conditions. Il organise parfaitement les entraînements. C’est exactement ce qu’on veut pour se préparer à la qualification.

Quelles sont les forces d’Haïti et qui est la star de l’équipe ?

Jennyfer : Les joueuses d’Haïti sont fortes techniquement et physiquement. On a beaucoup de joueuses qui parviennent à combler les lacunes, comme Melchie [Dumornay], Nérilia Mondésir ou encore Roselord [Borgella].

Il n’y a pas vraiment de star. Tout le monde est fort. Bon, en vrai, la star, c’est Melchie. [Rires] Tu ne peux comparer Melchie avec aucune autre fille. Melchie, elle est spéciale. Elle est forte techniquement, elle a des qualités physiques. Elle a beaucoup de puissance balle au pied. D’ailleurs, c’est un peu compliqué à l’entraînement pour nous [en tant que défenseures]. C’est une fille vraiment intelligente aussi. Elle veut tout gagner.

Qui met l’ambiance dans l’équipe ? Et quels sont les rituels avant chaque match ?

Jennyfer : [Rires] Roselord Borgella est l’ambianceuse ! Parfois Melchie. Ou Kethna Louis. Mais je vais dire Roselord. Parce que, même si elle est stressée, elle met toujours la bonne ambiance.

Quant aux rituels, c’est la prière. Dans le vestiaire, quand on est prêtes à jouer, on fait la prière. On dit : « On va faire de notre mieux, on va garder le rythme du match, on va voir comment nos adversaires jouent ». On prie Dieu et c’est tout.

Qu’est-ce que cela a fait d’affronter les Américaines, championnes du monde, en Championnat féminin de la Concacaf ?

Chelsea : J’ai joué avec les U-18 et les U-20 américaines quand j’étais jeune, j’ai fait un mini-stage et j’ai fait les quatre années d’université là-bas avant de passer en équipe nationale haïtienne. Mes amis m’ont souvent posé cette question : qu’est-ce que ça fait de jouer contre le pays où tu es née ? En fait, c’était l’opportunité de faire mes preuves et de montrer le potentiel d’Haïti. On n’a pas eu peur d’affronter les États-Unis. On a joué comme si on n’avait rien à perdre.

Jennyfer : C’était un plaisir de les rencontrer. On a demandé à échanger nos maillots parce qu’on ne savait pas si on allait pouvoir revivre ce moment. Alex Morgan et Megan Rapinoe sont très fortes. On est contentes de voir ces femmes jouer au football parce que c’est compliqué pour une femme d’être aussi footballeuse. Et en plus, certaines d’entre elles sont mamans. C’est une inspiration pour nous de voir certaines Américaines jouer et être mamans à la fois. C’est important.

source: Fifa

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