Documents classifiés : quand Biden éclipse Trump

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Par Ducasse Alcin 

Biden entame la deuxième année de sa présidence dans une atmosphère sinon controversée tout au moins embarrassante. En effet, des documents classifiés remontant à la période où il a servi comme Vice-président de Barack Obama ont été retrouvés chez lui.

Ce scandale ne pourrait tomber à un pire moment pour l’occupant de la Maison Blanche. Un nouveau Speaker à la Chambre des Représentants vient tout juste de prêter serment. Et ce n’est nul autre que Kevin McCarthy, celui qui promet de mener la vie dure au président. Les élus républicains n’ont jamais caché que désormais les faits et gestes de Biden vont être passés au crible.

Nul doute qu’ils vont s’en servir pour saper la présidence de ce dernier durant les deux années qui s’en viennent. On en veut pour preuve les propos du député républicain ( Jim Jordan) qui préside la commission de justice au Congrès qui laisse déjà entendre que tout sera mis en œuvre pour enquêter avec méticulosité sur ce dossier.

On le comprend, les démocrates essayent de minimiser l’ampleur de la situation. Au début, il était question d’un nombre insignifiant de documents. On parlait de trois ou tout au plus. Puis on est passé à une douzaine. Ensuite on en a retrouvé d’autres et à chaque fouille la liste continue d’augmenter. Finalement, seul le temps et une recherche minutieuse pourront en déterminer la quantité exacte.

Comme on pouvait s’y attendre, la presse américaine toujours avide pour ces genres d’histoires épicées se jette sur les informations, surtout au niveau des médias conservateurs qui la relaient en boucle. Ils crient haro sur le baudet pour fustiger l’attitude pharisaïque des démocrates qui n’hésitaient pas à qualifier l’ancien président d’irresponsable pour sa gestion de ces matériels top-secrets. L’affaire est si sérieuse que l’Attorney général, Merrick Garland, s’est vu obligé de nommer un procureur spécial pour diligenter une enquête.

Pour sa part, la Maison Blanche se veut transparente en offrant sa pleine et entière collaboration. Mais, cela n’a pas suffi pour calmer les partisans de l’ancien président qui montent au créneau pour clouer Biden au pilori.

D’autres poussent la barre plus loin pour exiger un arrêt immédiat sur l’investigation que conduit la justice américaine à l’encontre de monsieur Trump. En effet, dès le début de cette saga impliquant l’ancien magnat de l’immobilier, un procureur spécial a été nommé par Garland en vue de faire la lumière sur ce dossier.

On se rappelle que l’été dernier le FBI avait procédé à une perquisition au domicile fastueux de Donald Trump en Floride afin de récupérer des dizaines de ces documents classés top-secrets que celui-ci décida d’apporter chez lui de façon délibérée.

En fait, les lois américaines empêchent les fonctionnaires gouvernementaux d’être en possession de documents ultrasecrets une fois à la retraite et cela quand bien même il s’agirait d’un ancien président ou d’un ancien vice-président.

La seule instance où ces derniers peuvent jouir d’une telle latitude est quand le Président utilise ses pouvoirs discrétionnaires pour déclassifier quelques-uns de ces documents avant de partir en retraite.

Mais même dans ce cas de figure, il y en a qui échappent à ce pouvoir discrétionnaire, vu leurs caractères hautement sensibles. Ces genres de documents sont considérés comme des propriétés du gouvernement américain et doivent par conséquent être transférés dans une agence gouvernementale spécialisée en la matière.

En dépit des critiques, certains démocrates, pour défendre le président, dressent un net contraste entre les deux situations. Et de nombreux analystes se mettent d’accord pour signaler cette différence. La nuance réside dans le fait que ce sont les avocats de Biden qui ont eux-mêmes appelé le FBI pour signaler l’existence de ces documents lorsqu’ils en ont fait la découverte.

S’agissant de Donald Trump, en revanche, non seulement il nia le fait d’avoir été en possession de ces matériels secrets, mais pire, il résista à toutes les injonctions qui lui ont été faites en vue de les restituer.

Mais quels que puissent être les arguments avancés par les démocrates et les avocats de Biden, l’affaire reste et demeure embarrassante pour l’administration. Ronald Reagan eut à dire en effet qu’à chaque fois que vous vous trouvez dans l’obligation de vous expliquer, vous perdez l’argument.

Ce qui vient de se passer n’a fait qu’ajouter de l’eau au moulin de monsieur Trump qui s’est révélé expert dans ce qu’il sait faire le mieux : jouer la carte de la victime.

Merrick Garland qui marchait déjà à pas feutrés dans le dossier de l’ancien président se retrouve désormais les mains liées. Car, toute décision visant la mise en examen de monsieur Trump dans cette affaire risque d’être perçue comme une persécution politique, à moins que la même sévérité s’applique aussi à Joe Biden.

Par ailleurs, certaines figures au sein du parti démocrate qui émettaient déjà des doutes sur l’éventualité d’un deuxième mandat pour Biden à cause de son âge avancé, pensent que ce sera une bonne occasion pour lui de jeter l’éponge. Il risque le coup de Trafalgar dans une campagne électorale fougueuse devant un potentiel candidat comme le gouverneur populaire de la Floride Ron DeSantis qui, on peut en être sûr, l’exploiterait au summum. Si un tel scénario devait se produire, pourrait-on assister à une autre envolée historique où une femme noire prendrait les rênes du pouvoir aux États-Unis?
Dossier à suivre.

Ducasse Alcin 

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