The Week UK | Haïti au bord du gouffre : le pays sombre dans l’anarchie et n’a plus d’élus ni de représentants légitimes

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Haiti on the brink: island nation falls into anarchy. The country no longer has any democratically elected officials as it faces a humanitarian crisis.

La violence des gangs et l’effondrement de l’État font que les conditions de vie en Haiti sont désastreuses sous le règne du monarque Ariel Henry.

Mercredi 18 janvier 2023 ((rezonodwes.com))–

La crise politique et humanitaire d’Haïti s’est aggravée lorsque les dix derniers sénateurs du pays ont quitté leurs fonctions, laissant le pays sans aucun officiel démocratiquement élu.

La semaine dernière, les fonctionnaires sont arrivés au terme de leur mandat et leur départ a représenté « le dernier semblant d’ordre démocratique dans cette nation des Caraïbes assiégée », a rapporté The Guardian. Le pays n’a plus de parlement opérationnel, les sénateurs étant les derniers des 30 à rester en fonction après l’échec des tentatives successives d’organiser des élections.

La petite nation insulaire n’a désormais aucune représentation démocratique à quelque niveau que ce soit de l’État ou dans quelque institution démocratique que ce soit – de son système judiciaire à son parlement – ce qui est un autre signe que le pays est devenu un « État failli », indique le journal.

Les gangs comblent le vide laissé par le dépérissement de la démocratie

Le dépérissement de la démocratie haïtienne a été un « processus graduel », indique l’AFP, des élections fonctionnelles n’ayant pas été organisées dans le pays depuis 2019.

Le premier ministre haïtien, Ariel Henry, est désormais à la tête du pays en tant que président par intérim, mais ayant été nommé comme prochain premier ministre deux jours seulement avant l’assassinat du président, « sa légitimité est largement remise en question » dans le pays.

Le pays était déjà dans un « état fragile » depuis un important tremblement de terre en 2010 qui a fait 300 000 morts, selon The Guardian. Un mois seulement après l’assassinat de Moïse, un autre tremblement de terre est survenu, rendant la situation dans ce pays déjà en crise « incontrôlable ».

Aujourd’hui, « les gangs ont comblé le vide » laissé par l’absence d’un État opérationnel, laissant la capitale, Port-au-Prince, au centre d’une « horrible guerre intestine » dans laquelle on a signalé « des enlèvements prolifiques, de nombreux décès de civils et des viols collectifs de personnes âgées et d’enfants ».

La violence des gangs et l’effondrement de l’État font que les conditions de vie dans le pays sont désastreuses. « Près de la moitié de la population n’a pas assez à manger », a déclaré à NPR Jacqueline Charles, journaliste au Miami Herald, et « 20 000 personnes sont confrontées à des conditions proches de la famine ». Elle a ajouté que plus de 100 000 personnes ont été déplacées de leur domicile au cours de l’année écoulée, tandis que l’épidémie de choléra dans le pays a atteint 15 000 cas.

Quelle est la prochaine étape pour Haïti ?

Dans le sillage des « crises superposées » qui frappent actuellement le pays, M. Henry a plaidé en faveur de l’organisation de nouvelles élections présidentielles et législatives afin de tracer la voie du redressement, indique Al Jazeera.

Mais d’autres personnalités de la société civile ont appelé à la mise en place d’un gouvernement de transition de deux ans avant la tenue des élections. Ce gouvernement serait composé d’un président et d’un premier ministre sélectionnés par une coalition de partis politiques et de groupes de la société civile.

Mercredi, le Canada a livré des « véhicules blindés » à la nation caribéenne alors que la crise humanitaire se poursuit, indique Reuters. Cette livraison fait suite à une offre similaire du Canada et des États-Unis en octobre, après que M. Henry eut demandé à la communauté internationale d’envoyer une « force armée spécialisée » pour rétablir l’ordre et ouvrir des couloirs humanitaires.

Mais si cette demande a reçu le soutien des Nations unies et des États-Unis, elle a également suscité de nouvelles protestations au sein de la population haïtienne, dont beaucoup, y compris des personnalités éminentes de la société civile, rejettent catégoriquement la perspective d’une intervention étrangère.

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