Le choléra en première ligne : les crises humanitaires « oubliées » qui marqueront 2023 en Haïti… au Congo, Soudan, Yemen

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Me. Bernard H. Gousse | Haiti: « Après le choléra, la monarchie absolue. Les cadeaux empoisonnés de la communauté internationale« .

Médecins Sans Frontières a dressé une liste des principales crises qui, bien que non médiatisées, continuent de faire des ravages au sein de la population et leur évolution est inquiétante.

En Haiti, où s’installe désormais une monarchie, c’est le chaos total. Aux yeux des principaux tuteurs d’Ariel Henry dont l’Union Européenne et les ambassadeurs de France et d’Espagne, Haïti est bien placé dans le « shithole » où le monarque Henry Nul l’a trainé avec un accord de copains-coquins truffé de faux en écriture. Entre-temps, le choléra fait des ravages sur le terrain…et tout vient à manquer dans les hôpitaux et les centres de « santé ».

Lundi 16 janvier 2023 ((rezonodwes.com))– Au premier semestre 2023, les conflits continuent de faire rage et le monde est maintenu dans l’expectative. Et tandis que tous les regards sont tournés vers des régions comme l’Ukraine, le reste du monde est témoin d’autres crises humanitaires qui ne reçoivent pas la même attention de la part des médias et de la communauté internationale. Leur impact sur la population est brutal et, selon les ONG et les experts, la situation pourrait s’aggraver cette année.

Il existe plusieurs exemples. Des cas comme ceux de la République démocratique du Congo, d’Haïti ou de la République centrafricaine continuent d’évoluer et d’affecter leurs habitants, qui ne voient malheureusement pas de solution immédiate.

À cet égard, l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF), qui travaille dans ces pays depuis des années en fournissant une assistance médicale dans diverses urgences sanitaires dans le monde, a résumé les conflits et les crises auxquels il convient de prêter attention cette année et de rendre leur situation plus visible. Dans certaines crises, il y a même un facteur commun : une épidémie de choléra qui pourrait faire (ou fait déjà) des ravages.

Haïti et une épidémie de choléra alors que la situation dégrade. Le pays n’est ni dirigé ni administré

Le temps passe et la crise humanitaire en Haïti continue de s’aggraver. Après des années d’instabilité politique et économique, l’inquiétude se concentre sur la violence généralisée et, depuis le début du mois d’octobre dernier, sur la résurgence du choléra, qui menace la santé et la sécurité de la population.

MSF, qui fournit des soins médicaux gratuits en Haïti depuis trois décennies, prévient que « l’accès aux services les plus élémentaires est inexistant ». Au cœur de ce problème se trouve le manque de carburant qui, selon l’ONG, a contraint deux tiers des établissements de santé du pays à réduire leur activité ou à fermer complètement, tandis que les patients et le personnel de santé peinent à atteindre les établissements qui fonctionnent encore.

C’est pourquoi les efforts se concentrent sur le soutien aux autorités sanitaires par la mise en œuvre d’une campagne de vaccination contre le choléra et par des activités de promotion de l’eau, de l’assainissement et de la santé.

Le Soudan du Sud et une urgence exacerbée par la crise climatique

Le conflit qui sévit depuis longtemps au Soudan Sud a contraint des millions de personnes à fuir leur foyer, et la situation s’aggrave car beaucoup ne sont pas en mesure de répondre aux besoins fondamentaux tels que la nourriture, l’eau et les soins médicaux.

Pour ne rien arranger, les terribles conséquences d’années d’inondations intenses au Sud-Soudan rendent tout encore plus difficile.

Et malgré les besoins humanitaires urgents et croissants, au Sud-Soudan, la réduction de l’aide internationale entraîne une diminution des réponses apportées à la population, qui dispose de très peu de ressources après avoir subi deux crises consécutives.

La République centrafricaine fait les frais de la violence

Depuis plusieurs années, les vagues successives de violence en République centrafricaine (RCA) ont forcé des milliers de personnes à fuir leurs maisons et leurs biens. Plus d’un million de personnes en RCA (près de 20 % de la population) sont déplacées à l’intérieur du pays ou réfugiées.

L’insécurité, le manque d’argent et les litiges fonciers font partie des obstacles qu’ils rencontrent pour rentrer chez eux en toute sécurité et de manière permanente. En outre, la population du pays reste confrontée à l’une des situations les plus critiques au monde en termes de mortalité maternelle, de malnutrition et de manque d’accès aux soins de santé.

L’espérance de vie est la plus faible du monde et, dans certaines régions, les structures MSF sont la seule possibilité pour les gens de recevoir des soins médicaux.

Les équipes de l’organisation fournissent des soins généraux et d’urgence, des services de chirurgie traumatique, des services maternels et pédiatriques, une assistance aux victimes de violences sexuelles et sexistes, ainsi que des traitements contre le paludisme, le VIH et la tuberculose.

Yémen : un pays en guerre et un système de santé en ruines

Le Yémen continue de souffrir depuis le début d’une guerre datant de 2015 qui n’a pas cessé. La population continue de subir le poids du conflit ; de nombreuses personnes sont blessées, tuées ou déplacées lors des combats entre les différents groupes belligérants.

Dans ce scénario, la malnutrition est un risque constant pour les enfants du Yémen, qui connaît des pics saisonniers chaque année, généralement liés à la période de soudure causée par la perturbation de la production agricole dans les zones rurales. Cette tendance était déjà observée avant l’escalade de la guerre fin 2014, mais elle s’est aggravée en raison des effets directs et indirects du conflit, qui ont exacerbé l’insécurité alimentaire de personnes déjà vulnérables.

Plusieurs facteurs ont contribué à cette situation : les mauvaises conditions de vie des personnes déplacées par la guerre, la réduction du pouvoir d’achat due à la crise économique et à l’inflation élevée, la détérioration générale des services de santé et la difficulté d’accès aux services existants.

La République démocratique du Congo et une crise sans fin

La République démocratique du Congo (RDC) est dans un état d’urgence permanent a l’instar sans une Constitution en vigueur. Depuis des décennies, le conflit persistant dans les provinces orientales du pays, l’insécurité dans d’autres régions et un système de santé extrêmement fragile ont entraîné des crises humanitaires récurrentes et des maladies épidémiques touchant des milliers de personnes.

En effet, l’année dernière, le pays a connu la quatorzième épidémie d’Ebola depuis que le virus a été identifié dans le pays en 1976, et la sixième dans la province de l’Équateur.

Le choléra menace plusieurs pays

En 2022, au moins 30 pays ont connu des épidémies de choléra, alors que la moyenne des cinq dernières années était d’environ 20 épidémies par an.

Dans la plupart des pays, les épidémies sont dues à des conditions spécifiques à un lieu, comme le manque d’accès à l’eau potable et le traitement inadéquat des eaux usées, comme c’est actuellement le cas dans des pays comme Haïti, la Somalie et la Syrie.

Les crises politiques et/ou militaires prolongées, les urgences climatiques et les déplacements de population peuvent entraîner des pénuries d’eau, un manque d’entretien des infrastructures d’eau potable et/ou d’assainissement, obligeant les populations à se rabattre sur l’eau potable provenant de sources non sûres.

MSF a déclaré qu’elle mène actuellement des programmes de lutte contre le choléra dans 10 pays (Kenya, Ethiopie, Somalie, Cameroun, Nigeria, Haïti, Liban, Syrie et Malawi). Les équipes de l’organisation gèrent des unités de traitement du choléra pour soigner les patients et disposent de points de réhydratation orale.

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