par Antonelly Tony Claude François
Mercredi 2:00 PM, sur le 107.7, Scoop Fm, le rendez-vous que personne ne raterait sous aucun prétexte : Pourquoi ? L’ancien Président de la République, Michel Joseph Martelly, sort de son silence politique pour répondre aux questions des journalistes de l’émission « Haïti Débat ». La question de l’armée, ses rapports avec les parlementaires, son choix de Jovenel Moise comme candidat Tèt kale, ses relations avec Laurent Lamothe, le « E » de l’éducation, cheval de bataille de son quinquennat et le PSUGO sont entre autres les dossiers qui ont été abordés au cours de cette émission très prisée.
Garry Pierre Paul Charles en bon modérateur a géré l’interview avec ses deux journalistes qui donnent des répliques fortes à Martelly à tort et à travers. Scoop Fm n’a pas fait de cadeau à l’ancien Président qui a eu des questions de taille triées sur le volet, des répliques bien placées.
Michel Martelly fait la promotion du tourisme en prenant à titre d’exemple les Bahamas. Selon lui, le secteur touristique est un atout pour le pays. Sous son administration, Haïti s’était repositionné sur la carte touristique.
D’où vient Jovenel Moise ?
« Je l’ai rencontré avec un projet qui a retenu mon attention »
Michel Martelly qui se présente comme un croyant, parle de Jovenel Moise, comme etant un choix inspiré de Dieu. Pour lui, c’était le choix idéal. Issu de la « zantray » de la paysannerie, planteur de son état, produit typique de la classe moyenne, Jovenel Moise etait hors état de nuire des politiciens.
En s’adressant à lui-même, Michel Martelly s’est dit que ce candidat peut gagner à tous les coups. Au debut, il voulait Jovenel Moise comme candidat au Sénat pour la survie du projet de l’Agritrans. Etant donné qu’il y avait deux candidats dans le Nord’Est pour le Sénat, Michel Martelly tente de convaincre Jacques Sauveur Jean au désistement afin de céder sa place à ce nouveau protégé de Martelly. Refus catégorique de « Jackito ». Ce qui fait de Jovenel Moise, le candidat à la présidence de Martelly.
Pourquoi pas le puissant Laurent Lamothe ?
« J’ai fait de Laurent Lamothe un Premier Ministre puissant ».
Pour s’expliquer, Martelly parle de la latitude qu’il a donnée à Laurent Lamothe pour faire de lui l’homme fort qu’il a été. Martelly le dit clair, Laurent Lamothe était son choix, mais la politique a tout chambardé. Les recommandations du conseil ont « grillé » Laurent Lamothe.
Qu’en est-il de Thiery Mayard Paul ?
« Il a mal digéré le fait que Laurent ne voulait pas de lui comme Ministre »
Martelly dit être reconnaissant des services et du support donnés à sa campagne par Thierry Mayard Paul. Il dit avoir décidé suivant une demande de son Premier Ministre d’alors qui lui a déclaré qu’il ne sera pas confortable avec M. Mayard Paul.
« Tout voum pa do, lew prezidan wa konprann »
« Quand on est président, on n’est pas maitre de soi; on appartient au milieu ambiant. On ne fait pas ce que l’on veut; on fait ce qui doit être fait. »
A titre d’exemple, Michel Martelly « dans l’esprit de calmer les esprits » n’a pas offert de funérailles nationales à Jean Claude Duvalier. Cette décision lui a couté des reproches. Michel Martelly dit avoir consulté, ce qu’il appelle des grands, des leaders internationaux, qui lui ont conseillé de prendre la décision de sagesse afin de calmer l’eau bouillante.
L’administration de Martelly a produit des millionnaires
« Le Président n’est pas au courant de tout. Le w te nan kay ak yon fi l ap fè bagay sou ou, ou se dènye moun k ap konnen », par ces mots, Martelly a expliqué son ignorance concernant certaines gabegies qui auraient été orchestrées sous son régime. Martelly a affirmé qu’il n’est pas au courant des gens qui se seraient enrichis sous son administration. En ce qui a trait au PSUGO, la corruption était là, dans les contrats surtout. Mais il faut comprendre que le Palais National n’a rien à voir avec les contrats, tout comme certaines fois le Premier Ministre n’est pas au courant non plus La faiblesse au niveau institutionnel est à la base.
Le Président fait des promesses de campagne, les Ministres font bon leur semble
Quand les institutions sont faibles, rien ne marche. La corruption gangrène l’administration publique. Le bras de fer serait la justice mais vu son indépendance, le Président ne peut pas faire de « forcing ». Selon Martelly, la constitution en elle-même affaiblit la présidence. Il critique le fait qu’un président fait sa campagne et des promesses et pourtant c’est à un premier ministre qu’il revient de les matérialiser.
Les fameux « E » de Martelly, Eudes Lajoie frappe fort
Si seulement Eudes continuait avec les questions, cela risquerait de mal finir entre lui et l’ancien chanteur qui déjà changeait de ton. Évoquant les retombées de ses « E », Eudes a taclé fort avec l’Etat de droit et l’Environnement. Martelly a assumé ses responsabilités mais a indexé du coup ses détracteurs de l’opposition qui l’ont bloqué avec les mouvements de protestation, souvent violents.
Martelly se dit conscient n’avoir pas réussi vu qu’il prend toujours la route de la perfection. Mais ne voulant pas trop garder les projecteurs sur lui, rapidement il s’est réfugié dans l’Artibonite pour parler de la Caravane du changement de Jovenel Moise qui d’après lui aura des impacts positifs sur la production nationale.
« Si n pa aranje nou demen n ap manje kaka »
« Hier tu étais là, aujourd’hui tu es encore là, demain tu y seras, est-ce que tu n’es pas responsable ? ». Le hic, la question clou de l’interview qui a mis face à face pour une fois de plus Eudes Lajoie et l’invité. Cassure au niveau de la voix de Martelly qui explique à Marco qu’il ne travaille pas pour l’histoire mais plutôt pour Haïti et la vérité. L’ancien président explique clair qu’il assume toujours les conséquences de ses actes et l’expression « manje kaka » qu’il a utilisée n’était qu’une figure de style pour faire comprendre à tout le monde que les choses iront de mal en pis si nous ne nous mettons pas ensemble pour résoudre les crises du pays.
Des dossiers brûlants ont été abordés dont Petro Caribe et l’Ethnologie
Les projets sociaux ont consommé une bonne partie de ce fonds. Les programmes étaient gratuits pour la population mais pas pour l’Etat. Ti manman cheri, Transport Scolaire gratuit, Parc Sportif.
Il a aussi adressé le dossier de l’étudiant heurté par le doyen de la Faculté de l’Ethnologie. Il critique la réaction de l’étudiant qui s’est allongé volontairement devant la voiture de M. Blot qui tentait de s’échapper.
Jean Monard et Liliane, à quand la fin ?
« Je suis prêt à tourner la page »
Martelly critique ouvertement la façon dont la vedette du journal 4trè utilise son micro. Elle l’invite à respecter les normes journalistiques et se dit prêt à se rendre à l’émission de Lilliane Pierre Paul.
Eventuel candidat en 2022, Michel Martelly a utilisé la langue de bois
Au lieu de répondre directement à cette question, Michel Martelly a préféré tourné autour du pot pour faire comprendre aux intervieweurs qu’il veut de préférence mobilisé la population à sauvegarder l’environnement.
Direct comme d’habitude, grivois pas vraiment hormis « manje kaka », la population n’a rien perdu en sacrifiant deux heures de sa journée à écouter l’ancien President Martelly qui parlait de sa gestion et de sa conception de la politique actuelle.
Antonelly Tony Claude François


3 Comments