Soixante ans après l’adoption de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale, l’ONU tire la sonnette d’alarme. À l’ouverture de la 116ᵉ session du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD), le Directeur de la Division du Conseil des droits de l’homme du HCDH, Mahamane Cissé Gouro, a dénoncé une augmentation « alarmante » des injustices raciales, des discours de haine et des actes de xénophobie à travers le monde.
Selon lui, ces dérives sont trop souvent normalisées par le discours politique et amplifiées par les technologies numériques, favorisant la banalisation des abus. Lorsque les États manquent à leur devoir ou appliquent la loi de manière incohérente, « l’ordre juridique est sapé », a-t-il insisté.
Alors que la Convention célèbre cette année son 60ᵉ anniversaire, l’ONU appelle à raviver la volonté politique pour lutter contre la discrimination raciale et garantir les droits de chacun, sans distinction d’origine ou de couleur.
La crise budgétaire que traverse l’ONU complique toutefois cette mission. Le Comité a perdu vingt jours de travail en 2025, a regretté son Président, Michal Balcerzak, exhortant les États parties à remédier à cette situation critique.
Réuni à Genève jusqu’au 5 décembre, le CERD examinera les rapports de six pays : Burundi, Guatemala, Maldives, Nouvelle-Zélande, Suède et Tunisie.