Une hégémonie assumée : la « doctrine Donroe » de Donald Trump secoue les Amériques
Le premier mandat de Donald Trump avait bousculé les normes diplomatiques. Son retour au pouvoir les pulvérise. Après avoir menacé de rebaptiser le golfe du Mexique et d’annexer le canal de Panamá, le président américain déploie désormais porte-avions, sanctions et pressions directes pour redéfinir son rapport à l’Amérique latine. À Washington, cette stratégie porte déjà un nom : la « doctrine Donroe ».
Inspirée de la doctrine Monroe de 1823, cette version musclée assume un objectif simple : verrouiller l’hémisphère occidental face à la Chine et à toute influence concurrente. « On ne peut pas être une superpuissance mondiale sans l’être d’abord chez soi », résume un ancien conseiller de la Maison-Blanche.
Appuyé par Marco Rubio et les faucons de sa diplomatie, Trump récompense les gouvernements alliés — Argentine, Salvador, Équateur — par des accords commerciaux ou des aides massives. Ceux qui résistent, comme Cuba, le Nicaragua ou le Venezuela, se voient menacés de blocus ou de frappes ciblées.
Plus qu’un retour de la realpolitik, la doctrine Donroe marque la fin du vernis démocratique qui accompagnait autrefois la politique américaine. Sous Trump, l’Amérique latine n’est plus une zone d’influence : c’est un territoire à discipliner.
Source : New York Times

