Mardi 1er novembre 2022 ((rezonodwes.com))–Les autorités migratoires du Costa Rica, de la Colombie et du Panama ont abordé mardi la crise régionale des migrants en situation irrégulière, avec des propositions telles que la fermeture des points de passage informels et la création d’un observatoire de la mobilité humaine pour faire face à ce phénomène, qui a explosé ces derniers mois.
Le Panama, le Costa Rica et la Colombie sont des territoires par lesquels sont passés cette année des centaines de milliers de migrants clandestins, notamment des Vénézuéliens, en route vers les États-Unis.
La première rencontre technique trilatérale, qui s’est tenue à huis clos, a réuni les responsables des bureaux des migrations du Costa Rica, Marlen Luna, de la Colombie, Carlos Fernando García Manosalva, la directrice du Service national des migrations (SNM) du Panama, María Isabel Saravia, et des représentants des États-Unis, selon les informations officielles.
« Fermeture des points de passage informels«
Les responsables des migrations ont lancé un appel à la communauté internationale, « soulignant l’importance de fermer les passages informels, qui conduisent à l’entrée de migrants irréguliers sur le territoire panaméen », indique un communiqué du ministère panaméen de la Sécurité publique (Minseg).
« Plusieurs propositions ont été évaluées lors de cette réunion, le plus important est que les États présents se sont mis d’accord sur l’établissement de routes sûres et formelles pour aider à combattre le trafic de migrants, la traite des êtres humains et (…) sauvegarder la sécurité » des migrants et des ressortissants de chaque pays, a déclaré Mme Saravia, selon le communiqué.
Le Panama, où ils arrivent après avoir traversé la dangereuse jungle du Darién depuis la Colombie, a enregistré cette année plus de 210 000 migrants en transit, un nombre sans précédent, dont plus de 70 % sont des ressortissants vénézuéliens et le reste provient d’une trentaine de pays d’Afrique, d’Asie et des Amériques.
Elle a ajouté qu’ils se sont également mis d’accord sur sept points – tous liés aux accords déjà signés sur les questions de migration – sur lesquels la feuille de route sera établie pour la deuxième réunion entre les représentants des quatre pays, qui se tiendra le 9 novembre dans un lieu non précisé.
Parmi les points qui seront discutés lors de la prochaine réunion figure la création d’un observatoire de la mobilité humaine afin d’obtenir des informations sur les mouvements migratoires irréguliers, ainsi que la demande à l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de réaliser « une analyse actualisée des programmes destinés aux migrants dans la région », selon l’information officielle.
Le Darién, une route irrégulière depuis des années
La jungle du Darién est depuis des décennies une route migratoire irrégulière empruntée par des personnes du monde entier se rendant aux États-Unis, malgré les graves dangers posés par son environnement sauvage et la présence de groupes criminels organisés.
La région a connu plusieurs crises de migrants irréguliers : les Cubains entre 2015 et 2016, les Haïtiens en 2021 et les Vénézuéliens en 2022, tous fuyant les crises dans leurs pays et avec l’intention d’atteindre les États-Unis.
Le Panama dispose de postes de réception des migrants (ERM) à ses frontières avec la Colombie (sud) et le Costa Rica (nord), où il emmène les voyageurs en situation irrégulière pour prendre leurs données biométriques et leur offrir des services sanitaires et alimentaires, une opération qui a consommé plus de 50 millions de dollars depuis 2020 selon les données officielles.