Sable, blocs, ciment, fer… pour le « lycée Edmond Laforest de La Gonâve »

0
1674

par Idson Saint-Fleur

Lundi 25 octobre 2022 ((rezonodwes.com))–

Les 250 élèves et 24 enseignants ne rêvent que de ce grand jour ; le jour où ils pourront s’installer dans les nouveaux locaux du lycée Edmond Laforest de La Gonâve. En effet, depuis 2008, la communauté de Grande-Source, dans la troisième section communale de l’Anse-à-Galets, assistée des autorités municipales et locales, sue sang et eau sur ce chantier de construction de cet établissement scolaire qui s’apprête à souffler ses trente bougies dans le courant de l’année 2023.

Les efforts consentis, en dépit du fait qu’ils s’étalent sur un temps relativement long – trop long même, diraient certains -,  ont permis de faire sortir de terre cette bâtisse en forme de tube en U dont la phase d’achèvement exige encore plus d’efforts d’une population qui semble avoir tout donné parce qu’elle a beaucoup donné du peu qu’elle disposait.

D’où cet appel à la générosité de tous ceux et toutes celles trouvant utile d’aider les élèves à passer de la salle polyvalente de la « Coopérative Bon Samaritain » où ils sont entassés depuis 22 ans à des locaux plus convenables pour l’enseignement et l’apprentissage. En ce temps de ras-le-bol et de désenchantement, le concours des bonnes âmes offrira à ces jeunes une raison d’espérer dans la solidarité des autres, dans l’humanité des autres, dans l’élan des autres à soutenir «les bonnes initiatives » ; des initiatives qui peuvent changer pour de bon le cours de l’histoire de ces éphèbes tout comme celui de toute une communauté.

Quid de ce chantier ?

A l’initiative du député Mirold Edmond – ancien enseignant -, le lycée Edmond Laforest inaugure ses cours en 1993. L’école est logée, dans un premier temps, à l’Eglise du Nazaréen de Grande-Source. Sept ans plus tard, elle sera transférée au local de la « Coopérative Bon Samaritain ». Depuis 22 ans, des cohortes d’élèves se succèdent dans la salle polyvalente de cette institution, une sorte de capharnaüm tant les voix des enseignants et des élèves se mélangent. Une « école à classe unique » où plusieurs enseignants interviennent en même temps dans un seul espace. Point n’est besoin de multiplier les détails pour le topo!  

En 2008, à l’instigation du député Elou Saint-Louis Fleuriné – étoile filante de la politique gonâvienne -, et du maire Constant Joseph – un autre météore -, les dames Paulonne Edmond, Oracius Joseph et Bellony Joseph – des patronnes non déclarées de ce projet -, consentent à restituer, le 5 janvier 1998, à l’Etat un terrain pour la construction du lycée. Le chantier est ouvert la même année ; faute de moyens, il s’est arrêté très vite.

Dix ans plus tard(2018), le Conseil d’administration de la section communale(CASEC) de Grande-Source par le truchement de Jérémie Lapointe et la municipalité de l’Anse-à-Galets, représentée par le maire Ernso Louissaint, portent le chantier à un niveau plus avancé. Encore, faute de moyens les travaux sont suspendus.

En 2020, l’agent du CASEC parvient à dégager une synergie autour de ce chantier : les 624 mètres carrés de toiture métallique, teints de cramoisi, sont posés.

Depuis quelques mois, Michaud Saint-Louis, à la tête d’une brigade de leaders communautaires, embouche, une nouvelle fois, la conque du « lambi » du rassemblement des gens voulant consentir à un ultime effort pour achever cette construction qui est enjambée par 14 longues années. L’appel est entendu des Gonâviens de la diaspora, des responsables des églises locales, des habitants de Grande-Source et des localités circonvoisines à l’instar de quelques résidents de Plaine-Mapou qui, gratis, ont donné récemment leurs forces de travail quand il s’agissait de bétonner le parquet du bâtiment.   

Encore des besoins

Les 7 salles de classe et le carré administratif sont debout, la toiture empourprée est posée. L’engagement des habitants demeure intact. Ils veulent coûte que coûte achever le chantier et ouvrir, très bientôt, les portes du nouveau bâtiment aux élèves et enseignants. Mais, les moyens manquent toujours. Les appréciables apports de quelques donateurs de la diaspora sont très loin de faire le compte.

Michaud Saint-Louis, l’un des coordonnateurs de cet élan communautaire, en accord avec les autorités municipales et locales – au nom de cette jeunesse rurale, au nom des familles des 2e, 3e et 4e sections communales de l’Anse-à-Galets et au nom des familles d’une partie de la section communale de Pointe-à-Raquettes(dans la commune du même nom) -, appelle, une fois de plus – mais, non de trop -, à la générosité de tout le monde en vue de « mettre la dernière main à cette œuvre de pierres où seront toujours façonnés des esprits dans le sens du bien platonicien ».

Aucun appui ne sera excédentaire ! Il faudra des moyens conséquents pour le crépissage, le cirage du paquet, l’application de la peinture, l’installation d’une douzaine de portes et d’une trentaine de fenêtres, la réalisation des travaux électriques, la construction d’une cuisine et d’un bloc sanitaire, l’érection du mur de clôture du site, l’acquisition de mobiliers, de tableaux et l’aménagement d’une bibliothèque.

Dans les mornes de la troisième section communale de l’Anse-à-Galets, au flanc du village de Grande-Source, des paysans, dignes descendants des « homo faber », à force de volonté, érigent un haut lieu de transmission du savoir. Pour ne pas froisser leur respectabilité («Vye kanson se yon nonm », dit-on), ils ne tendent pas leur sébile.

Mieux, ils convoquent l’humanité des uns et des autres, d’ici et d’ailleurs, en vue de l’achèvement de cette belle œuvre de pierres, creuset des choses de l’esprit ; forge d’où continueront à sortir des hommes et des femmes prêts à poursuivre ailleurs leur formation (technique et professionnelle, universitaire), des hommes et des femmes entreprenants ; des hommes et des femmes prêts à ramasser le gant jeté par d’autres et poursuivre, dans un grand élan collectif, « l’aventure de ré-enchantement du pays des Gonâviens ».

Les gens de Grande-Source invitent les fauteurs des causes nobles à mettre la main à la pâte en vue de terminer ce chantier digne de la plus « belle amour humaine ».        

Sable, blocs, ciment, fer, mobiliers… pour le lycée Edmond Laforest de La Gonâve.

N.B.- Pour tout contact :

– Michaud Saint-Louis / Tél : +509 3793 7016
– Jérémie Lapointe / Tél : +509 3761 2413

Idson Saint-Fleur
Grande-Source, La Gonâve
saintfleuri14@yahoo.fr

LEAVE A REPLY

Please enter your comment!
Please enter your name here

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.