Port-au-Prince : des rumeurs sur la démission d’Ariel Henry provoquent des scènes de liesse et de violence

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Les premiers crépitements à l’arme automatique ont résonné à Juvénat, quartier de Port-au-Prince, à la folle rumeur de démission du Premier ministre de facto, Ariel Henry. Des scènes de liesse et des mouvements de foule ont embrasé la capitale dans une ambiance inouïe.

31 janvier 1986 – Départ raté de Jean-Claude Duvalier annoncé par le Département d’Etat!

Port-au-Prince, jeudi 6 octobre 2022 ((rezonodwes.com))–Aux troubles sociaux provoqués par la rumeur de la démission du chef du gouvernement de facto, le Bureau de Communication de la Primature a tenu à apporter des clarifications en publiant une note officielle. Une communication expéditive entendant couper court aux rumeurs.

«Le Bureau de communication de la Primature dément formellement et catégoriquement l’information véhiculée, notamment, sur les réseaux sociaux, selon laquelle le Premier ministre, Dr Ariel Henry, aurait démissionné.

Le bureau tient à couper court à ces rumeurs. Il s’agit purement et simplement de stratégies d’affabulations, d’intoxication, orchestrées par des individus mal intentionnés, visant à semer davantage le trouble et la confusion», lit-on dans la note publiée quelque temps après un entretien avec la rédaction de Rezo Nòdwès. Jean-Claude Duvalier, notons-le, qui n’a pas été décrié au tant qu’ Ariel Henry l’est et son régime, au lendemain de la rumeur annonçant son départ, eut à déclarer à la radio Nationale « ke li la pi rèd rèd kon ke makak« .

Aux minutes ayant suivi la rumeur, des manifestations improvisées ont été organisées à Port-au-Prince. De Bas-Delmas, à Bourdon jusqu’à Petion-Ville, des rassemblements en ordre dispersés sont descendus dans la rue en signe de contentement, de réjouissance aux échos de la démission du neurochirurgien, vivement décrié pour sa décision d’augmenter le prix du carburant et son indifférence face à l’insécurité grandissante.

Les rues bondées de gens ont forcé les policiers à opérer de grandes manœuvres pour prévenir les débordements.

A rappeler qu’à Juvénat, dans la matinée du jeudi, des incidents regrettables ont tendance à saper toute intervention des forces de l’ordre. Au moins deux enfants sont décédés des suites de malaise respiratoire après avoir inhalé une quantité de gaz lacrymogène. 

En dépit du démenti apporté par la Primature, les réseaux sociaux, enflammés par des intox, ont tendance à noyer les circuits d’information officielle. 

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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