L’intellotype ou l’entendement pervers, stérile et servile du scolarisé complexé

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par Camille Loty Malebranche

L’Intellectuel authentique est avant tout celui qui reconnaît que l’homme est le sujet-objet du savoir, et apporte sa petite part de lumière à la masse des connaissances humaines, sans vouloir paraître artificiellement intelligent, sans chercher stupidement à dissimuler ses manques et ignorances derrière des titres et institutions de quelque « prestige » fussent-ils.

Mercredi 5 octobre 2022 ((rezonodwes.com))–

Intellotype, Intellotypes, respectivement forme simplifiée d’intello-type au singulier et d’intellos-type au pluriel, constituent les nouvelles et anciennes variantes orthographiques de ce mot que nous avons créé pour désigner le « type intello » et sa posture sociale.

J’appelle intellotype, ce secteur typique et proliférateur de la masse scolarisée à souhait, parfois surdiplômé, souvent semi-cultivé qui vit et agit, gonflé de sottises arrogantes, sans savoir jamais ni penser de manière souveraine, ni apprécier par lui-même quoi que ce soit, sans se référer servilement au livresque et à l’institutionnel tout en flagornant idéologiquement ses patrons, ses payeurs, sa coterie. 

Car le cultivé intégral est l’homme du dépassement par l’entendement agissant dans sa fonction cognitive métabolique, naturellement libératrice qui fait un tremplin des victuailles de la culture reçue, sans être un réceptacle stérile et misérable, un abîme de rétention-répétition complexée des rudiments scolaires et livresques.

Ils sont partout, dans la presse, dans les universités, dans les mouvements politiques de mode et ils prennent la parole comme par gesticulation pour convaincre le monde de leur existence et de leur importance : vous avez bien compris, ce sont les intellotypes. Pour eux, le savoir est une question d’esbroufe et de superstition des marques déposées d’écoles et d’universités; une cachette dans les titres et les grades.

Les intellotypes chérissent les ouvrages célèbres auxquels leur référence systématique dans toute prise de parole, leur ressassement à satiété dans tout jugement, où ils citent le nom d’écrivains de renom ou primés – dont ils ne peuvent mesurer ni les causes et modalités sociales, idéologiques, politiques des prix attribués ni la valeur réelle derrière la célébrité – doit persuader l’univers entier de leur intelligence.

L’intellotype joue au dédaigneux en balourd prétentieux de savoir répéter avec orgueil, lui, le méprisable; il fait la leçon, lui, l’analphabète inconscient qui ignore que savoir lire, c’est pouvoir interroger par soi-même les êtres et les situations, et avoir sa propre lecture du monde, au-delà des livres qui ne sont jamais que des lectures d’écrivains proposées à l’intelligence des lecteurs!    

Comme une palilalie érigée en vertu, la gueule servile et simiesque de l’intellotype radote en ventriloque et rumine tout en faisant mine d’être le nombril du savoir.

Esclave empesé, boursouflé par sa cooptation systémique, il se glorifie avec fatuité répugnante, d’être utilisé par des institutions de référence dont il a traversé le curriculum, comme une école machin qui l’appellerait pour corriger des épreuves de potaches, sans jamais tenter d’être par et pour lui-même un Homme qui travaille et érige son propre entendement pour cesser de servir de crachoir où ses répétiteurs, ses écoles fréquentées dégueulent par glaviot livresque et vomissures idéologiques pleines de discriminations abjectes et sournoises.

CAMILLE LOTY MALEBRANCHE

Intellection

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