L’Édito du Rezo | Haïti à l’ère d’une dictature d’un genre nouveau

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Lundi 29 août 2022 ((rezonodwes.com))–

Haïti vit sous le règne de la terreur. Une terreur qui ne se cantonne pas à la zone métropolitaine, Port-au-Prince et communes avoisinantes mais qui gagne du terrain dans les villes de province jusque-là épargnées.

Cette terreur a une caractéristique particulière : c’est l’habit neuf d’une dictature qui ne dit pas son nom ! Contrairement à la dictature des Duvalier père et fils qui s’appuyait principalement sur les fameux Tontons macoutes, de triste mémoire, cette nouvelle dictature est l’œuvre d’un régime néoduvaliériste, soutenu par des ex-activistes de « l’opposition », des pseudo-leaders dits de « gauche » qui préfèrent vendre leur âme au diable plutôt que de défendre les droits les plus élémentaires du peuple haïtien face à l’arbitraire.

En d’autres termes, c’est un nouveau totalitarisme qui entend régner en maître et seigneur sur toutes les sphères du pouvoir politique. Pour ce faire, il arme des théoristes pour enlever, voler, violer, torturer, tuer, brûler, en toute impunité, toute âme qui vive.

C’est ainsi que ces théoristes, « Tontons macoutes nouvelle formule », peuvent défiler le plus tranquillement du monde dans les rues de Port-au-Prince, armes de guerre à la main, qui plus est à visage découvert. Que font la police et « l’armée » ? Elles s’effacent !

Ces barbares sont tellement à l’aise dans l’horreur qu’ils n’hésitent pas à aller massacrer des centaines d’habitants dans les quartiers populaires de Bel Air et de Cité Soleil, au nez et à la barbe des forces de l’ordre. Bien entendu, les dirigeants de ce régime sanguinaire et leurs alliés de « gauche » qui s’en mettent tous plein la panse dans la mangeoire, ne pipent mot !

Mais, lorsque de paisibles citoyens pleurent misère lors de manifestations pacifiques comme à Jacmel, à Petit Goâve, aux Cayes et à Miragoâne, sur ordre de ce pouvoir criminel, les forces de l’ordre n’hésitent pas une seconde à les charger faisant des blessés et des morts.

Dans ce contexte, les derniers évènements survenus lors des récentes manifestations dans le sud ainsi que l’assassinat crapuleux des Desenclos (la mère et ses deux filles) – pour ne citer que ceux-là – suffisent à prouver que le pays est bel et bien pris en otage par une coalition de puissants criminels à la tête d’une dictature d’un genre nouveau. La police et l’armée doivent changer de camp et se mettre non pas au service de cet État pourri jusqu’à la moelle mais au service du peuple haïtien. Sinon elles se feront complices des barbares et devront rendre des comptes tôt ou tard à la nation !

C’est entendu, un régime, qui tire à balles réelles, à hauteur d’homme, sur des manifestants – exerçant leur droit le plus fondamental conformément à la Constitution de leur pays, en dénonçant notamment la vie chère et l’insécurité mortifère –, n’est rien d’autre qu’une dictature.

Et quand cette dictature s’appuie sur des gangs armés pour théoriser toute une population, c’est une dictature gangstérisée. Autrement dit, une gangstérocratie.

Combien de temps pourra-t-elle encore tenir ? La colère qui ne cesse de gronder face à ce totalitarisme, soutenu par la « communauté internationale », ne risque-t-elle pas de déboucher inéluctablement sur une explosion sociale d’une puissance phénoménale ?

Malè avèti pa tiye kokobe !

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