Haïti : Onze millions de zombis ?

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Dimanche 28 aout 2022 ((rezonodwes.com))–

Le phénomène de zombification que l’on attribue à une pratique post-mortem surnaturelle en vogue dans le « monde invisible » semble s’opérer dans une visibilité troublante « en vivo » sur les plus de onze millions de vivants vivotant sous ce ciel ténébreux pourtant constamment ensoleillé. Notre indigente Haïti – lamothée de corruption, martellée de bêtise et jovenélisée de mensonges mosaïques garnis de bananes pourries – serait bourrée d’une myriade de morts vivants.

Dans la cacophonie, la cité hantée entonne à tue-tête un refrain cynique mixée d’un mélange infeste d’insécurité et de kidnapping musclé de mitraillettes et de kalachnikovs. Mariage fatal consommé entre une horrible précarité économique bras dessus bras dessous avec une hyperinflation galopante. Haïti savoure le plat complet d’un miséréré copieux servi par les boucaniers du PHTK de concert « diabolique » avec les flibustiers de l’Occident « omniscient et omnipotent ».

Entre-temps, ce clan vilain d’amateurs politiques – tombés de Jupiter ou de Mars comme de féroces extraterrestres dans les affaires sérieuses de la république et dont le parrain imposteur incarne toutes les mauvaises mœurs – manigance de surfer dans la bulle officielle ad vitam aeternam. Du bétiseur Michel à l’usurpateur Jovenel puis au psychopathe neurochirurgien Ariel, les sempiternelles marelles funèbres du cartel criminel PHTK poursuivent leurs trajectoires d’emmener les plus vulnérables à l’abattoir. Tabernacle ! L’élite vit sans vocation.

Uniquement des zombis – non rebellés – pourraient languir pendant une décennie sous la domination de toutes ces inepties, gabegies et barbaries sans cogiter à chavirer le statuquo infernal à titre d’expression de sainte colère face aux conditions inhumaines qui leur sont infligées. Héro du bicentenaire passé, le peuple haïtien deviendrait-il un zombi du siècle présent ?

D’anecdotes mythiques à faits empiriques
Les croyances fantasmagoriques perçoivent la zombification comme un phénomène mystérieux scellé d’un cachet posthume confus qui s’incruste dans un certain « monde invisible ». Marronnage du défunt en rébellion à la mort, c’est toujours dans une stupéfaction hallucinante que des familles endeuillées honorent le retour inespéré d’un regretté déjà cloué entre les quatre planches et déposé à six pieds sous terre. Singulier certes, mais la rébellion d’un revenant résidant au « pays sans chapeau » pour refaire surface au beau « monde visible » se confirmerait en des cas exceptionnels vécus de temps à autre au sein de notre république historique mystique et mythique.

Dans un sens figuré similaire à de nombreux vocables thanatophobiques, la société sait indexer de zombis des esprits qui feraient montre d’adynamie, de déficience psychique ou de lenteur cognitive. Aujourd’hui, dans un sens propre insalubre, notre nation défigurée dans une méchante déconfiguration de ses structures et une sanglante déstructuration de ses institutions semble tituber sous effet d’une drogue à base de phencyclidine qui la plonge dans un état cataleptique.

Au quotidien, plus de onze millions de zombifiés vaquent à leurs multiples occupations actives et oisives en attendant quasiment dans la certitude absolue de subir le verdict des escadrons de la mort au contrôle de la jungle ensanglantée. Cette léthargie catatonique qui néantise dans une tragédie paroxysmique la république historique a dépassé les bornes.

Aucun peuple conscient ne devait jamais se réduire à ce stade de bestialité. Les effets de cette anesthésie ont trop duré dans les veines de cette nation déveine hypnotisée à l’œil du cyclone de l’Occident manipulateur. Un coup de pied ferme au cul du PHTK pour écraser la fourmilière cruelle n’est plus une option. C’est l’unique alternative qui se dresse à titre de point de départ à la résurrection de cette nation en coma qui languit à emprunter la porte de sortie vers le salut collectif. Ayiti Fout Bouke Tonnè !

Film d’horreur
Netty, Evelyne, Osny, Lencie, Lorna, Fabiola, Deborah, Joana, Josette, Sondjie, Sarahdjie …, longue est la liste de nos belles jeunes femmes prometteuses kidnappées et/ou tombées sous des balles assassines en raison de la gourmandise électoraliste du PHTK. Chaque drame se vit de manière plus dramatique que les autres. Pourtant, dans un quotidien de suspens de kidnapping ou de mort indigne, la société continue de vaquer à ses occupations. Existe-il une seule âme qui saurait rester impassible à propos de ce cas le plus récent sur le Pont de Tabarre ? Le démon a frappé très fort. Nos profondes sympathies à la famille Desanclos.

Dorval, Saint-Hilaire, Patrice, Pady, Sylvestre, Sylner, Dieujuste, Bordes, Wolf, Mackindi, Jean Féret, Buissereth, …, une pléiade de beaux esprits et professionnels chevronnés au service de la société ont été enlevés et/ou exécutés par les animaux détraqués de la jungle érigée par le PHTK. Les tragédies se succèdent mais ne se ressemblent pas. Sorcellerie en plein air, Haïti vit une ère de modernité solitaire ; elle marche dans la vallée de l’ombre de la mort où elle côtoie le démon au quotidien.

« Les séries diaboliques, ce serait mieux au sein des villes aux gangs cinglées et des bidonvilles aux clans détraqués ». Live, à l’instar d’une arène surchauffée de gladiateurs face à des animaux sauvages, Lalime, Sison, Merten et leur cortège de Léviathans se vêtissent de leurs soutanes ornées pour déguster des épisodes de sang versé à flot, ventres détripés, têtes décapitées et cœurs arrachés sur cette belle terre historique qu’ils projettent de néantiser.

Hier, Martissant était le théâtre d’un lynchage abyssal d’un uniforme « sacré » aux armoiries emblématiques composées des palmistes et du bonnet aux couleurs du drapeau national. Cinq policiers de crucifiés, un blindé de saisi, des armes lourdes et munitions restées aux mains des malfrats à sapattes, les criminels à cravates ont été cachés derrière des drones pour induire en erreur des innocents de la PNH devenus martyrs dans l’ignominie.

Drôle de rôles. Le blindé a été récupéré en contrepartie de plusieurs millions de gourdes versés aux bandits du Village du diable alors que les familles éplorées n’avaient pas pu récupérer les corps sans vie de leurs progénitures pour un dernier hommage sépulcral dans un minimum de dignité.

Aujourd’hui, un inspecteur de Police a été pris en embuscade pendant un culte pour être lynché par des va-nu-pieds. Assassinat à l’intérieur d’une église. Les bandits avaient également envahi un péristyle pour décapiter des prêtres du Vodou. Décidément, les mythes de l’intouchable sont renversés. Une explosion des cas de kidnappings, des cargaisons d’armes illégales avec étonnamment la complicité d’une secte religieuse, c’est le règne du vedettariat des esprits démoniaques.

Entre-temps le Premier Ministre de facto envoie des tweets de sympathie si un chien français, japonais ou australien est décédé à l’étranger. Pourtant pas une note de sympathie à l’égard des parents des victimes de kidnappings et des assassinats crapuleux. Ariel « en rit » devant les multiples formes de discriminations dont sont l’objet nos compatriotes en République dominicaine, dans la Caraïbe, dans l’Amérique latine.
Au lieu de cogiter sur des mesures de redressement de la situation, Ariel contracte un mariage indécent avec les sales diplomates du Binuh qui font la promotion et l’éloge de la fédération des gangs des rues. Ces gangs à col blanc installés au cœur de la sphère publique sont les véritables dangers de la société. Haïti a trop lésiné pour se débarrasser de ses faux amis et de ses traîtres fils.

Le déclic salvateur
Des cadavres en vacances, des corps ambulants démunis d’un pouce d’indignation, des esprits traumatisés privés d’une once de raison, des âmes confuses dépourvues d’un iota de conscience. Il faut croire qu’après tous les crimes perpétrés dans cette société sous la malédiction du PHTK, si les citoyens ne se soulèvent pas c’est qu’ils sont des zombis. C’est à dessein, pour dresser un dessin macabre, que des corps sans têtes et sans cœurs ont été installés à l’hypophyse des institutions régaliennes pour effacer Haïti de la carte mondiale.

Un minimum d’abus suffirait pour que l’être humain du deuxième millénaire se révolte contre des conditions infrahumaines qui lui seraient infligées. Depuis une décennie, Haïti est le théâtre d’un maximum d’inepties et de barbaries perpétrées dans une complicité flagrante entre diplomates externes condescendants et capitaines internes incompétents. La société donne l’impression que tout va bien madame la marquise.

On sent qu’il y a une infime exception de rébellion devant les conditions exécrables. Cependant, elle est insuffisante à constituer une masse critique pour assurer le retour à l’équilibre. La dialectique est atterrée de constater que les héritiers de Dessalines et Toussaint peuvent se laisser déshumaniser par cette minorité abjecte qui se fout ex cathedra de la paix sociale dans la cité.

Si Haïti était consciente, des dizaines d’entités devaient suivre la décision courageuse de la Faculté des Sciences. La fermeture pure et simple de leurs activités. À cette heure indue, la Primature devait recevoir le feu vert de fonctionner en vase clos, toute seule, dans une masturbation minoritaire avec Ariel, sa chapelle PHTK, ses familles de gangs et alliés détraqués de la communauté internationale perfide.

La vie étant sacrée, personne n’a le droit de l’hypothéquer, la piétiner, la martyriser ou la banaliser. Les plus de onze millions d’âmes haïtiennes, en quête de bonheur, à l’image de tous les êtres humains rationnels de la planète, ne sont pas des dessins animés. Ce sont des personnes à part entière, animées de réflexions, d’inspirations, d’aspirations et motivées par des rêves ambitieux et des projets porteurs.

Il y a extrême urgence de concevoir l’antidote de ce poison létal de zombification généralisée pour réanimer nos compatriotes somnolents qui suivent tête baissée le chemin génocidaire vers l’abattoir comme des cadavres ambulants. Haïti, réveille-toi !

Carly Dollin
carlydollin@gmail.com

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