Haïti | Corruption – L’ULCC, dans ses enquêtes orientées, révèle une « perte colossale » de $ 4 millions, somme insignifiante par rapport aux $ 4 milliards de Petro Caribe dilapidés

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Samedi 27 aout 2022 ((rezonodwes.com))–Alors qu’au moins deux rapports objectifs préparés par la Cour des Comptes, une institution d’Etat, pourrissent encore dans les tiroirs poussiéreux du Sénat, estimant à plus de 4 milliards de dollars des fonds de Petro Caribe détournés en majeure partie par des tenants du pouvoir Tèt Kale-PHTK, l’actuel DG de l’ULCC, nommé illégalement par Jovenel Moise de PHTK2, s’active à courir aujourd’hui derrière des miettes ($4 millions). Le gros du problème reste et demeure entier, si l’on se réfère au dernier rapport de Transparency International reléguant Haiti en tête de liste des pays à l’indice de perception de corruption le plus élevé dans les Caraïbes.

Un terrain de football qui a été financé mais jamais construit. Une école qui détournait les ressources de ses élèves. Un maire qui dirigeait la municipalité depuis la maison de sa mère et évitait les taxes foncières, autant de faits mentionnés par l’ULCC, dans ses enquêtes orientées, passant à côté des montants dépensés pour les « 21 stades » d’Olivier Martelly.

Selon les autorités, ces actes et des dizaines d’autres actes de corruption présumés ont coûté au gouvernement haïtien une « perte colossale » de quelque 500 millions de gourdes (4 millions de dollars), à un moment où les infrastructures de l’État s’effondrent dans un contexte d’instabilité politique et de pauvreté croissante.

Ces allégations ont été publiées jeudi par l’Unité de lutte contre la corruption en Haïti, dont le directeur général, Hans Joseph, s’est engagé à poursuivre ceux qui « torpillent le trésor public et asphyxient les efforts de développement économique et social du pays ».

Il a appelé les responsables judiciaires haïtiens à donner suite aux conclusions de son agence sachant pertinemment bien que des dossiers de justice trainent encore dans le carré des juges d’instruction, notamment l’affaire « bateau sucré d’Acra ».

Jacques Lafontant, commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, qui assiste de loin la prise de l’immeuble du Palais de Justice par des gangs, a déclaré vendredi à l’Associated Press qu’il allait ordonner à toutes les personnes citées dans le rapport de se présenter devant un juge.

« Le processus va commencer sans délai », s’estil empressé de déclarer tandis qu’à Bel-Air où il y a mort d’homme, aucun processus judicaire n’a été enclenché pour remonter aux criminels.

Le rapport de 30 pages rendu public résume les longues enquêtes orientées lancées par l’agence de Joseph et offre une fenêtre sur – l’iceberg – la corruption rampante à travers Haïti, où plus de 60% de ses plus de 11 millions d’habitants luttent pour survivre avec environ 2 dollars par jour.

L’agence a mené dix enquêtes sans lien entre elles, découvrant des cas de corruption présumée dans des lieux tels que deux écoles, trois mairies et trois agences gouvernementales.

Elle a accusé la directrice générale de la Loterie nationale d’Haïti d’avoir détourné plus de 41 millions de gourdes haïtiennes (300 000 dollars) avec l’aide de son frère – un professionnel du droit – et de ne pas avoir facturé les droits d’exploitation aux entreprises, ce qui a entraîné un manque à gagner de 269 millions de gourdes (plus de 2 millions de dollars) pour le trésor public.

En outre, l’ULCC a constaté des irrégularités dans les cartes de débit que la police nationale d’Haïti, sous la direction de Léon Charles, – récompensé par le pouvoir après l’assassinat de Jovenel Moise -, a délivrées à ses employés, notant que les avantages accordés illégalement à ceux qui ont été licenciés ou mis à la retraite ont entraîné une perte de plus de 18,2 millions de gourdes (140 000 dollars) en l’espace de trois mois seulement.

Il a également accusé l’ancien maire de Petit-Goave, ville côtière du sud, d’avoir détourné près de 12,8 millions de gourdes (plus de 98 000 dollars) destinés à plusieurs projets.

L’ancien fonctionnaire aurait également installé la mairie dans la maison de sa mère, « se mettant dans une situation où il devait choisir entre protéger les intérêts de la mairie ou ceux de sa mère », selon le rapport. Le rapport l’accuse de ne pas avoir payé les taxes sur la propriété et indique que de l’argent a disparu de la paie des employés.

Un ancien maire de la ville côtière d’Anse-Rouge a été accusé d’avoir créé plus de deux douzaines d’employés fictifs dont les chèques allaient au comptable de la ville. En outre, le rapport indique qu’il n’y a aucune preuve de cinq prétendus projets d’assainissement pour lesquels 835 000 gourdes (6 400 $) ont été dépensées et aucune preuve que 595 000 gourdes (4 500 $) offertes par le groupe d’aide internationale Oxfam pour acheter du carburant ont été utilisées à cette fin.

Toujours dans le nord, un ancien maire de Saint-Raphaël a été accusé d’avoir payé à une entreprise plus de 2 millions de gourdes (15 000 $) pour un terrain de football et un centre de lecture qui n’ont jamais été construits. L’agence anti-corruption a déclaré qu’elle avait essayé de retrouver les responsables de la société mais que l’adresse physique fournie n’existait pas.

L’agence a accusé l’ancien directeur d’une école à Maissade, dans le centre d’Haïti, d’avoir détourné plus de 2 millions de gourdes (15 000 dollars), en prétendant qu’il n’avait que 735 élèves au lieu des 1 004 inscrits.

Joseph a déclaré que malgré les « différences structurelles majeures » d’Haïti, il espérait que le gouvernement pourrait récupérer ses actifs et punir pleinement ceux qu’il a appelé « les ennemis de la république ».

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