D’octobre 2021 à juillet 2022, 14 799 Haïtiens ont été appréhendés dans le secteur d’El Paso, dont 172 en juillet
Les familles de ressortissants haïtiens peuvent passer jusqu’à dix mois à cette frontière en attendant une exception humanitaire, rapporte mercredi le journal mexicain Diario de Ciudad Juárez.
Mercredi 24 aout 2022 ((rezonodwes.com))–Des centaines de familles d’origine haïtienne vivent actuellement à Ciudad Juárez à la recherche d’un abri, d’un soutien médical ou de conseils pour obtenir un permis d’immigration leur permettant de rester au Mexique, la carte unique d’enregistrement de la population (CURP), leur numéro de sécurité sociale ou pour trouver un emploi, révèle le journal Diario de Juárez.
Incapables d’entrer aux États-Unis en raison de la permanence du titre 42, qui fait valoir que les migrants représentent un danger « grave » pour la propagation du Covid-19 parmi sa population, poursuit le texte, « les familles haïtiennes passent jusqu’à dix mois sur cette frontière à attendre une exception humanitaire ou l’ouverture de la frontière par l’administration de Joe Biden« .
Franky Jeanlouis, 39 ans, est arrivé il y a trois mois à Ciudad Juárez avec sa femme et sa fille de six ans, qui souffre depuis longtemps de maux d’estomac. Mais lorsqu’il demande de l’aide, on ne veut pas s’occuper d’elle à moins qu’il ne paie, alors il s’est consacré à la recherche de soutien par le biais d’organisations, a-t-il déclaré ardi.
Tous les jours, des Haïtiens se rendent dans les bureaux du Conseil national de la population (Coespo), au bureau de la mobilité humaine du diocèse de Ciudad Juárez, dans la cathédrale, ou dans les bureaux d’organisations telles que Derechos Humanos Integrales en Acción.
Selon Cristina Coronado, coordinatrice du programme de soutien aux migrants de la Société missionnaire de Saint-Colomban, une aide humanitaire est actuellement proposée à environ 200 familles de migrants haïtiens chaque semaine, la plupart avec des enfants, dont les besoins sont multiples.
« Nous avons surtout besoin d’un abri, beaucoup ont besoin d’un abri pour ne pas dormir dans la rue ; ils ont faim, certains cherchent où ils peuvent trouver de la nourriture ; il y a aussi des gens qui n’ont pas de passeport (un statut régulier au Mexique) ; ils n’ont pas de CURP pour travailler, ils ont besoin d’aide pour obtenir le CURP ; j’ai besoin d’aide parce que ma fille est malade et si je vais (à l’hôpital ou au centre de santé de l’État) ils ne s’occupent pas de moi ou ils me font payer beaucoup d’argent », a expliqué Jeanlouis hier.
Il a déclaré avoir quitté Haïti avec sa famille il y a un an et bien que, selon Coronado, environ 80 % des Haïtiens qui arrivent actuellement dans la ville ne parlent pas l’espagnol, il l’a appris enfant à l’école. Sa langue maternelle est donc le créole, mais il parle également le français, l’espagnol, le portugais et l’anglais.
« Il y a beaucoup de gens ici (d’Haïti), beaucoup de gens qui ont aussi de nombreux besoins et beaucoup de gens qui ont peur de sortir dans la rue avec leurs enfants, et ils se sentent discriminés, ils ne se sentent pas bien, c’est pourquoi ils veulent traverser », a-t-il dit.
Douanes et protection des frontières
Selon les données du service des douanes et de la protection des frontières, alors qu’au cours de l’année fiscale américaine 2020 (du 1er octobre 2019 au 30 septembre 2020), 12 Haïtiens ont été appréhendés par la patrouille frontalière du secteur d’El Paso, au cours de l’année fiscale 2021 (du 1er octobre 2020 au 30 septembre 2021), ce nombre est passé à 4 378.
Et d’octobre 2021 à juillet 2022, 14 799 Haïtiens ont été appréhendés dans le secteur d’El Paso, dont 172 en juillet.