Nancy Pelosi et Tsai Ing-wen, les deux femmes qui ont défié la Chine depuis Taïwan

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Mercredi 3 aout 2022 ((rezonodwes.com))–Une fois de plus, les yeux du monde entier sont tournés vers l’Asie. La visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, a encore compliqué les relations tendues entre Washington et la Chine, qui a interprété ce voyage comme un geste des États-Unis en faveur de l’indépendance de l’île, ce qui a été réfuté par la Maison Blanche. Avec cette action, la congressiste se positionne au centre de ce conflit, bien qu’elle n’en soit pas le seul visage.

Mme Pelosi a été reçue à Taïwan par la présidente Tsai Ing-wen, surnommée la « Merkel de l’Asie », qui depuis son arrivée au pouvoir en 2016 à la tête du parti indépendantiste est devenue un casse-tête pour Pékin, qui considère l’île autonome comme un territoire chinois. Elle a pris un rôle central dans le conflit et son alliance avec le leader démocrate ne manque pas de faire parler d’elle.

Les deux leaders ont eu de longues carrières politiques qui les ont positionnées comme les femmes les plus puissantes de leurs pays respectifs, s’attirant à la fois des partisans et des opposants.

Le parcours de Nancy Pelosi À 82 ans, Nancy Pelosi reste à l’avant-garde de la politique américaine. Son approche de la citoyenneté, son caractère farouche et ses convictions profondes, qui l’ont opposée à des leaders tels que les anciens présidents George W. Bush et Donald Trump, ont sans doute fait d’elle la femme la plus puissante de son pays aujourd’hui – au-dessus de la vice-présidente Kamala Harris – et l’une des femmes les plus influentes au monde.

Nommée Nancy Patricia D’Alessandro, on peut dire que son histoire avec le service public lui vient « du berceau » : son père, Thomas D’Alessandro Jr, a été maire de Baltimore pendant douze ans et membre du Congrès de la même ville pendant cinq mandats, réussissant à transmettre cette vocation à sa famille.

Elle étudie les sciences politiques à l’université de Washington, où elle rencontre Paul Pelosi, qu’elle épouse et dont elle prend le nom de famille. Elle a eu cinq enfants avec lui en six ans.

Sa carrière politique a débuté en 1976, en travaillant avec le gouverneur de Californie Jerry Brown pour sa candidature aux primaires présidentielles démocrates. Elle entame ensuite une carrière ascendante au sein du parti jusqu’à devenir membre du Congrès pour le 12e district de Californie en 1987, poste qu’elle occupe encore aujourd’hui.

Au cours de ces 35 années, Pelosi s’est caractérisée par sa forte conviction idéologique. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois qu’elle est impliquée dans une altercation avec la Chine : en 1991, elle s’est tenue avec les membres du Congrès Ben Jones et John Miller sur la place Tiananmen à Pékin, portant une banderole sur laquelle on pouvait lire « À ceux qui sont morts pour la démocratie en Chine », en protestation contre le massacre de milliers de manifestants au même endroit en 1989.

En tant que membre du Congrès, elle a également encouragé l’avortement libre, défendu les droits des LGBTI et accordé la priorité au financement de la recherche sur le VIH, rapporte la BBC. Ce sont ces convictions qui ont fait d’elle un leader progressiste, lui valant même les critiques de l’Église catholique, une religion qu’elle professe elle-même. Elle a également voté au Congrès contre la guerre en Irak en 1991 et 2002.

Tsai Ing-wen : défier la Chine

Lorsqu’elle est devenue présidente de Taïwan en 2016, la presse internationale a qualifié Tsai Ing-wen de « Merkel de l’Asie », soulignant son caractère affirmé et son absence de crainte d’affronter la Chine, qui plane toujours autour de l’île.

Il s’agit sans doute d’une comparaison injuste pour la dirigeante taïwanaise, qui a montré ces dernières années qu’elle pouvait se débrouiller seule.

En tant que présidente, Tsai a également dû diriger la réponse de l’île à la pandémie de covid-19. Elle a ordonné des fermetures rapides et s’est concentrée sur la traque du virus, ce qui lui a permis d’endiguer des vagues massives de contagion, mais non sans complications.

La présidente défie à nouveau la Chine, cette fois avec Nancy Pelosi. Une chose est claire : cette histoire est loin d’être terminée.

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