VIH – Sida : une nouvelle alliance mondiale pour faciliter l’accès des enfants aux soins

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Dans le monde, la moitié seulement (52 %) des enfants vivant avec le VIH bénéficient d’un traitement salvateur, comparé à 76% des adultes. Pour corriger cette disparité parmi les plus graves dans la lutte contre le VIH, trois agences onusiennes ont mis sur pied une nouvelle entité, l’« Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants d’ici à 2030 ».

Mercredi 3 aout 2022 ((rezonodwes.com))–

Dans le monde, la moitié seulement (52 %) des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement salvateur, c’est-à-dire susceptible de leur sauver la vie. Cela place les enfants loin derrière les adultes, dont les trois quarts (76 %) reçoivent des antirétroviraux, selon les données publiées dans le nouveau rapport mondial 2022 du Programme commun des Nations Unies sur le VIH (ONUSIDA).

Inquiets de cet écart grandissant entre enfants et adultes, trois agences onusiennes – ONUSIDA, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ainsi que leurs partenaires, ont annoncé la mise en place d’une alliance mondiale. Son but : qu’aucun enfant vivant avec le VIH ne soit privé de traitement d’ici à 2030, et empêcher de nouvelles infections chez les nourrissons.

Une étape importante pour réduire un écart « scandaleux »

« L’écart important dans la couverture du traitement entre les enfants et les adultes est un scandale », a réagi Winnie Byanyima, Directrice exécutive d’ONUSIDA. « Grâce à l’Alliance, nous allons transformer cette indignation en action. En réunissant de nouveaux médicaments améliorés, un nouvel engagement politique et l’activisme déterminé des communautés, nous pouvons être la génération qui mettra fin au sida chez les enfants. Nous pouvons gagner ce combat – mais nous ne pourrons gagner qu’ensemble ».

Nous pouvons être la génération qui mettra fin au sida chez les enfants. Nous pouvons gagner ce combat – mais nous ne pourrons gagner qu’ensemble.
– Winnie Byanyima, Directrice exécutive d’ONUSIDA

La nouvelle Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants d’ici à 2030 a été annoncée par des personnalités de premier plan lors de la Conférence internationale sur le sida qui se tient depuis le 29 juillet à Montréal, au Canada, et se terminera ce mardi 2 août.

« Malgré les progrès réalisés pour réduire la transmission, augmenter le dépistage et le traitement, et élargir l’accès à l’information, les enfants du monde entier ont toujours beaucoup moins de chances que les adultes d’avoir accès aux services de prévention, de soins et de traitement du VIH », a confirmé Catherine Russell, Directrice générale de l’UNICEF. « Le lancement de l’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants est une étape importante – et l’UNICEF s’engage à travailler aux côtés de tous ses partenaires pour parvenir à un avenir sans sida. »

« Une tache sur notre conscience collective »

« Aucun enfant ne devrait naître ou grandir avec le VIH, et aucun enfant séropositif ne devrait rester sans traitement », a déclaré le Dr Tedros, Directeur général de l’OMS. « Le fait que la moitié seulement des enfants séropositifs reçoivent des antirétroviraux est un scandale, et une tache sur notre conscience collective ». L’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants est « l’occasion de renouveler notre engagement envers les enfants et leurs familles, de nous unir, de parler et d’agir avec détermination et en solidarité avec toutes les mères, tous les enfants et tous les adolescents. », a-t-il insisté.

Le Dr Osagie Ehanire, ministre de la Santé du Nigeria, le pays qui devrait accueillir le lancement politique de l’Alliance en Afrique lors d’une réunion ministérielle en octobre 2022, s’est lui engagé à « changer la vie des enfants laissés pour compte », en mettant en place les systèmes nécessaires pour que les services de santé répondent aux besoins des enfants vivant avec le VIH.

Outre trois agences onusiennes, l’Alliance comprend des mouvements de la société civile, notamment le Réseau mondial des personnes vivant avec le VIH, les gouvernements nationaux des pays les plus touchés et des partenaires internationaux, dont le President’s Emergency Plan for AIDS Relief PEPFAR), le plan d’aide d’urgence à la lutte contre le sida à l’étranger développé par les Etats-Unis, ainsi que le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme (Fonds mondial). 

Douze pays ont rejoint l’Alliance dans la première phase : L’Angola, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo (RDC), le Kenya, le Mozambique, le Nigeria, l’Afrique du Sud, la Tanzanie, l’Ouganda, la Zambie et le Zimbabwe.

Les consultations menées par l’alliance ont permis d’identifier plusieurs piliers d’action collective :

  • Prévenir et détecter les nouvelles infections au VIH chez les adolescentes et les femmes enceintes et allaitantes ;
  • Offrir un dépistage accessible, un traitement optimisé et des soins complets pour les nourrissons, les enfants et les adolescents exposés au VIH et vivant avec le virus ;
  • Combattre les obstacles légaux, sociaux, structurels et de genre entravant l’accès aux services. 

Les organisations de terrain, clés d’une lutte efficace

Lors d’un discours prononcé à la Conférence internationale sur le sida, Limpho Nteko, du Lesotho, a raconté comment elle avait découvert sa séropositivité à l’âge de 21 ans, alors qu’elle était enceinte de son premier enfant. Cela l’a conduit à travailler pour le programme pionnier « Mothers2mothers », dirigé par des femmes. Elle a souligné que la mise en place d’une organisation de terrain, dirigée par des personnes issues de sa communauté, avait été la clé d’une lutte efficace.

« Nous devons sprinter tous ensemble pour mettre fin au sida chez les enfants d’ici 2030 », a déclaré Mme Nteko. « Pour réussir, nous avons besoin d’une génération de jeunes gens en bonne santé, informés, libres de parler du VIH et d’obtenir les services et le soutien dont ils ont besoin pour se protéger et protéger leurs enfants du VIH ». 

Son association Mothers2mothers, a-t-elle poursuivi, est parvenue à éliminer virtuellement la transmission du VIH de la mère à l’enfant pour ses membres durant huit années consécutives – « ce qui montre de quoi nous sommes capables lorsque nous laissons les femmes et les communautés créer des solutions adaptées à leurs réalités. » 

L’Alliance est prévue d’avoir cours jusqu’à au moins 2030.

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