Mercredi 27 juillet 2022 ((rezonodwes.com))–
La porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre, a souligné mardi l’opinion de certains législateurs américains qui affirment que si la présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi ne se rend finalement pas à Taïwan en raison de la pression exercée par la Chine, cela reviendrait à céder l’île au géant asiatique.
À la question de savoir si l’éventuelle visite du président de la Chambre des Représentants à Taïwan n’est encore qu’une hypothèse, M. Jean-Pierre a répondu qu’il s’agit d’une « vraie question », car les législateurs des deux partis insistent pour que cette visite ait lieu, faisant allusion au fait que, si elle n’avait pas lieu, ce serait « une victoire » pour la Chine.
À cet égard, la porte-parole de la Maison Blanche a cité les propos du sénateur démocrate Robert Menendez : « Si nous permettons aux Chinois de dicter qui peut visiter Taïwan et qui ne peut pas, alors nous avons déjà (cédé) Taïwan aux Chinois ».
« Alors, y a-t-il quelque chose que la Maison Blanche puisse dire en réponse à ces législateurs qui ont des vues très claires sur ce que cela signifierait si la Présidente de la Chambre renonçait à son voyage ? » a ajouté Jean-Pierre en réponse, précisant que l’intention de l’administration Biden est de laisser les législateurs s’exprimer eux-mêmes.
La porte-parole a toutefois rappelé que, comme le gouvernement américain le fait avec tout membre du Congrès qui se rend à l’étranger, la Maison Blanche fournira des informations de sécurité nationale et de géopolitique sur ce qui se passe dans le monde. « Ce n’est pas grave si c’est Taïwan. Peu importe où ils vont. Et c’est ce que nous allons continuer à faire », a-t-il ajouté.
Il a également souligné que Mme Pelosi n’a pas encore annoncé de voyage et a rappelé que si elle le fait, « ce ne sera pas un voyage ». « Je ne vais pas anticiper sur sa propre annonce », a-t-il déclaré.
Ce voyage éventuel met en lumière les préoccupations de l’administration Biden concernant les projets de la Chine à Taïwan, Pékin ayant intensifié ses actions agressives envers l’île ces derniers mois. En outre, les responsables américains ont exprimé leur inquiétude quant au fait que de tels mouvements pourraient amener la Chine à prendre des mesures plus agressives pour affirmer son autorité sur Taïwan, selon CNN.
Selon six sources américaines, l’avertissement de la Chine est inhabituellement vigoureux et ne correspond pas aux condamnations habituelles de Pékin à l’égard de ce qu’elle considère comme une ingérence des États-Unis dans son « intégrité territoriale ».
Mardi après-midi, le porte-parole du ministère chinois de la défense, Tan Kefei, a prévenu que l’armée chinoise ne resterait pas inactive face à une éventuelle visite de la présidente de la Chambre des représentants américaine Nancy Pelosi à Taïwan.
M. Tan a souligné que les États-Unis doivent honorer leur promesse de « ne pas soutenir l’indépendance de Taïwan » et que si Washington insiste sur la visite de Mme Pelosi sur l’île, la Chine agira immédiatement pour saper toute interférence étrangère ou tout scénario pro-indépendance.
« Si la présidente de la Chambre des représentants Pelosi se rend à Taïwan, cela violerait gravement le principe d’une seule Chine et les stipulations des trois communiqués conjoints Chine-États-Unis (…) et porterait gravement atteinte au fondement politique des relations Chine-États-Unis », a déclaré M. Tan.
Les relations entre la Chine et Taiwan ont été suspendues en 1949 après que les forces du parti nationaliste chinois Kuomintang, dirigé par Chiang Kai Shek, ont subi une défaite dans la guerre civile contre le parti communiste chinois et se sont installées sur l’île de Taiwan.
Le géant asiatique considère Taïwan comme sa province rebelle, bien que l’île ait déclaré son indépendance et soit soutenue par les États-Unis et l’Union européenne.
Dans ce contexte, l’éventuelle visite de Mme Pelosi, qui pourrait avoir lieu en août, serait historique car elle serait le premier président de la chambre basse du Congrès américain à se rendre à Taïwan depuis le républicain Newt Gingrich en 1997.
