Gonaïves : un 600ème anniversaire sans relief

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L’état choquant de l’environnement du Mémorial de l’Indépendance, patrimoine historique, de la ville des Gonaïves qui cotoie les détritus est révélateur d’une communauté gonaïvienne fracturée. Aucune activité d’envergure pour rehausser le 600ème anniversaire, noyé dans un débat controversé autour de la date du 19 juillet.

Jeudi 21 juillet 2022 ((rezonodwes.com))–

Dans l’opinion, le débat sur les 600 ans de fondation des Gonaïves reste ouvert. Des notables aux citoyens « lambda », les voix sont divisées en ce qui concerne la création le 19 juillet 1422 de la commune, au temps précolombienne. Selon les archives consultées, rien n’indique que le chef-lieu de l’Artibonite  précède l’indépendance d’Haiti, selon des esprits moins avisés.

L’une des anciennes gloires du football gonaïvien, Jean-Charles Imorex Alouidor (90 ans), revendique le débat sur l’histoire de la ville. Pour le nonagénaire, Gonaives a plus de 600 ans d’existence et encourage des recherches poussées en lien avec le passé gonaivien. La commune historique a traversé le temps, a été également témoin et impliquée dans des mouvements progressistes.  

À défaut de considérations historiques, des analyses  à l’aune scientifique du sujet reviennent à la charge. Youri Latortue, dirigeant politique, déclare disposer de très peu d’éléments pour confirmer ou infirmer la thèse de «600 ans». L’ancien sénateur de l’Artibonite, sous sa casquette «d’homme scientifique» balaie toute tentative d’aborder le 600ème anniversaire sans des documentations avérées.

Hors du prisme scientifique et faute de références historiques, les festivités liées aux 600 ans ne font pas honneur à la dimension de son passé. La ville est couverte de détritus, les égouts sont congestionnés, l’électricité est absente. Pour une ville historique en panne d’investissement étranger, les activités liées à célébration des 6 siècles de fondation n’ont pas été une vitrine pour exposer ses potentialités. 

Un festival organisé à l’initiative de Shelton Charles, sous le label «Perfect fest» a pu sauver les apparences. Des formations musicales dont Kreyol La, Roody Roodboy, Mass Compas ont pu performer le 9 juillet au Village des Dattes devant un public clairsemé. Un préparatif laborieux et une absence de sponsoring sont mis en cause dans cet échec retentissant. 

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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