Conflits armés à Cité-Soleil : environ 70 morts, 135 blessés, des déplacés affluent; Ariel Henry, muet, laisse décider le Conseil de Sécurité

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L’appel à l’aide manifesté par la population civile de Cité Soleil demeure encore sans suite. Les décès s’accumulent dans un déni total du gouvernement de facto, des autorités de la Police nationale d’Haïti (PNH), déplore l’agent exécutif intérimaire Joël Janéus.

Vendredi 15 juillet 2022 ((rezonodwes.com))–Le dernier bilan des conflits armés éclatés à Cité-Soleil, depuis le vendredi 8 juillet dernier, établi le 15 juillet, fait état de 70 morts, 135 blessés, selon l’agent exécutif intérimaire, Joël Janéus. Ce dernier évoque un rapport en nette augmentation. Avant le renouvellement du mandat de Binuh, pour un an encore, la nuit du jeudi à vendredi a été horriblement vécue par les habitants des quartiers de Bois-Neuf, Brooklyn, Boston.

Des familles ont été contraintes de se réfugier dans les parages de la centrale électrique « E-power ».

Les groupes armés rivaux « G-Pèp » et « G-9 » qui livrent combat sans répit pour le contrôle de territoire, n’entendent pas abdiquer, paralysant l’ensemble des activités
socioéconomiques dans le plus grand bidonville du pays.

L’Hôpital « Sans Frontières », dit dénombrer 90 cas de blessés par balle, la structure hospitalière Sainte-Marie a déjà assisté 45 cas de blessés dans le camp de la population et celui des fractions armées, précise le maire Janéus, qui intervenait, vendredi, sur les ondes de Radio Kiskeya.

Au moment d’éditer ces lignes, les conflits armés n’ont pas cessé. Des crépitements
automatiques résonnent à Cité-Soleil, provoquant la terreur sans précèdent. L’édile
intérimaire souligne que les groupes armés belligérants disposent d’armes et de munitions à profusion pour poursuivre leur offensive criminelle. Dans le camp de la population civile, c’est la ruée pour échapper à la barbarie instaurée par les criminels.

Dans l’intervalle, le gouvernement de facto dirigé par Ariel Henry se terre dans un silence
assourdissant et laisse Binuh décider à sa place, comme pour le 20 juillet 2021. A cet effet, la Résolution adoptée vendredi exprime « la volonté du Conseil de sécurité d’imposer des sanctions, dans un délai de 90 jours à compter de l’adoption de la présente résolution, à l’encontre de ceux qui sont engagés dans la violence des gangs, les activités criminelles ou les violations des droits de l’homme, ou qui les soutiennent, ou qui agissent de toute autre manière qui porte atteinte à la paix, la stabilité et la sécurité d’Haïti et de la région« .

Aucune note officielle, aucun communiqué pour condamner les violences n’a été transmis. Le Premier ministre Ariel Henry se conforte dans sa stratégie provocatrice de se solidariser avec des communautés hors d’Haïti.

Hervé Noël
vevenoel@gmail.com

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