L’ouvrage analyse les stratégies commerciales réussies pour conquérir les marchés internationaux, y compris l’incorporation de pratiques de durabilité. L’étude identifie les domaines d’intervention du secteur public pour faciliter le succès de l’agrobusiness.
Mercredi 13 juillet 2022 ((rezonodwes.com))–
L’agrobusiness en Amérique latine et dans les Caraïbes pourrait bénéficier d’une transformation productive facilitant son insertion dans les chaînes de valeur mondiales, selon une étude de la Banque interaméricaine de développement et IDB Invest.
Competing in Agribusiness : Business Strategies and Public Policies for the Challenges of the 21st Century – qui fait partie de la série de rapports microéconomiques de la BID – analyse les défis auxquels l’agrobusiness est confronté, tels que le besoin d’innovation et de modernisation et l’inclusion des défis environnementaux dans sa stratégie commerciale. L’étude détaille les politiques publiques qui peuvent faciliter l’investissement et l’expansion de l’agrobusiness.
L’ouvrage – réalisé conjointement par des chercheurs de la BID et d’IDB Invest – examine plus de 30 études de cas d’insertion internationale sur les marchés agroalimentaires, des grandes entreprises à intégration verticale aux coopératives et aux entreprises dites « magnétiques », qui permettent aux petits producteurs de s’intégrer dans les chaînes agroalimentaires mondiales.
« Traditionnellement, nos exportations agricoles ont reflété notre abondance de ressources naturelles, comme l’eau de la pampa et la fertilité des terres dans les vallées andines », a déclaré le président de la BID, Mauricio Claver-Carone. « Les nouvelles tendances des marchés agroalimentaires modernes offrent à nos producteurs agroalimentaires l’occasion de montrer leur ingéniosité entrepreneuriale, leur capacité à intégrer la technologie et leur souci de l’environnement. »
« L’étude montre comment l’agrobusiness peut être un moteur de développement et de création d’emplois », a-t-il ajouté. « Je suis également heureux de constater que plusieurs des cas abordés dans le livre et impliquant des petits exploitants agricoles ont été soutenus par IDB Lab ou IDB Invest. Le groupe BID sera un partenaire proche pour favoriser une transformation durable de l’agrobusiness. »
Pour s’intégrer dans les chaînes de valeur agroalimentaires modernes, les producteurs doivent respecter les normes de qualité et se conformer aux conditions commerciales exigées par les acheteurs internationaux. Les consommateurs, quant à eux, veulent de plus en plus d’informations sur l’impact social et environnemental des produits qu’ils consomment. L’insertion d’un plus grand nombre d’entreprises latino-américaines, en particulier de petites et moyennes entreprises, dans les chaînes de valeur mondiales est l’un des domaines d’action prioritaires de la feuille de route Vision 2025 de la BID, qui vise à favoriser la reprise économique dans la région.
Les exemples de réussite dans l’agro-industrie présentés dans le livre ne portent pas sur les produits de base, mais sur les stratégies de différenciation et de valorisation, qui vont de la mise à profit de la basse saison dans l’hémisphère nord à l’adoption de certifications environnementales et sociales, en passant par la recherche d’attributs tels qu’une meilleure saveur et une meilleure taille, ou une durée de conservation plus longue. Dans un contexte où certains intrants – tels que le carburant et les engrais – ont connu des hausses de prix importantes en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ces stratégies de différenciation sont devenues encore plus importantes.
Les entreprises de production qui ont réussi à s’intégrer avec succès dans les chaînes de valeur de l’agrobusiness s’organisent de différentes manières. Certaines sont de grandes entreprises intégrées verticalement qui sont à la pointe de la technologie dans leurs secteurs respectifs. Mais un élément important et attrayant du secteur de l’agrobusiness est sa capacité à intégrer les petits producteurs dans les chaînes de valeur modernes, dont beaucoup sont issus des communautés indigènes ou de l’agriculture familiale campesino, selon le rapport. Ces producteurs auraient du mal à s’intégrer seuls. Au lieu de cela, ils se regroupent en coopératives ou en associations de petits producteurs, ou travaillent avec de plus grandes entreprises qui leur fournissent une assistance technique et un financement et les aident à saisir les opportunités offertes par un monde globalisé. Les exemples présentés dans le livre vont du miel biologique produit dans le cadre du commerce équitable par des apiculteurs coopératifs dans l’écorégion du Gran Chaco en Argentine aux petits producteurs de mangues biologiques au Nicaragua.
L’ouvrage montre l’importance de la collaboration entre les secteurs public et privé et identifie le type de biens publics nécessaires pour faciliter le succès de l’agrobusiness. Cela va de la négociation de protocoles sanitaires et phytosanitaires à l’investissement dans les infrastructures en tant que bien public essentiel, en passant par la facilitation de l’insertion internationale. Par exemple, la révolution agricole sur la côte péruvienne n’aurait pas été possible sans les vastes travaux d’infrastructure d’irrigation réalisés par le gouvernement, qui ont transformé un désert en l’une des grandes régions productrices de fruits du monde. Les gouvernements devraient également encourager des investissements plus importants dans la connectivité des télécommunications, car seulement 37 % de la population rurale d’Amérique latine et des Caraïbes dispose de ces services de manière significative, ce qui rend difficile la mise en place des systèmes de traçage de plus en plus demandés par les marchés étrangers.
