Haïti : Ariel Henry fait l’impasse sur les tueries perpétrées par les gangs pour faire bonne figure à l’ambassade du Japon.
Le chef du gouvernement de facto Ariel Henry s’est rendu mardi matin à l’ambassade du Japon pour signer le registre de condoléances de l’ancien premier ministre, Shinzo Abe, assassiné la semaine dernière. Il considère cet acte comme une grande satisfaction pour le gouvernement qu’il dirige et aussi pour le peuple haïtien, sommé par la terreur installée par les gangs enhardis par le silence complice du pouvoir. Pour Dr Henry, la vie des habitants de Cité-Soleil importe peu, seule la solidarité en faveur des peuples hors d’Haïti, doit mobiliser son attention pour demeurer illégalement au pouvoir.
Le prochain tweet d’Ariel Henry serait probablement pour féliciter la reconduction éventuelle de Binuh pour continuer de veiller au grain.
Mardi 12 juillet 2022 ((rezonodwes.com))–
Depuis des heures le plus grand bidonville du pays à savoir Cité-soleil, est devenu une scène de guerre entre deux gangs rivaux, « G-pep » et « G-9 an fanmi e alye », pour le contrôle de territoire. Une situation qui a paralysé les activités au terminal de Varreux affectant d’un coup l’approvisionnement en carburant des camions-citernes et accentuant la rareté des produits pétroliers dans les stations-services.
Le neurochirurgien catapulté à la Primature grâce à un simple communiqué du Core Group, a méprisé le sang des victimes, pour aller de préférence larmoyer à l’ambassade du Japon, au nom des haïtiens. Sur son compte Twitter, le premier ministre de facto, Ariel Henry a écrit, «J’en profite pour adresser, au nom de mon gouvernement et en celui du peuple haïtien, mes condoléances à la famille du disparu, ainsi qu’au peuple japonais auquel nous sommes liés par une coopération très fructueuse».
Sans aucun embarras, Ariel Henry, dont probablement le cerveau marcherait au ralenti, s’est fait prendre en photo avec le chargé d’affaires japonais Yamada Shigechika, dans le cadre d’un moment de solidarité. Le chef de la Primature fait encore fi du climat délétère qui prévaut dans le plus grand bidonville d’Haïti, commentent plus d’un.
Dans un autre tweet le chef du gouvernement, a indiqué que «c’est avec beaucoup d’émotion que je me suis rendu ce matin à l’ambassade du Japon où j’ai signé, en présence du chargé d’affaires a.i, M. Yamada Shigechika, le registre de condoléances, à la suite de l’assassinat de l’ancien Premier ministre Shinzo Abe, la semaine dernière», comme pour faire semblant de nier les cris d’indignation lancés par l’Archevêque de Port-au-Prince, Mgr. Leroy Mésidor se demandant « Où est passé le gouvernement ».
Cependant, Ariel Henry, n’a jamais partagé d’émotion face aux malheurs du peuple haïtien qui connait de terribles moments avec la terreur « programmée » installée par les groupes armés des différents quartiers du pays.
Cela témoigne d’un déni profond manifesté par le gouvernement de fait face à la détresse de la population. Les conflits armés qui sévissent à Cité-Soleil, les cas des cadavres humains dévorés par des chiens, des familles contraintes de fuir leur domicile en raison des affrontements armés n’ont guère interpellé la conscience des autorités établies. Mardi, des témoignages de jeunes citoyens, habitants de Cité-Soleil, collectés sur la Place Hugo Chavez de Maïs-Gâté, attestent d’une terreur imposée par des civils armés dans l’insensibilité totale de la coalition PHTK-Fusion-SDP-MTV.
Aucune réaction officielle du pouvoir politique pour condamner, ou annoncer des mesures devant mettre un terme aux escalades de violence, n’a été communiquée. Des victimes s’accumulent, la Police nationale d’Haïti (PNH) manque à l’appel à Cité-Soleil, la vie sociale est à l’arrêt dans cette commune, informent des voix locales. Des groupes armés de « G-Pèp » et « G-9 », mènent la vie dure à la population civile dans l’indifférence des dirigeants haïtiens.
Pour Ariel Henry, tout va bien en Haïti. Il a pourtant accusé la presse haïtienne de diffuser de fausses informations portant à croire que les bandits attaquent les institutions publiques, pillent certaines entreprises privées, tuent, kidnappent et violent. Un mois depuis que le palais de justice a été attaqué par les gangs du village de dieu, Ariel Henry, n’a fait part d’aucune volonté de procéder à sa récupération. Au contraire, le PM et son ministre de l’intérieur Listz Quitel ont voulu faire le black-out sur l’acte posé par les gangs. Les membres de ce gouvernement Tet Kale 3 et leurs alliés semblent aller dans le même sens.
Depuis des jours, le sang ruisselle un peu partout dans différents endroits du pays. Les cas de kidnapping ne cessent de croître, ainsi que les cas d’homicides. Les affrontements entre les groupes armés se répètent quotidiennement sous les yeux complices des autorités étatiques vivant au frais de la république.
Le comportement du patron de la Primature, qui ne déroge pas à la règle imposée de négliger les infortunes des haïtiens pour embrasser le sort des étrangers, ne doit-il pas sonner le glas de la révolte contre cette politique insouciante ?
Odneson Midy et Hervé Noël