Juan Lopez: « Dr. Ariel Henry n’a pas les « qualifications politiques requises », pour assister au Sommet des Amériques« .
Qu’est-ce que le Premier ministre Ariel Henry a apporté au peuple haïtien lors de ce Sommet grandiloquent, se demande le sociologue dominicain?
par Juan Lopez
Dimanche 12 juin 2022 ((rezonodwes.com))–La grave crise économique, politique, sociale et alimentaire que traverse la république voisine d’Haïti était censée être l’un des sujets à l’ordre du jour du IXe Sommet des Amériques qui s’est tenu en Californie, aux États-Unis, du 6 au 10 juin de cette année. C’est pourquoi le Premier ministre haïtien, Ariel Henry, faisait partie des invités, sans avoir les qualifications politiques requises.
À cet égard, il convient de rappeler qu’Ariel Henry est un premier ministre de facto et transitoire et que la démocratie, telle qu’elle est connue dans le monde occidental, est morte en Haïti depuis des années :
Après l’assassinat de Jovenel Moise, il n’y a plus de président en Haïti depuis plus de 11 mois. Il n’y a pas non plus de Congrès depuis 2020. L’absence d’institutionnalité et de gouvernance, l’anarchie, la terreur et la violence sanglante imposées par les bandes criminelles constituent l’environnement politique et social qui prévaut malheureusement en Haïti.
Il convient de rappeler qu’Haïti est le pays le plus pauvre des Amériques et de l’hémisphère occidental. Alors que le PIB d’Haïti diminue chaque année, que le chômage augmente, que la cherté de la vie s’accroît, aggravant sa dangereuse crise alimentaire, tout cela se traduit par une crise économique, sociale et politique complexe dans ce pays, qui empêche tout espoir de solution.
Dans cette perspective sombre, pour le moment, il n’y a pas de date ou de moyen approprié pour organiser des élections démocratiques, libres, équitables et transparentes en Haïti. Haïti est véritablement un État en faillite, qui devient une sorte de Somalie en Amérique latine.
La communauté internationale est souvent critiquée pour son « manque d’intérêt » pour la situation haïtienne. Parfois, nous allons jusqu’à imputer le malheur du peuple haïtien aux États-Unis, au Canada et à l’Union européenne. Nous blâmons également les « actions inefficaces » des organisations internationales (principalement l’ONU, l’OEA, la BID, le FMI, la BM, l’OIM, le HCR, la FAO et diverses ONG) et allons même jusqu’à accuser la RD, dans une accusation fallacieuse, anti-historique et ridicule !
Les élites économiques, politiques et sociales haïtiennes se distinguent à cet égard, dont le principal représentant, à l’heure actuelle, peut être vu dans les déclarations inopportunes et provocatrices contre la RD faites par Claude Joseph, ancien ministre haïtien des Affaires Etrangères.
On oublie également que ces élites haïtiennes, par ignorance ou par intérêt mal compris, encouragent la migration massive de leur peuple, dans des conditions infrahumaines, comme principale solution au chômage et à la pauvreté, ce qui explique que les Haïtiens errent comme des pèlerins à travers les pays de la région de manière pitoyable et dangereuse.
En correspondance avec les paragraphes précédents, nous demandons : Qu’est-ce qui a été décidé au IXe Sommet des Amériques en faveur du peuple haïtien ? Quelle résolution a porté sur la grave crise économique, politique et alimentaire que subit Haïti ? Qu’est-ce que le Premier ministre Ariel Henry a apporté au peuple haïtien lors de ce Sommet grandiloquent ? Quelles actions spécifiques le IXe Sommet s’est-il engagé à entreprendre pour aider Haïti ? Aucune, absolument rien !
Pour la RD et Haïti, le IXe Sommet des Amériques a été un véritable fiasco, il est passé sans douleur ni gloire ! Pour ces raisons, nous souscrivons aux expressions du président Abinader lorsqu’il a dit :
« La RD ne peut pas assumer seule les problèmes d’Haïti, en fait, elle en fait déjà trop, beaucoup plus qu’elle ne le peut. La situation dans le pays voisin a dépassé les limites d’un problème migratoire ».
« Il est pour moi et notre gouvernement injustifiable que cette communauté de nations permette à un État, au milieu du continent américain, de voir une grande partie de son territoire contrôlée par des bandes criminelles ».
Après le bla-bla inefficace du dernier IXe Sommet des Amériques, il est urgent de mettre en œuvre des actions concrètes et réalisables pour aider le peuple haïtien avant qu’il ne soit trop tard !
