Port-au-Prince, samedi 20 mai 2017 ((rezonodwes.com))–C’est peut être l’un des termes économiques les plus connus. L’inflation a plongé nombre de pays dans de longues périodes d’instabilité. Mais qu’est ce que l’inflation?
L’inflation est le taux d’augmentation des prix sur une période donnée. En général il s’agit d’une mesure assez large , telle que la hausse globale des prix ou du coût de la vie dans un pays. Mais elle peut aussi être calculée de façon plus étroite, pour certain produit, tel que l’alimentation , ou certains services, tels que les soins dentaires …
Quel que soit le contexte, l’inflation mesure le renchérissement d’un groupe de biens et/ou de services sur une période donnée, en général une année. L’inflation par les coûts se traduit par le coût du facteur travail, du capital, des matières premières et du coût des interventions publiques. Avec la hausse du prix des produits pétroliers, suite à la décision de l’administration Moise-Lafontant, quelles seront les répercussions?
Le pétrole étant un produit dont l’utilisation est partout, demeure un produit transversal . Cette transversalité dont jouit le pétrole lui confère un rôle stratégique dans un pays comme Haiti qui d’une part ne produit pas le pétrole et d’autre part est un pays pauvre. La moindre hausse du prix du pétrole engendre de graves répercussionssur la vie économique en particulier sur le panier des ménages . Ce qui logiquement conduit à la spirale inflationniste. La plus connue est la boucle salaires-prix .
Hausse des coûts du travail supérieure aux gains de productivité -> Hausse des coûts de revient des produits -> Élévation des prix de vente -> Baisse du pouvoir d’achat des salariés -> Pression à la hausse des salaires.
Sans vouloir être un oiseau de mauvais augure , dans les prochains jours on doit s’attendre à une flambée des prix des produits de première nécessité, mouvement syndical pour l’ajustement des salaires. Un ajustement qui en réalité ne va rien changer car il ne sera jamais proportionel au coût de la vie. Quelle alternative?
Dans de telle situation, les néoclassiques et monétaristes font appel à la théorie quantitative de la monnaie où que l’évolution de la masse monétaire doit être correlée à l’évolution de la production (et pas l’inverse). Qui se traduit par l’équation d’Yrving Fisher [M.v = P.Y ].Ce que l’on ne peut pas préconiser car elle n’a pas été d’un grand apport lors de sa dernière application par la BRH pour la stabilisation de la chute de la Gourde.
Pour Douvens Massé, l’inflation en soi n’est pas toujours néfaste en économie. Toutefois, il reconnait que dans un pays comme Haiti avec plus de 50% de la population active en chômage, l’État devrait agir par la politique fiscale afin de se procurer de fonds au lieu de recourir à la hausse des prix des produits pétroliers.
Cependant, la banque Centrale ,si elle s’est fixé la stabilité des prix comme objectif , peut mettre en oeuvre une politique restrictive de manière à freiner la demande globale , normalement en relevant les taux d’intérêt et peut même choisir d’imposer une discipline monétaire en fixant le taux de change, c’est à dire en liant la monnaie nationale au Dollar et , par conséquent , sa politique monétaire à celle des États Unis .
Samorano Rosier, par ailleurs croit que l’État doit agir par la politique de redistribution de la richesse créee à l’intérieur de l’économie nationale.
Toutefois, comme l’ont fait beaucoup de pays il y a une décennie , le gouvernement peut fixer les prix directement. Ce qui allégera le coût de la vie pour les plus démunis ; non pas comme il vient de le faire avec le prix du transport en commun qui n’est autre qu’un coup de massue pour les plus vulnérables.
© 20 Mai 2017
Givinchy Michaël LOUIS
DES/ Sciences Économiques et Sociales


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