AUTOUR DES AFFRONTEMENTS DES GANGS AU NORD DE LA CAPITALE
Jean Tholbert Alexis : Rien de commun avec eux… Il est donc prêt à confronter les déclarations de Chen Mechan…
New York, vendredi 13 mai 2022 ((rezonodwes.com))–Une de deux personnes citées dans un article d’Haïti-Observateur, signé Léo Joseph, dans l’édition précédente (4-11 mai 2022) comme étant des fournisseurs d’armes et de munitions aux gangs armés des communes de Croix-des-Bouquets et de Bon Repos, s’est déclaré totalement innocente des accusations portées contre lui. La seconde a jugé mieux de garder le silence, donnant l’impression qu’il assume, de pied ferme, ses responsabilités dans cette affaire.
Jean Tholbert Alexis, ex-dé puté de Croix des Bouquets, accusés avec Yves Léonard, d’être les fournisseurs en armes du gang appelé « 400 Mawozo » prétend son innocence. Dans le même article, il est rapporté que le bureau de M. Alexis, à Croix des Bouquets, et l’hôtel de M. Léonard servent à entreposer les engins de guerre des malfrats, pour éviter qu’ils ne soient confisqués par les autorités, à l’occasion d’une éventuelle fouille de leur cachette.
Suite à un texte publié par Rezonòdwès citant copieusement l’article d’Haïti-Observateur, M. Alexis a fait un appel téléphonique à Léo Joseph pour se plaindre des faits rapportés à son sujet par Rezonòdwès qu’il prétend faux. Déclarant qu’il n’a « rien à voir avec ce monde », faisant allusion aux malfrats qui sèment le deuil et la destruction, présentement au nord de Port-au-Prince, après avoir réduit les communes situées au sud de la capitale (Carrefour, Martissant, Village de Dieu, Grand Ravin, etc.) en « no-man’s land ». Au rythme où se poursuit la guerre des gangs, dans les communes de Croix-des-Bouquets et de Bon Repos, dont les attaques récurrentes sont déclenchées quasiment au quotidien, on serait en droit de croire que tous les criminels, à la solde des hommes politiques, ont la même mission. Il s’agit de faire se dépeupler les zones à fortes concentrations de populations opposées à leurs politiques, afin de mieux organiser des «élections faites sur mesures», aux profits de leurs candidats.
Dans sa conversation téléphonique, avec le directeur d’Haïti-Observateur, M. Alexis déclare qu’il est totalement attaché à ces communes, qu’on lui prête l’intention de livrer en pâture aux gangs, alors qu’en réalité il a mis ses compétences politiques au service de ces communautés qui, dit-il, l’ont vu naître, grandir, s’épanouir et prospérer.
Ayant appris que l’avocat de Jean Tholbert Alexis, Reynold Georges, avait publié un avis, dans lequel il menaçait de poursuivre en justice ceux qui propagent de fausses informations à l’égard de l’ancien parlementaire, l’auteur de l’article en question a demandé à celui-là d’expliquer son intention. Alors M. Alexis a répondu qu’il se propose de publier un article en réponse à celui déjà diffusé dans le journal, afin de réfuter les « déclarations mensongères » à lui attribuées.
À ces mots, Léo Joseph a répondu par un oui accueillant, tout en profitant de l’occasion de préciser, pour son interlocuteur, qu’un tel article doit être soumis mardi, très tôt dans la matinée. Sur cette note s’est terminée la conversation. Les dispositions étaient immédiatement prises pour que l’espace destiné à la publication du texte de M. Alexis soit disponible.
Alors que, dans l’esprit de Léo Joseph, l’hospitalité offerte à la lettre de l’ex-parlemen-taire a « force de loi », M. Alexis semblait, de son côté, avoir eu une conversation comme les vingtaines ou plus d’autres qu’il a, au cours d’une journée, et qu’il a vite oubliées. Car, resté dans l’attente de l’article promis, Jean Tholbert Alexis ne l’avait toujours pas envoyé, après 5 heures 30 du soir.
À ce moment précis, j’ai composé quelques lignes, qui lui ont été envoyées via WhatsApp., en lui tenant ce langage : « Pas d’article de vous jusqu’à cette heure. Pourtant je m’apprête à produire un texte basé sur les déclarations de Chen Mechan».
L’ex-parlementaire a immédiatement envoyé, également par WhatsApp, une vidéo accompagnée d’un texte écrit, portant la mention « Mis à jour le 10 mai 2022 ».
Extrêmement occupé, dans la cuisine de l’édition de cette semaine, pour laquelle je resterai attelé au travail toute la nuit du mardi, jusqu’au mercredi matin, aux environs de 5 heures, quand sera terminé le journal, je ne pouvais, raisonnablement, prendre le temps pour suivre la vidéo, ni lire le texte au complet. Par contre, j’ai parcouru rapidement le texte pour comprendre qu’il s’agit d’un document datant de quatre ans dirigé à l’intention de ce même Chen Mechan, qui aurait porté contre l’ex-député Alexis les faits aujourd’hui incriminés.
En tout état de cause, ce texte, dont l’auteur est identifié comme le journaliste Mérinord Mercier, animateur vedette à l’émission « Brase lide» émise tous les soirs sur les ondes de RCH 2000, me laisse sur ma faim. Autant dire, je me trouve encore dans l’impossibilité de trouver notre député innocent des déclarations, qu’il prétend mensongères, portées contre lui. Toutefois, il me reste à mieux saisir sa situation avant de faire marche-arrière par rapport à la position prise par Haïti-Observateur, en ce qui concerne ses relations avec la pègre haïtienne.
Chen Mechan est catégorique
À mes yeux, jusqu’à preuve du contraire, il manque d’informations pour déterminer de quel côté se trouve la vérité. Face aux déclarations que m’a faites M. Alexis, Chen Mechan est catégorique. Il a lâché ses paroles extrêmement importantes : le député Jean Tholbert Alexis lui a fait don de ses « deux premiers revolvers », avant d’ajouter qu’il lui a ensuite remis « quinze mitrailleuses ». Après ces deux premières révélations, il prétend avoir obtenu USD 50 000 $ du parlementaire.
Il est à souhaiter que la vérité se révèle, éventuellement, dans toute sa clarté, pour que soit préservée la carrière politique de l’ex-parlementaire, histoire de lui permettre de continuer à bien servir son pays.
Par contre, j’estime qu’il est opportun de recommander à Jean Tholbert Alexis de donner sa position d’homme politique, par rapport aux actions criminelles menées contre les communautés du Nord de Port-au-Prince, du Sud de la capitale et des dix départements en général.
L.J.
Haiti-Observateur (11-18 mai 2022)