21 mai 1998, décès de Hérold Gilles. Retour sur la vie du personnage qui voulait consacrer sa vie à Pestel

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Dimanche 1er mai 2022 ((rezonodwes.com))–

Le 21 mai 1998 est décédé  Hérold Gilles,  appelé  par certains Timoto et par d’autres Rourout, celui qui allait laisser son nom dans les annales comme une référence dans l’enseignement de la langue espagnole et comme un des meilleurs du football pestelois. De l’autre côté, son nom est cité comme un séducteur ou comme un dragueur.

Restant dans la mémoire de beaucoup de gens qui l’ont apprécié  pour ses qualités, la vie de Hérold Gilles  ne saurait rester dans les archives comme un simple anonyme; aussi , faut-il bien rappeler pour  ceux qui n’ont pas eu la chance de le connaître qui était ce personnage dont la mémoire mérite d’être vénérée. 

Son parcours 

Fils de l’homme d’affaires Alphonse Gilles et de Locita Médina, Hérold Gilles naquit  à Pestel le 26 novembre 1962. Quand il avait l’âge de fréquenter l’école, son père l’emmena à Jérémie où Hérold eut été accueilli par sa tante  Denise Gilles Lemite qui s’occupa de ses enfants. Dans la maison,  il rencontra ses cousins et ses cousines ainsi que ses frères.  

Hérold fréquenta pour ses études primaires l’Ecole Frères Paulin. Après avoir obtenu son certificat d’études primaires, Hérold rentra à Port-au-Prince pour entamer ses études secondaires; ce fut au Collège Métropolitain où il déposa ses valises. En classe de seconde, frappa les portes de l’Institut Lope de Vega  pour étudier la langue espagnole. 

Dès qu’il eut terminé ses études classiques, il rentra à Pestel pour aider. C’est alors qu’il intégra le staff professoral du Collège Villevaleix François, fraîchement fondé par les frères Gilles (Yoland et Louis Ney) qui deviendra le 27 avril 1992 le lycée national de Pestel. Il y enseigna l’espagnol. 

En 1991, bénéficiant d’une bourse d’études grâce aux démarches de sa cousine Annie Pierre Noël Bazabas, Hérold Gilles voyagea pour la Martinique où il alla faire des études marketing à l’AMEP (Association Martiniquaise d’Education Populaire). Profitant de son séjour, il entama  une maîtrise en langue espagnole à l’Université des Antilles de la Guyane. 

Pendant son séjour à Martinique, il rencontra Ghislaine Romaine Anonay avec qui il se maria et enfanta deux filles (Joanna et Gabriela). Il était aussi le père de deux autres fille prénommées Mélissa et Daïnah, la dernière a ouvert un bar pendant l’édition de la fête de la mer 2019 et fut un membre  du cabinet ministériel du Dr  Ronell Gilles au ministère du commerce.  

Pestel manquait énormément à Hérold, à peine rentré en Haïti, Il prit sans tarder la direction de son patelin  pour continuer à œuvrer, toujours est-il, dans l’enseignement. Si ce n’était pas sa mort prématurée, il consacrerait toute sa vie à sa ville natale. 

 En  1993, Hérold fut promu directeur du lycée lorsque son oncle Louis Ney quitta le poste pour aller siéger au sénat de la république. Pour son nouveau poste, il reçut sa lettre de nomination jusqu’en 1995. Son ambition première  était de doter le lycée de toutes les classes. C’est pourquoi, dès  son accession à la tête de la direction du lycée, il y a ouvert la classe de 3ème secondaire jusque-là inexistante au niveau de l’établissement. 

Souffrant depuis sa jeunesse des maux de tête, Hérold tomba malade; il quitta son poste pour aller se faire soigner à Cuba. N’ayant pas reçu les soins pour sa maladie, il retourna en Haïti.  Quelques temps après, il était frappé par une cécité.

Après avoir courageusement supporté la maladie, Hérold rendit l’âme le 21 mai 1998 à l’âge de 36 ans. Sa mort a attristé la population. 

Ses passions et ses qualités  

Hérold Gilles  aimait passionnément la musique, surtout les chansons rétro de konpa. Étant musicien dans l’âme, très tôt, Il apprit à jouer la batterie et le piano. Son rêve le plus cher à lui était alors de fonder un mini jazz à Pestel. 

Passionné de football, c’est en jouant pour les Tigers qu’il a fait son nom comme defenseur en compagnie de Marc Alcegaire, d’Ambert et de Remy Philippe. Il a aussi joué comme attaquant pour l’Olympia. On n’a pas manqué de faire éloge de son jeu de tête, de sa balle au pied et de sa solidité. 

Propriétaire d’une motocyclette 110, à cause de cela on l’appelait «Timoto». Ce surnom a fait toute sa popularité. 

La majorité de personnes gardent de lui  le profil d’un homme très sympathique, sage, d’une âme sensible aux problèmes des autres et d’un air  timide. 

Le nom de Hérold Gilles va rester dans les livres d’histoire de la commune de Pestel parmi les  jeunes ayant contribué dans le développement et ayant mis leur talent au service de la communauté. Il pouvait rester à la Martinique là où il pouvait facilement gagner sa vie, mais son attachement à son Alma mater Pestel l’a permis de décider autrement. Il faisait partie d’une génération d’hommes qui portent Pestel dans leur cœur. On peut citer à l’instar de lui Dr Sénèque Philippe,  Roldy Gilles et  Clotaire Bien Aimé. 

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