Les détournements de fonds publics, la corruption, l’impunité occasionnent le manque d’infrastructures adéquates, la surpopulation dans les quartiers pauvres et le faible accès à l’eau et ceux-ci constituent des terrains propices à la propagation de ces pathologies, sous l’oeil impuissant des autorités sanitaires.
Samedi 16 avril 2022 ((rezonodwes.com))–Le ministère de la Santé publique a mis en garde la population contre une forme « hautement contagieuse » d’infection de peau cutanée similaire à la gale qui a été détectée dans plusieurs régions du pays, a indiqué l’autorité sanitaire dans un communiqué publié jeudi 14 avril.
« Le ministère profite de cette occasion pour conseiller à toute personne présentant les signes et symptômes suivants de se rendre dans l’établissement de santé le plus proche : démangeaisons et lésions cutanées, surtout la nuit », a déclaré l’organisme public, qui n’a pas donné de chiffres précis sur les personnes infectées ou l’emplacement de ses hôpitaux dont la plupart sont dépourvus de matériels sanitaires adéquats. Plusieurs observateurs opinant sur les réseaux sociaux, se demandent si l’état d’insalubrité des principales rues du pays ne serait-il pas à la bas de cette maladie de la peau ajoutant que des « tas d’immondices jonchent les rues« .
Les autorités sanitaires haïtiennes ont également conseillé aux citoyens de prendre un certain nombre de mesures pour éviter d’être infectés et de propager la nouvelle maladie, alors que le plus grand centre hospitalier du pays – HUEH – est encore incapable de prouver son utilité, depuis un certain temps.
« Le ministère de la santé vous encourage à appliquer les mesures préventives suivantes : éviter tout contact direct avec une personne infectée ; faire bouillir le linge de lit ; désinfecter les vêtements, les draps, les oreillers et les serviettes ; aérer les pièces et se baigner avec de l’eau propre« , ont conseillé les responsables de la santé, comme toute simple mesure de prévention.
Le ministère de la Santé publique a également demandé aux personnes infectées d’éviter de se gratter la peau malgré leur envie de le faire, et de faire attention à ne pas propager la maladie et infecter d’autres personnes.
Le manque d’infrastructures adéquates, la surpopulation dans les quartiers pauvres et le faible accès à l’eau constituent un terrain propice à la propagation de ces maladies dans le pays, qui a été confronté en 2010 à une épidémie de choléra dont le bilan officiel s’élève à 10 000 morts, bien que les organisations sociopolitiques et de défense des droits de l’homme affirment que le chiffre réel pourrait être trois fois plus élevé.
L’ONG Médecins du Monde a prévenu en février que 4,4 millions de personnes, soit environ 40 % de la population haïtienne, avaient besoin d’une aide humanitaire dans le pays, où près d’un demi-million de personnes vivent sans eau courante.